De nombreuses PME et ETI reposent encore trop sur leur dirigeant-fondateur. Lors d’une cession, cette dépendance est souvent le point faible n°1 : peur des acquéreurs quant à la viabilité de l'entreprise sans la présence effective du dirigeant, dilution de la valeur lors des négociations, risques de désorganisation après transmission. Pourtant, la prise de conscience arrive souvent trop tard. Formaliser les processus ne doit donc jamais être perçu comme un exercice bureaucratique inutile, mais comme un levier actif de sécurisation et de valorisation.
Au-delà des manuels de procédures classiques ou de la documentation RH, le manuel opératoire dirigeant vise à capturer ce qui relève du “non-dit”, du décisionnel informel et des arbitrages quotidiens. Cela inclut :
L’enjeu ? Rendre explicite l’implicite et limiter la perte de continuité.
Un diagnostic honnête s’impose : quelles fonctions, décisions, relations ou tâches ne peuvent pas tourner sans le dirigeant ? Quels sont les signaux faibles à surveiller : “personne ne fait ça à part moi”, “je suis le seul à pouvoir arbitrer sur ce client”, “j’ai la mémoire de l’entreprise”...
Il ne s’agit pas de tout documenter dans le détail : la priorité va aux processus stratégiques et aux routines critiques. Lister, regrouper, hiérarchiser les sujets où la transmission est vitale :
Confier à un collaborateur ou manager extérieur la relecture, ou simulation sur un cas réel, permet d’identifier les zones d’ombre ou d’incertitude restantes. Le but est de rendre le pilotage lisible et actionnable, y compris en cas d’urgence ou de crise.
Un manuel opératoire figé est rapidement obsolète : prévoyez des itérations régulières, impliquez les managers ou le codir et facilitez sa transmission digitale (intranet ou drive sécurisé, outil de knowledge management...)
La tentation de la sur-documentation ou de la procédure à l’excès existe parfois, en pensant “impressionner” l’acquéreur. C’est un piège : un document trop lourd ou détaché du réel quotidien est ignoré ou rejeté. L’objectif n’est pas de rédiger une encyclopédie, mais un outil pensé par et pour la prise de décision.
Externaliser la formalisation à un consultant qui n’implique jamais le dirigeant et ses proches collaborateurs mène à des process hors-sol, inexploitables lors du passage de relais. Ce travail doit être piloté avec le dirigeant, quitte à challenger son mode de fonctionnement pour détecter les angles morts.
L’existence d’un manuel opératoire dirigeant réduit la prime de risque appliquée par les acquéreurs, facilite l’intégration d’un manager de transition ou d’un repreneur, et accélère la phase de due diligence.
Même sans projet de cession immédiate, ce travail renforce la délégation, permet la prise de recul par le dirigeant, et limite la fatigue décisionnelle ou les ruptures accidentelles (arrêt maladie, absence…)
Rendre visible et partageable la “raison d’être” des décisions et arbitrages du dirigeant fluidifie la culture de l’entreprise et ancre la responsabilisation. Une documentation opératoire, bien conçue, est aussi un facteur d’attractivité pour les talents clés.
Formaliser un manuel opératoire dirigeant n’est pas qu’une tâche administrative : c’est une démarche structurante, à valeur ajoutée directe pour la cession, la croissance future et la sécurisation de l’entreprise. La clé : rester concret et centré sur les vrais défis du pilotage, sans tomber dans l’excès documentaire. Posez-vous : si vous disparaissez demain, que manquerait-il ? C’est là que doit commencer la formalisation.
Vous souhaitez aller plus loin ou être accompagné ? Découvrez nos guides pratiques sur la transmission de compétences, contactez nos experts Scale2Sell, ou téléchargez notre checklist des processus essentiels pour anticiper votre prochaine étape.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence