
Le secteur de la chaudronnerie, incluant la tôlerie, la tuyauterie et l’assemblage de structures métalliques, constitue un maillon essentiel de l’industrie lourde française et européenne. Il alimente des marchés variés : énergie nucléaire, pétrole et gaz, énergies renouvelables, aéronautique, maritime, chimie et infrastructures. Selon la Fédération Forge Fonderie (2024), le chiffre d’affaires cumulé du périmètre forge-fonderie — dont dépend la chaudronnerie — se situe entre 7,5 et 8,1 Mds € par an, pour environ 36 000 salariés. La France figure ainsi parmi les trois principaux acteurs européens du secteur métallurgique lourd.
Malgré son ancrage industriel historique, la chaudronnerie souffre d’une fragmentation élevée, avec une majorité de PME spécialisées et quelques grands groupes (nucleaire, éolien, aéronautique). La croissance est tirée par les projets énergétiques (offshore, nucléaire, mobilité lourde) et les relocalisations industrielles. Les marges sont structurellement sensibles aux coûts de l’énergie et à la matière première, mais la demande reste solide du fait des politiques publiques pro-industrielles et des investissements dans les infrastructures vertes.
La chaudronnerie industrielle européenne entre dans une phase de reconsolidation technologique autour des marchés de l’énergie bas carbone, de la défense et des infrastructures complexes. L’enjeu pour les investisseurs : capter la valeur dans les chaînes à haute technicité et dans la modernisation robotisée des ateliers.
Les modèles intégrant l’ingénierie, la fabrication automatisée et la maintenance gagnent des parts de marché, appuyés par des logiciels de conception et des systèmes de traçabilité. Les entreprises capables d’assurer des certifications nucléaires ou offshore renforcent leur attractivité M&A et leur résilience conjoncturelle.
Probabilité : élevée | Impact : positif
La diffusion accélérée de la cobotique (soudage, manutention, contrôle qualité) et des systèmes d’inspection automatisée peut accroître la productivité de 15–25 % tout en compensant la pénurie de main-d’œuvre. Les acteurs intégrant ces technologies verront leurs marges se renforcer. Toutefois, les entreprises sous-capitalisées risquent de se marginaliser face à cette transition nécessitant de lourds investissements.
Probabilité : moyenne | Impact : neutre à positif
Les tensions sur les métaux critiques et la réindustrialisation européenne conduisent à une relocalisation partielle des chaînes de production. Les politiques énergétiques européennes (Green Deal, France 2030) stimulent la demande, mais la volatilité énergétique et les sanctions sur les métaux russes peuvent peser temporairement sur les marges et la visibilité.
Probabilité : élevée | Impact : positif à moyen terme
La réhabilitation des métiers manuels et la montée en qualification soutenue par les programmes de formation (France Chaudronnerie, WorldSkills) améliorent l’attractivité du métier. L’évolution des attentes vers des carrières techniques durables renforce la base de talents, à condition d’accompagner la montée technologique.
Le mouvement de consolidation devrait s’accélérer entre 2026 et 2029. Les PME réalisant moins de 10 M€ de CA pourraient s’adosser à des ETI spécialisées ou à des fonds industriels pour mutualiser la R&D et les équipements lourds. Les déclencheurs principaux : difficulté à recruter, investissements cobotiques coûteux, et normalisation accrue (ISO, nucléaire). Les acteurs à la manœuvre seront des groupes énergétiques, des fonds industriels et des intégrateurs de production.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : contrats d’approvisionnement à long terme et politique de couverture.
Probabilité : élevée | Impact : élevé | Mitigation : formation interne, attractivité sectorielle et automatisation partielle.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : diversification vers le privé et maintenance industrielle.
Probabilité : moyenne | Impact : moyen | Mitigation : investissement dans la conformité et la certification multi-secteurs.
Probabilité : moyenne | Impact : élevé | Mitigation : localisation, spécialisation technique et innovation.
Objectif : améliorer la productivité et compenser le déficit de main-d’œuvre. Impact : élevé | Horizon : moyen | Complexité : L | KPI : taux d’utilisation cobots, productivité par opérateur.
Objectif : créer des parcours de formation technique. Impact : élevé | Horizon : long | Complexité : M | KPI : taux de rétention opérateurs, % salariés certifiés.
Objectif : fiabiliser les flux critiques et répondre aux normes. Impact : moyen | Horizon : court | KPI : taux conformité ISO, délais logistiques.
Objectif : réduire la cyclicité sectorielle. Impact : moyen | Horizon : moyen | KPI : part du chiffre hors énergie, taux export.
Objectif : accroître la taille critique et le capital disponible. Impact : élevé | Horizon : 3–5 ans | KPI : EBITDA consolidé, ratio endettement/actif productif.
À l’horizon 2029, la création de valeur dans la chaudronnerie industrielle se déplacera vers les acteurs capables d’automatiser leurs lignes tout en conservant un haut niveau de technicité et de conformité réglementaire. Les investisseurs devront privilégier les entreprises à savoir-faire critique, implantées dans des filières énergie ou défense, et intégrant des modèles d’ingénierie-intégrée. Le risque clé restera l’accès à la main-d’œuvre qualifiée et à l’investissement productif, mais la dynamique énergétique européenne constitue un relais structurel pour la valorisation des actifs à long terme.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.