Dans une opération de cession ou de succession, la capacité à transmettre les compétences, méthodes et informations stratégiques devient un levier incontournable de valeur. Sans cette transmission, l’entreprise s’expose à une destruction de capital immatériel, à une déstabilisation des équipes et à une moindre attractivité pour le repreneur. Pourtant, beaucoup de dirigeants sous-estiment cette étape et la repoussent… jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Quels sont alors les véritables enjeux du transfert des savoirs, et pourquoi ne faut-il pas limiter cette notion à la simple formation ou documentation des procédures ?
La première étape ne consiste pas à créer des manuels ou des bases de données, mais à repérer les compétences et connaissances qui conditionnent réellement la performance et la continuité. Celles-ci incluent souvent : la façon de traiter un client clé, les techniques spécifiques de résolution de problèmes, les secrets de fabrication, les clés d’accès aux réseaux stratégiques, ou les routines de pilotage non écrites.
Une cartographie superficielle (focalisée sur les savoirs évidents) est un piège courant. Difficile aussi, sans recul extérieur, de voir les savoirs « invisibles » mais critiques. Des signaux faibles à repérer : tâches souvent réalisées par une même personne, saturation des agendas, absence de documentation sur certains process « maison », surmenage de profils seniors, ou difficulté à expliquer « comment on réussit ici » à un nouvel arrivant.
Il ne s’agit pas de tout documenter, mais d’aller à l’essentiel : fiches synthétiques sur les savoirs stratégiques, vidéos explicatives, guides pas à pas, cartes mentales ou ateliers de transmission sous forme de jeu de rôle. L’essentiel est d’articuler ces supports autour de scénarios concrets, en privilégiant la clarté et la réutilisabilité par un tiers.
Certains collaborateurs peuvent se sentir menacés ou « dépossédés ». Il est essentiel d’expliquer le sens de la démarche (pérennité, professionnalisation) et d’associer les porteurs de savoirs comme « mentors ». Une autre limite : croire qu’un manuel remplace l’échange humain. Or, la transmission passe souvent par le compagnonnage, la mise en situation, la résolution collective de cas réels.
Le transfert des savoirs doit figurer explicitement dans le planning de cession, avec des jalons clairs et des personnes identifiées pour piloter l’action. Il ne s’agit pas d’un événement ponctuel, mais d’un processus à anticiper sur plusieurs mois. Intégrer des sessions de transfert formelles (ateliers, points d’étape) et informelles (retours d’expérience, binômes, immersion du successeur).
Comment mesurer que la transmission a réellement eu lieu ? Suivre l’appropriation des outils par les successeurs, tester la capacité à gérer seul certains dossiers, recueillir les feedbacks, documenter les difficultés restantes… Ne pas hésiter à formaliser une check-list de savoirs critiques à valider.
Le non transfert des savoirs clés peut être un véritable argument de négociation pour un acheteur potentiel : réduction du prix, clauses d’accompagnement renforcées voire reports dans le paiement du solde de cession. Mieux vaut anticiper que subir !
En résumé, formaliser et piloter le transfert des savoirs clés, c’est sécuriser la valeur de votre entreprise au moment de la cession ou de la succession. Cette démarche exige lucidité, méthode et engagement humain – bien loin de la simple rédaction de procédures ! Pour les dirigeants, la question n’est plus de savoir si l’on doit transmettre ces savoirs… mais comment et quand. Anticiper, impliquer les porteurs de savoir, ajuster les formats et mesurer autant la transmission que l’appropriation : voilà les étapes pour franchir ce passage critique sans perte de valeur. Si vous souhaitez approfondir le sujet ou préparer une opération de cession, n’hésitez pas à consulter notre blog ou à solliciter un accompagnement expert.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence