
Le marché des agences de voyages sur mesure en France et en Europe a connu une reprise soutenue post-crise sanitaire, portée par une demande croissante pour les expériences personnalisées et responsables. Le segment premium tire la croissance, avec des acteurs structurés tels que Voyageurs du Monde (CA 2023 : 693,6 M€, EBITDA : 64,7 M€, marge brute : 31,6% {"precision":"estimation"}) et des réseaux consolidés comme Selectour ou Marietton/Havas Voyages. La période 2026–2028 s’annonce propice à la cession d’actifs matures, dans un contexte de consolidation géographique, de transition numérique et de montée en gamme. Les multiples sont soutenus par la récurrence et la scalabilité du modèle, mais les coûts opérationnels et la guerre des talents restent des freins.
Le secteur affiche une fragmentation moyenne et une concentration progressive. L’appétit des acheteurs est fort, notamment pour les portefeuilles de marques premium et les opérateurs disposant de relais managériaux solides et de services digitaux intégrés. 2026 représente une fenêtre de tir favorable pour les dirigeants prêts à présenter des données consolidées et des revenus récurrents.
Les acquéreurs stratégiques (groupes touristiques européens, plateformes de distribution, consolideurs comme ADNEC, Flight Centre, Marietton) recherchent des cibles permettant des synergies géographiques et de portefeuille de marques. Ils valorisent les marges et la notoriété client. Les fonds financiers et family offices privilégient les acteurs digitalisés et rentables, capables d’intégration rapide (build-ups régionaux). Les MBO/MBI restent marginaux mais croissent autour de structures patrimoniales ou régionales.
Les implications varient: un acheteur stratégique pourra offrir un multiple plus élevé mais avec un earn-out lié à la rétention managériale, tandis qu’un fonds préférera des mécanismes de locked box et des garanties renforcées. Le dirigeant devra anticiper sa présence pendant 12–24 mois post-closing.
Une préparation rigoureuse conditionne la valorisation. Les priorités portent sur la dépendance du dirigeant (souvent élevée), la qualité du reporting et du CRM, la récurrence des revenus et la conformité juridique (contrats de distribution, assurance voyage, règles ESG).
Formaliser les processus internes, documenter les contrats, définir un relais managérial clair. Les dossiers les mieux valorisés présentent un comité de direction opérationnel capable d’assurer la continuité.
La récurrence via programmes de fidélité, services annexes et offres corporate est déterminante. Un mix équilibré entre voyages sur mesure, adaptatifs et premium augmente la résilience.
Un ERP/CRM intégré (Travelsoft, HubSpot, etc.), des KPIs normalisés et une data room prête sont indispensables. Les volets finance, juridique, RH, commercial et ESG doivent être auditables.
Comme pour tout M&A structuré, la cession suit un schéma : teaser, NDA, CIM, long list, short list, LOI, due diligence et closing. Les agences bien préparées réduisent le temps de transaction de 20–30% {"precision":"estimation"}.
Un cycle typique dure 6 à 9 mois : préparation (2 mois), lancement (1 mois), négociation/LOI (2 mois), due diligence et closing (3–4 mois).
Les principaux points d’attention sont la qualité des comptes, la dépendance au fondateur et le transfert des contrats de partenariat. Les ajustements de prix (completion accounts) sont fréquents.
La gestion de la confidentialité et la mobilisation des équipes clés doivent être planifiées. Une communication trop précoce peut fragiliser la rétention des talents.
Les multiples observés varient entre 6x et 9x l’EBITDA selon la taille, la récurrence et la localisation {"precision":"estimation"}. Les valorisations se fondent sur la marge brute, la fidélisation client et la capacité à intégrer des canaux digitaux. Les mécanismes typiques incluent : locked box pour les actifs stables, earn-out sur la performance post-cession, crédit vendeur et clauses GAP pour sécuriser la garantie d’actif-passif. Le vendeur doit consolider son backlog et prouver l’évolutivité de ses marges pour atteindre la borne haute.
L’adoption généralisée de l’IA et de la personnalisation automatisée offre un impact positif sur la valeur, à probabilité élevée. Les acteurs intégrant CRM + IA seront gagnants, les agences non numérisées perdantes.
Les tensions régionales ou les crises dans des destinations clés peuvent ralentir la demande, probabilité moyenne, impact négatif. Les acteurs diversifiés géographiquement amortiront mieux les cycles.
Le tourisme durable et la guerre des talents (guides, conseillers experts) influent sur le risk premium et les marges. Probabilité élevée, impact global positif pour les acteurs alignés ESG.
Probabilité : élevée / Impact : élevé → Mitigation : déléguer les fonctions clés, contractualiser des relais de direction avant la cession.
Probabilité : moyenne / Impact : élevé → Mitigation : digitalisation back-office, partenariat fournisseur et optimisation BFR.
Probabilité : moyenne / Impact : moyen → Mitigation : anticiper les normes CSRD/ESG et formaliser la conformité transport-voyage.
Probabilité : faible / Impact : moyen → Mitigation : audit juridique complet avant data room.
Parmi les transactions notables : Flight Centre (Australie) a acquis Scott Dunn (Royaume-Uni, 2023, ~211 M$), démontrant l’appétit pour le segment luxe/sur mesure. En France, ADNEC (Abou Dabi) a repris Karavel-Promovacances (2023–2024), confirmant l’intérêt des fonds internationaux pour des actifs premium. Les opérations françaises (Marietton, Selectour) traduisent un mouvement de consolidation interne. En 2026, le marché affiche une disposition haussière pour les cessions bien préparées, dans un contexte d’appétit fort des investisseurs étrangers et domestiques.
1. Réduire la dépendance au dirigeant (impact élevé, horizon court, KPIs : délégation effective, signatures clients partagées).
2. Structurer la récurrence de revenus (impact élevé, horizon moyen, KPIs : % récurrence annuelle, taux de fidélisation).
3. Digitaliser les outils et fiabiliser le reporting (impact moyen, horizon court, KPI : qualité des données et délais de clôture).
4. Développer un plan ESG opérationnel (impact moyen, horizon moyen, KPI : notation interne, audit conformité).
5. Préparer la data room et auditer la gouvernance (impact élevé, horizon court, KPI : complétude des auditeria et absence de réserve).
Le segment du voyage sur mesure entre en 2026 dans un cycle de consolidation et de digitalisation structurante. Les acheteurs, qu’ils soient stratégiques ou financiers, recherchent désormais des plateformes capables de combiner expérience humaine et outils technologiques fluents. La valeur se déplace des canaux de distribution vers la donnée client, la fidélisation et l’expérience durable. Les cédants qui anticipent dès aujourd’hui la formalisation de leurs process, la rétention des talents et la récurrence de leurs revenus pourront viser le haut de la fourchette des multiples, dans une fenêtre de tir qui restera ouverte jusqu’à 2028.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.