
Le secteur des déménageurs professionnels et des services de relocation connaît une transformation accélérée portée par la mobilité internationale des talents et la digitalisation des parcours de mobilité. Sur la période 2024–2026, les acteurs combinant efficacité opérationnelle, capacités digitales et contrats pluriannuels constituent les cibles les plus attractives. La taille mondiale du marché des moving et relocation services est estimée entre 43 et 50 Mds USD (estimation 2024), avec une croissance annualisée (CAGR) de 3–4 %. Le marché reste fragmenté mais en phase de consolidation autour de plateformes intégrées capables d’offrir relocation, housing, area orientation et transport.
En Europe, la mobilité intra‑régionale et la relocalisation des talents créent une demande soutenue, tandis que les marges demeurent sous pression à cause des coûts logistiques et RH. 2026 constitue une fenêtre de tir favorable pour les cessionnaires disposant d’un portefeuille client récurrent, d’un réseau d’agents étendu et d’une solution digitale éprouvée.
Deux classes dominent : les acquéreurs stratégiques (réseaux d’agences, opérateurs logistiques, groupes de relocation comme SIRVA, Dwellworks, Savills) et les investisseurs financiers (fonds mid‑cap, family offices cherchant des plateformes de build‑up digitales). Les premiers valorisent les synergies opérationnelles et les contrats cadres, les seconds recherchent la scalabilité et la récurrence des flux.
Les process diffèrent : une cession industrielle se traduit souvent par un maintien du dirigeant sur 12–24 mois et par une intégration rapide des outils IT ; une cession à un fonds suppose la mise en place d’un management autonome et la structuration d’un plan de croissance par acquisitions. Les clauses d’earn‑out et de non‑concurrence restent fréquentes, tandis que les mécanismes de locked box sécurisent les prix.
La préparation conditionne directement le multiple. Trois axes critiques émergent :
Réduire la dépendance au dirigeant (élevée dans les PME traditionnelles), formaliser la gouvernance et démontrer des relais managériaux stables. Les investisseurs recherchent des structures prêtes à l’intégration et des managers autonomes.
Les revenus récurrents issus de contrats multi‑annuels de relocation corporate et de services premium à valeur ajoutée (home finding, settling‑in, gestion centralisée) justifient des multiples supérieurs (EV/EBITDA estimé : 7–10x). Une forte concentration client ou une activité transactionnelle pure fait chuter la valorisation.
Un reporting consolidé (ERP/CRM), des données auditées et une data room complète facilitent la due diligence. Les indicateurs clés : marge brute, taux de rétention client, volume de déménagements par pays, coûts logistiques unitaires, engagement ESG.
Le processus type suit un schéma : teaser → NDA → CIM → long list → short list → LOI → due diligence → SPA → closing. Une bonne anticipation du calendrier (6 à 9 mois) et des points de friction (retrait du fondateur, BFR élevé, contrats multi‑pays) minimise les pertes de valeur. Les due diligences ESG et IT prennent de l’ampleur : la conformité et la traçabilité des prestations sont systématiquement auditées.
Pré‑marketing 2 mois ; data room 3 mois ; négociation et due diligence 2–3 mois ; finalisation 1 mois. Prévoir des délais supplémentaires en cas d’opérations cross‑border.
Écarts de valorisation, dépendance à des sous‑traitants, coûts variables du carburant, données clients partielles. Ces sujets doivent être clarifiés avant la phase LOI.
Assurer la confidentialité, éviter la fuite des cadres clés. Un plan d’incitation (phantom shares, bonus de rétention) peut sécuriser les talents pendant la transition.
Les multiples observés (estimations : EV/EBITDA 7–10x, EV/CA 0.6–1.2x) dépendent du modèle : déménagement résidentiel moins valorisé que relocation corporate digitale. Les drivers haussiers incluent la montée en gamme, la digitalisation, la soutenabilité et la part de revenus récurrents. Les drivers baissiers concernent la dépendance au dirigeant et la cyclicité du marché immobilier.
Les ajustements de prix reposent majoritairement sur des locked box ou des completion accounts, accompagnés de GAPs de 10–20 % du prix, valables 18–24 mois. Les earn‑outs indexés sur la performance opérationnelle (revenus récurrents ou marge) restent fréquents (20–30 % du prix différé).
L’essor des plateformes de relocation basées sur l’IA et l’automatisation des parcours (home finding, suivi, reporting) pourrait transformer les marges. Probabilité : élevée. Impact sur valeur : positif. Gagnants : opérateurs digitalisés (Relocity, GMS, Dwellworks). Perdants : acteurs analogiques dépendants du relationnel.
Les tensions énergétiques et les relocalisations intra‑européennes stimulent la demande de mobilité interne mais accroissent la volatilité des coûts. Probabilité : moyenne. Impact : neutre à positif. Facteurs clés : inflation, flux d’expatriés, politiques migratoires, coût du transport.
La montée des critères ESG, la guerre des talents et la demande de prestations durables créent une prime de valeur. Probabilité : élevée. Impact : positif. Les entreprises orientées durabilité et expérience collaborateur obtiennent un avantage concurrentiel durable.
Probabilité : élevée – Impact : élevé. Mitigation : plan de succession, délégation structurée, contrats managériaux.
Probabilité : moyenne – Impact : élevé. Mitigation : automatisation, contrats pluri‑annuels, tarification dynamique.
Probabilité : moyenne – Impact : moyen. Mitigation : audit IT et mises à jour ERP/CRM avant marketing.
Probabilité : moyenne – Impact : élevé. Mitigation : mécanismes de rétention, communication transparente, transition douce.
Probabilité : moyenne – Impact : moyen. Mitigation : plan de trésorerie ajusté, renégociation fournisseurs, clauses d’ajustement.
Les opérations Beltmann–Ward (2023), Relocity–Crest Rock (2024), Dwellworks–CORT (2025), ACERTUS–Bluestar (2025) et Savills–Hoffman & Compustall (2025) démontrent l’intérêt pour des plateformes intégrées et digitales. Les multiples ne sont pas publics mais les ordres de grandeur (estimations sectorielles) se situent entre 7–10x EBITDA pour les cibles tech‑enabled. Les acheteurs européens et nord‑américains privilégient les actifs disposant de contrats corporate et d’une capacité multi‑pays. L’appétit du marché reste élevé malgré la prudence macroéconomique : la visibilité des revenus est le différenciateur numéro 1.
1️⃣ Structurer la gouvernance et déléguer – Impact élevé, complexité M, horizon 6 mois, KPI : ratio dépendance dirigeant.
2️⃣ Accroître la récurrence contractuelle – Impact élevé, complexité M, horizon moyen, KPI : % de CA récurrent.
3️⃣ Digitaliser le parcours client – Impact élevé, complexité L, horizon long, KPI : taux d’automatisation/CRM actifs.
4️⃣ Améliorer la marge opérationnelle – Impact moyen, complexité S, horizon court, KPI : EBITDA margin, coût par move.
5️⃣ Formaliser la conformité et la data room – Impact élevé, complexité M, horizon court, KPI : % docs audités.
Sur l’horizon 2026–2030, la valeur des entreprises de déménagement professionnel et de relocation se déplacera vers les acteurs capables d’unir logistique, technologie et durabilité. Les acheteurs rechercheront des plateformes digitales à revenus récurrents et gouvernance solide. Pour viser le haut de la fourchette, le dirigeant devra démontrer une performance prévisible, un reporting fiable et une intégration ESG‑technologique crédible. Les cessions les plus performantes conjugueront préparation interne, positionnement international et visibilité stratégique sur la mobilité globale.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.