
Dans un processus de cession, chaque risque compte. Et depuis 2023, les risques cyber sont devenus un facteur critique capable d’influencer directement la valorisation, la confiance de l’acquéreur et même la possibilité de conclure l’opération.
Les PME et ETI françaises sont aujourd’hui plus exposées que jamais : hausse continue des incidents, pression réglementaire, exigences accrues des fonds et industriels. Résultat : une maturité cyber insuffisante devient un frein explicite en due diligence.
Les données récentes montrent une augmentation marquée des incidents visant les PME entre 2023 et 2025. Plusieurs tendances convergent :
Les attaquants ciblent principalement les organisations en transition, dont celles en phase de cession. Un dirigeant concentré sur les négociations laisse mécaniquement des angles morts. Et les attaquants le savent.
Les audits cyber sont désormais systématiques dans les due diligence, car une faille révèle deux choses : un risque opérationnel et un déficit de gouvernance. Ce double signal inquiète les acquéreurs.
Les retours de marché montrent :
Dans plusieurs opérations récentes, la découverte d’un incident non documenté a retardé de plusieurs mois les négociations. Dans d’autres cas, un ransomware survenu quelques mois avant la cession a réduit la valorisation en raison des coûts de reconstruction et de la perte de confiance des clients.
Les attentes des acquéreurs ne visent pas la perfection, mais un socle minimal solide. Parmi les points de contrôle les plus fréquents :
Les acquéreurs cherchent avant tout une chose : la cohérence entre vos pratiques, vos risques et votre capacité à prouver votre maîtrise.
Les retours de terrain montrent que les signaux suivants impactent immédiatement une valorisation :
Chacun de ces éléments renforce le risque perçu par l’acquéreur : incertitude, coûts futurs, exposition juridique, dépendances non maîtrisées.
Pas besoin d’une transformation lourde. Ce que les acquéreurs attendent réellement, c’est un socle démontrable.
Un audit rapide permet d’identifier les failles critiques et d’obtenir un plan de remédiation clair, utilisable comme pièce de confiance dans le data room.
Supprimez les comptes inactifs, revoyez les droits utilisateurs et activez la double authentification. C’est l’un des points les plus scrutés en M&A.
Les études montrent que l’hameçonnage reste l’entrée principale des attaques. Une heure de sensibilisation réduit déjà les risques.
Les acquéreurs veulent des preuves : une politique simple, un registre des outils, un historique des incidents, un plan de réponse. La documentation est devenue un vecteur de valorisation.
Une entreprise bien préparée rassure immédiatement. Certaines opérations récentes montrent même que les cibles disposant d’un niveau de maturité supérieur au marché obtiennent une prime de valorisation et accélèrent la signature.
La cybersécurité devient ainsi un marqueur de gouvernance, de maîtrise opérationnelle et de continuité. Autant d’éléments déterminants pour un acquéreur.
La cybersécurité n’est plus un enjeu technique : c’est un levier direct de valorisation et de confiance dans toute opération de cession. Les entreprises capables de prouver leur maîtrise prennent l’avantage ; celles qui la négligent voient les audits s’allonger, les offres se réduire et les risques peser sur la signature. Renforcer votre socle cyber maintenant, c’est protéger votre transmission demain.
Depuis 2023, les incidents cyber déclarés par les PME françaises ont fortement augmenté, avec une progression d’environ 15 %. Les PME deviennent la cible principale des extorsions numériques et plusieurs études montrent jusqu’à 67 % d’entre elles impactées au moins une fois. Cette intensification modifie le rapport de force en M&A : les acquéreurs exigent désormais une visibilité détaillée sur la gestion des accès, l’historique des incidents ou les sauvegardes. En parallèle, l’arrivée progressive de NIS2 renforce les obligations de gouvernance cyber, même indirectement. Pour un dirigeant préparant une cession, ces évolutions rendent la maturité cyber non négociable : elle devient un déterminant de valorisation et un filtre essentiel de confiance.
La capacité à documenter vos pratiques est un signal clé pour les acquéreurs : elle prouve la maîtrise, réduit l’incertitude et renforce votre crédibilité.
Une faille non corrigée ou un incident récent peut générer des coûts futurs immédiats pour l’acquéreur et conduire à une renégociation.
Une grande partie du risque cyber provient des fournisseurs. Leur gouvernance impacte directement la perception des acquéreurs.
Les failles les plus critiques sont souvent celles que l’entreprise ignore. Les identifier avant l’acquéreur est un avantage stratégique majeur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.