
La croissance n’est plus seulement un objectif : elle est devenue un signal de maturité pour les investisseurs. Mais dans un marché plus sélectif, où la France a vu ses transactions M&A reculer de 25 % en 2024 malgré un dynamisme small cap, les dirigeants doivent prouver qu’ils peuvent croître sans déstabiliser leur modèle. Une expansion réussie repose sur trois piliers : la cohérence stratégique, la discipline opérationnelle et la capacité à sécuriser la rentabilité.
Les trois modes d’expansion restent identiques – horizontale, verticale, géographique – mais leur exécution est désormais scrutée selon des critères de due diligence : systématisation des process, solidité SI, dépendance au dirigeant, qualité de la gouvernance.
L’analyse SWOT, le benchmark sectoriel ou les entretiens terrain restent indispensables, mais doivent être complétés par une évaluation de scalabilité : capacité de réplication, intégration possible dans le système d’information, contraintes opérationnelles, risques cyber ou RH.
Exemples sectoriels :
Un repreneur privilégiera toujours une croissance lisible, documentée et reproductible. L’opportunisme non structuré est désormais un marqueur de risque.
La roadmap doit devenir un outil de pilotage stratégique : critères de go/no go, jalons, ressources engagées, ROI attendu, liens explicites avec les synergies internes.
Une entreprise à 10, 30 ou 100 salariés n’a pas les mêmes besoins. L’expansion impose : montée en compétences managériales, délégation structurée, montée en maturité SI (ERP, CRM, BI) et renforcement de la cybersécurité, devenue un poste critique dans les due diligences.
Le pilotage data-driven protège des dérives et permet d’arrêter une expansion non performante avant qu’elle n’affecte la valorisation.
Processus standardisés, gouvernance solide, marque cohérente, documentation claire et systèmes fiables sont devenus des actifs critiques. Les investisseurs privilégient les modèles reproductibles et robustes.
La discipline stratégique consiste parfois à interrompre un axe de développement peu rentable. Dans un marché M&A plus exigeant, la clarté du modèle prime sur la multiplication des initiatives.
Une expansion performante repose sur un mécanisme continu de feedback, d’alignement et d’itération, garant de la rentabilité et de la valorisation future.
Dans un marché plus exigeant, scaler n’est plus un acte opportuniste : c’est une démonstration de maturité stratégique. Les dirigeants qui réussiront sont ceux capables d’articuler ambition et discipline, d’investir dans leur socle opérationnel, de piloter par la donnée et de renoncer quand c’est nécessaire. L’expansion devient alors un levier puissant de valorisation et non un facteur de risque.
Depuis 2024‑2025, le marché des PME/ETI connaît une dynamique contrastée : forte activité small cap (+27 % d’opérations) mais retrait national de 25 % des transactions. Cette sélectivité accrue oblige les dirigeants à documenter leur capacité à scaler sans rupture. Parallèlement, la transformation numérique (79 % de PME convaincues des gains, adoption de l’IA à 26 %) et la montée des risques cyber (+15 % d’attaques) font évoluer les critères de due diligence. Les stratégies d’expansion doivent désormais intégrer robustesse SI, gouvernance, sécurité et régularité des process pour rester attractives. L’enjeu n’est plus seulement de croître, mais de prouver que la croissance est maîtrisée, reproductible et résiliente.
Elle permet d’évaluer si la croissance envisagée consolide la proposition de valeur ou détourne l’entreprise de ses compétences clés.
Elle révèle la maturité opérationnelle, la solidité des process et la capacité à absorber un changement sans perte de performance.
Elle lie directement la décision de croissance aux attentes d’un acquéreur, notamment en termes de scalabilité et de risques perçus.
Elle aide à identifier les indicateurs précoces d’une expansion mal calibrée : surcharge, désalignement, dérive financière ou SI.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.