Growth Planning Process : bâtir un plan de croissance organique efficace après une reprise ou une cession

Growth Planning Process : bâtir un plan de croissance organique efficace après une reprise ou une cession
June 30, 2025

Pourquoi le growth planning process est crucial après une reprise ou une cession

Après une opération de reprise ou de cession, l’entreprise se retrouve à la croisée des chemins : comment garantir sa continuité tout en posant les fondations d’une croissance durable ? Trop souvent, dirigeants et repreneurs se focalisent sur la clôture juridique et financière, en sous-estimant le risque d’un essoufflement stratégique. Pourtant, un growth planning process bien structuré est la clé pour transformer une transition en levier de création de valeur.

Se méfier des fausses priorités post-opération

Les premiers mois suivant une cession ou une reprise voient fleurir des initiatives tactiques : changement de logo, mises à jour d’outils, recrutement rapide... La tentation est grande de tout accélérer. Mais sans alignement stratégique, ces actions dispersées consomment des ressources sans générer de valeur significative. Avant tout, bâtir un plan de croissance cohérent doit primer sur toute autre priorité.

Les étapes-clés du growth planning process

1. Diagnostic stratégique : où en êtes-vous vraiment ?

  • Réaliser un état des lieux sans complaisance : analyse SWOT, audits des processus, lecture fine des KPIs historiques. Il s’agit de comprendre les vraies forces, faiblesses, opportunités et menaces à l’issue de la reprise ou cession.
  • Identifier les signaux faibles de rupture : départs ou démobilisation de talents, clients sensibles à la gouvernance, fournisseurs frileux. Ces alertes préfigurent souvent des difficultés futures si elles ne sont pas intégrées au plan.
  • Impliquer activement les équipes : Au-delà de l’exercice de diagnostic, la valeur vient des remontées terrains et de la co-construction. Un plan de croissance subit s’il est imposé, il s’accélère s’il est partagé.

2. Définition de la vision de croissance

  • Élaborer une ambition claire et différenciante, à court et moyen terme, en évitant le dogmatisme du « tout croissance » : la priorité peut aussi être la consolidation, la rentabilité, la diversification ou la sécurisation.
  • Choisir un cap partagé et réaliste, qui fédère les équipes… mais qui reste suffisamment ambitieux pour susciter l’adhésion.

3. Identification et hiérarchisation des leviers de croissance organique

  • Travailler sur 3 axes prioritaires : portefeuille client (fidélisation, upsell, acquisition), optimisation des opérations (process, qualité, digitalisation) et développement de nouvelles offres/services.
  • Sélectionner les leviers en fonction du réalisme opérationnel post-reprise : éviter les stratégies de rupture difficiles à mettre en œuvre sans stabilité préalable.
  • Se méfier des effets de mode : toute automatisation ou digitalisation doit répondre à une vraie problématique, pas à une envie de modernité hors-sol.

4. Construction de la feuille de route et choix des KPIs clefs

  • Formaliser des objectifs chiffrés, priorisés et décloisonnés : volume de nouveaux clients, taux de transformation, repeat business, rentabilité, satisfaction équipe.
  • Privilégier des indicateurs orientés valeur (EBITDA, cash, NPS, churn client...) plutôt que des métriques de vanité.
  • Prévoir des points de suivi courts et cadencés : chaque mois, chaque trimestre, avec des revues stratégiques collectives.

Outils d’analyse et frameworks recommandés

  • Business Model Canvas pour visualiser les évolutions du modèle d’affaires.
  • Tableaux de bord hybrides (financier/commercial/opérationnel) paramétrés pour la période post-transmission.
  • Cartographie des risques stratégiques adaptée à la nouvelle gouvernance.
  • Modèles de plans d’actions en cascade, intégrant un ownership clair des tâches et un calendrier réaliste.

Erreurs fréquentes et signaux faibles à ne pas ignorer

  • Chercher à répliquer l’ancienne recette sans l’adapter au nouveau contexte.
  • Négliger la culture d’entreprise et la résistance au changement.
  • Confondre vitesse et précipitation : un plan de croissance solide ne rime pas avec sur-accélération opportuniste mais avec exécution disciplinée.
  • Ignorer les premiers décrochages du CA récurrent, la perte de clients historiques ou la démotivation de managers clés.
  • Absence de pilotage régulier : un growth plan qui ne vit pas est voué à l’échec.

Exemple de feuille de route simplifiée à 6 mois post-reprise ou cession

  • Mois 1-2 : Diagnostic approfondi, identification des risques, cartographie des priorités, ateliers terrain avec les équipes.
  • Mois 3-4 : Elaboration et validation de la feuille de route, définition des indicateurs de pilotage.
  • Mois 5-6 : Déploiement des premiers chantiers, revue stratégique mensuelle, ajustement des actions selon les résultats et feedbacks équipes/clients.

Ce canevas s’adapte évidemment à la taille et au secteur de l’entreprise, mais il donne une ossature actionnable pour enclencher la dynamique de croissance dans la foulée d’une transmission.

À retenir :

En synthèse, réussir le growth planning process après une reprise ou une cession ne relève ni de la théorie hors-sol ni d’une urgence de court terme. C’est une démarche structurante qui exige écoute du terrain, alignement stratégique, discipline dans l’exécution, et mesure régulière des résultats. Ce travail, s’il peut sembler fastidieux au démarrage, est le plus sûr moyen d’assurer non seulement la continuité de l’entreprise mais sa capacité à générer de la valeur durablement, pour toutes ses parties prenantes. Alors, êtes-vous prêt à bâtir le plan de croissance de votre nouvelle ère ?

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François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

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