
Le marché des agences événementielles connaît en 2026 une phase de recomposition rapide. Après la reprise post-pandémie, la croissance est soutenue par la digitalisation, la demande d’événements hybrides et les exigences ESG. Selon Grand View Research (2024, estimations), le marché mondial des services événementiels dépasse 1 160 milliards USD, avec un CAGR de 6,7% à horizon 2033. En Europe, les marchés MICE et corporate renforcent la part des prestations à forte valeur, avec environ 7,5 milliards d’euros de retombées économiques en France (UNIMEV 2025). La consolidation du secteur s’accélère avec des groupes comme Informa, IEG, RWS Global et MCI. Cette concentration permet des économies d’échelle et pousse les dirigeants d’agences indépendantes à envisager une cession pour rejoindre des plateformes intégrées. 2026 représente une fenêtre de tir favorable : forte demande acquéreuse, multiples stables, reprise économique graduelle et appétit pour des portefeuilles digitalisés et scalables.
Les acquéreurs stratégiques (groupes de communication, holdings événementielles, médias) recherchent des synergies, des marques fortes et des portefeuilles récurrents. Les fonds financiers privilégient des modèles scalables et rentables, portés par des contrats pluriannuels et une récurrence élevée. Les MBI/MBO interviennent sur des structures moyennes avec une base clientèle stable, tandis que les family offices s’intéressent aux portefeuilles premium combinant savoir-faire et ancrage local. L’implication pour le vendeur : adapter le process de vente et les termes selon la nature de l’acheteur – earn-out fréquent en cas d’acquéreur stratégique, locked box plus courant en LBO, présence prolongée du dirigeant dans un MBI/MBO.
La préparation est déterminante. Les agences doivent transformer une histoire de fondateur en un actif transmissible. Cela implique la structuration managériale, la fiabilisation des données et la contractualisation des revenus.
Objectif : réduire la dépendance au dirigeant par la mise en place de relais de direction, documenter les processus, formaliser les délégations et instaurer des plans de relève.
Les acquisitions valorisent la récurrence : contrats multi-annuels, clients corporate récurrents, abonnements ou prestations continues. Les agences orientées lead generation et activation digitale disposent d’un potentiel de multiple supérieur (estimations EV/EBITDA 6–10x).
Une data room robuste doit inclure KPIs (marge brute, taux de rétention, mix digital/live), comptes audités, contrats clients, pipeline et indicateurs ESG. CRM et ERP intégrés (Cvent, Salesforce, etc.) améliorent la crédibilité auprès des due diligences.
Le processus standard comprend teaser, NDA, CIM, gestion des listes, LOI, due diligence et closing. Le succès repose sur un calibrage fin entre concurrence et confidentialité.
Préparer 6 à 9 mois de calendrier : 1 mois de prémarketing, 2 mois de roadshow, 2–3 mois de due diligence, puis 1–2 mois de closing.
Les plus fréquents : dépendance au dirigeant, qualité des données clients, contrats incomplets, provisions de BFR sous-estimées, conformité ESG partielle.
Communiquer au bon moment : en fin de LOI, pour limiter la volatilité RH. Les dispositifs de retention (bonus, BSPCE, earn-out participation) sont conseillés.
Les multiples observés varient selon la taille et le profil : EV/EBITDA entre 5x et 10x (estimations) et EV/CA entre 0,6x et 1,2x. Les drivers de prime : récurrence, digitalisation, marge brute >25%, réseau premium. Les risques : saisonnalité, inflation des coûts, rotation du personnel. Les structures fréquentes incluent locked box et earn-out indexés aux performances EBITDA. Un crédit-vendeur est parfois utilisé pour sécuriser la transition. Les clauses GAP couvrent le passif et la conformité post-closing sur 12 à 24 mois.
L’intégration IA et plateformes événementielles (Cvent, Splash, Reposite) renforce la mesure du ROI et la scalabilité. Probabilité élevée, impact sur valeur positif, favorisant les agences digital-first.
Tensions énergétiques et instabilité macro pèsent sur les budgets corporate, mais la résilience des événements locaux maintient une fenêtre d’opportunité. Probabilité moyenne, impact neutre.
Durabilité et inclusion deviennent des critères de sélection. Probabilité élevée, impact positif si l’entreprise est certifiée et conforme ESG.
Probabilité élevée, impact élevé. Mitigation : plan de relève et communication clients anticipée.
Probabilité moyenne, impact élevé. Mitigation : standardiser les prestations, augmenter la part digitale.
Probabilité élevée, impact moyen. Mitigation : programmes de fidélisation et politique RSE claire.
Probabilité moyenne, impact moyen. Mitigation : diversification sectorielle et contrats cadres.
Probabilité faible, impact moyen. Mitigation : audit juridique, assurances RCP, data protection audit.
Les deals Informa/Ascential (2024, 1,2 Mds£) et IEG/Palakiss (2024, 1 M€) montrent un fort mouvement de consolidation. RWS Global a acquis Great Big Events en 2024 pour renforcer la production sportive, tandis que MCI Group a avalé ESN en Belgique. Ces mouvements traduisent un appétit élevé et une montée des valorisations pour les portefeuilles intégrables et digitaux. En France, l’intérêt des acteurs étrangers reste élevé sur des agences à forte valeur ajoutée, rentables et data-driven.
Pour maximiser la valeur, cinq chantiers prioritaires sont recommandés :
À horizon 2026–2030, la cession d’une agence événementielle s’inscrira dans un marché consolidé, digitalisé et sous fortes exigences ESG. Les acheteurs privilégieront les portefeuilles hybrides combinant production, contenu et data. Les dirigeants qui anticipent en professionnalisant leurs opérations, sécurisant la récurrence et fiabilisant leurs données viseront des multiples supérieurs. La clé réside dans la transparence, la gouvernance et la démonstration d’une croissance durable et mesurable, gages d’une intégration réussie au sein de plateformes globales.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.