
Le marché des centres de soins privés en France et en Europe connaît depuis 2023 une phase structurante de consolidation et d’hybridation public‑privé. En 2024, la dépense hospitalière privée française s’élevait à environ 27,1 milliards d’euros (+4% vs 2023, source DREES). Malgré les pressions sur les marges et les coûts, les revenus récurrents générés par les contrats avec payeurs publics et assureurs privés attirent les investisseurs. Les principaux acheteurs actifs — fonds d’infrastructure santé, groupes hospitaliers, fonds de private equity spécialisés — recherchent des portefeuilles cohérents, digitalement matures et disposant d’une base immobilière stabilisée. L’année 2026 s’annonce comme une fenêtre de tir favorable mais sélective : les multiples demeurent élevés pour les actifs présentant une récurrence et une gouvernance professionnelle.
Les acquéreurs stratégiques (groupes hospitaliers, spécialistes régionaux) privilégient les synergies cliniques et opérationnelles et valorisent la qualité du management et la conformité. Les acquéreurs financiers (fonds de private equity, fonds d’infrastructure) ciblent les flux de trésorerie stables et les plateformes de build‑up sur des réseaux régionaux. Les family offices et fonds à impact s’intéressent à la pérennité et à la durabilité ESG. Les implications sur les termes du deal varient : les fonds préfèrent des mécanismes d’earn‑out et de locked box, tandis que les industriels demanderont souvent un accompagnement du dirigeant pendant 12 à 24 mois.
Les investisseurs recherchent des organisations dissociées du fondateur : un comité de direction documenté, des contrats-clés signés, et des indicateurs RH consolidés. Un plan de succession et un manuel d’organisation permettent de réduire la perception de risque.
Les soins récurrents (imagerie, biologie, ambulatoire) et les contrats long terme avec payeurs publics ou assureurs soutiennent les multiples. Une trop forte dépendance à quelques clients (CPAM, grands assureurs) doit être corrigée par la diversification des actes.
L’intégration d’ERP hospitalier, de PMS (Patient Management Systems) et d’indicateurs cliniques fiabilisés améliore le scoring des due diligences. Une data room complète doit inclure : comptes audités, contrats, capex, ressources, litiges, conformité ESG, et documentation des autorisations sanitaires.
Un process M&A formel débute par la préparation du teaser et du Confidential Information Memorandum (CIM), puis par la constitution d’une long list d’acheteurs ciblés (stratégiques et financiers). Après la signature de NDA, les management presentations déclenchent les offres indicatives. La LOI fixe le calendrier, la structure du prix (cash‑free, debt‑free) et le périmètre de garantie. La due diligence couvre la finance, le juridique, la fiscalité, l’immobilier, l’IT et l’ESG.
En moyenne, un process complet dure 7 à 10 mois du teaser au closing. Les jalons : (1) préparation des données, (2) appels d’offres, (3) LOI, (4) due diligence, (5) signature SPA.
Les risques majeurs : dépendance au dirigeant, engagements publics sensibles, coûts non récurrents, dettes hors bilan.
Un plan de communication adapté préserve la confiance des équipes et réduit le churn des talents clés.
Les transactions récentes affichent des multiples EV/EBITDA de 8x à 12x pour les réseaux établis (estimations), et EV/CA de 1,0x à 1,8x selon la maturité. Les drivers haussiers : revenus récurrents, qualité des données, gouvernance, efficacité digitale. Les baissiers : déficit structurel, forte dépendance au public, faible productivité. Les structures de prix privilégiées incluent les locked box, earn‑outs et la garantie d’actif-passif (GAP). L’objectif : maximiser la valeur en démontrant stabilité, conformité et potentiel de croissance annuelle supérieure à 4%.
La généralisation de l’IA médicale, de la télémédecine et des systèmes interopérables accroît la productivité et la transparence. Impact sur la valeur : positif; probabilité : élevée. Gagnants : centres digitalisés, réseaux intégrés ; perdants : établissements sous‑équipés.
La stabilité européenne et le maintien d’un cadre de remboursement mixte public‑privé soutiennent les investissements. Probabilité : moyenne; impact : positif. Déclencheurs : inflation maîtrisée, stabilité des taux et politiques de santé publique favorables aux PPP.
Le vieillissement de la population et la demande croissante pour l’ambulatoire augmentent la taille du marché, mais la pénurie de personnel médical accroît la pression sur les marges. Impact global : neutre à positif. Dynamiques : montée des attentes ESG et attractivité des actifs résilients.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : plan de succession avant signature, maintien temporaire du dirigeant avec contrat relais.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : rationalisation des coûts et diversification vers actes rentables.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : audit conformité et gestion proactive des autorisations sanitaires.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : upgrade du système d’information hospitalier et sécurité cyber.
Probabilité : faible | Impact : moyen | Mitigation : audit juridique préalable, reporting transparent.
Le marché 2024‑2025 a été marqué par des opérations emblématiques : Assura (UK) a racheté 14 hôpitaux privés (500 M£, août 2024) et Luz Saúde a été cédé en septembre 2025 à Macquarie. Ces transactions reflètent un fort intérêt pour les portefeuilles intégrant immobilier et activité clinique. En 2026, les acheteurs demeurent actifs, mais plus sélectifs sur la qualité opérationnelle et la gouvernance. Les valorisations se maintiennent à haut niveau pour les actifs offrant résilience et reporting fiable.
1) Réduire la dépendance au dirigeant – Impact : élevé, Horizon : court, KPI : taux d’autonomie managériale.
2) Professionnaliser la donnée & les systèmes – Impact : élevé, Horizon : moyen, KPI : audit qualité data room.
3) Renforcer la récurrence de revenus – Impact : élevé, Horizon : moyen, KPI : % CA sous contrats récurrents.
4) Stabiliser les marges – Impact : moyen, Horizon : court, KPI : EBITDA ajusté récurrent.
5) Sécuriser la conformité & les litiges – Impact : moyen, Horizon : court, KPI : nombre de points d’audit résolus.
Le secteur des centres de soins privés offre, à horizon 2027–2030, un potentiel de cession élevé pour les opérateurs capables de démontrer la solidité de leur modèle et la robustesse de leur gouvernance. Les acheteurs privilégient désormais des actifs intégrés, digitalement avancés et dotés de sources de revenus récurrentes. La valeur se déplace vers la transparence financière, la traçabilité des données patient et la performance opérationnelle. Pour viser le haut de fourchette des multiples (10x–12x EBITDA), le cédant devra anticiper les due diligences, sécuriser la continuité managériale et présenter un plan ESG crédible. La réussite passera par la préparation méthodique, la documentation exhaustive et l’articulation claire entre performance clinique et rentabilité.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence