Beaucoup d’entreprises affichent la « culture de la croissance » comme une valeur-clé, affichée sur les murs et dans les présentations. Mais, dans la réalité opérationnelle, elle se limite trop souvent à un slogan. Pour que la « growth culture » soit un moteur réel de transformation, elle doit se traduire en comportements, en décisions managériales, en modes de pilotage et en routines quotidiennes. Quels sont les vrais leviers pour passer d’une posture déclarative à une dynamique vécue et partagée ?
Poser une ambition claire ne suffit pas : il faut la décliner par des objectifs intermédiaires, mesurables et relayés à tous les niveaux hiérarchiques. L’articulation entre la vision stratégique et le pilotage opérationnel est le premier pivot d’une culture de la croissance tangible. Les dirigeants doivent clarifier le « pourquoi » (la raison d’être de la croissance), mais aussi le « comment » (les comportements attendus, les zones d’expérimentation autorisées, les risques acceptables).
Une culture n’existe que si elle est incarnée : les dirigeants et managers doivent démontrer, par l’exemple, leur engagement pour la croissance. Il est aussi essentiel de communiquer sur les réussites, d’intégrer le droit à l’erreur, et de rendre visible l’impact concret de la croissance (évolution des équipes, opportunités de carrières, nouvelles pistes d’innovation).
Pour installer une « growth culture », le dirigeant doit lâcher prise sur les micro-décisions et permettre l’autonomie sur des zones testées. C’est via des expérimentations cadrées, la prise d’initiative et la responsabilisation sur des mini-projets que la dynamique collective se met en place. L’excès de contrôle inhibe la croissance : il est donc essentiel de revisiter les modes de management pour favoriser la montée en responsabilité.
L’indicateur clé de la culture de la croissance n’est pas uniquement le chiffre d’affaires ou la marge. Il convient de suivre aussi des indicateurs d’apprentissage (nouvelles compétences développées, taux de lancement de nouveaux projets, taux d’initiatives bottom-up), d’engagement (implication des équipes, score de recommandation interne), et d’impact (amélioration observée dans la satisfaction client ou l’agilité interne).
L’un des pièges classiques est de multiplier les KPIs au point de perdre de vue l’essentiel. Privilégier quelques indicateurs structurants – reliés à la vision et aux engagements pris – permet davantage de mobilisation et d’appropriation par les équipes. Les indicateurs doivent toujours être lisibles, accessibles et partagés pour nourrir une dynamique collective.
Plutôt que des « boîtes à idées » formelles, il s’agit aujourd’hui de plateformes digitales collaboratives, permettant le partage d’initiatives, le suivi transparent des propositions et la reconnaissance des contributeurs. Ces outils doivent être simples à utiliser, intégrés dans le quotidien, et associées à des incentives clairs (reconnaissance, valorisation, opportunités de pitch devant la direction, etc.).
Mettre l’accent sur des modules de formation-action (learning by doing) : résolution de problématiques réelles, ateliers d’idéation, accompagnement par des mentors ou dirigeants externes, retours d’expérience sur la conduite du changement. Les dispositifs trop académiques ou déconnectés ont peu d’impact sur la culture de croissance.
La culture de la croissance ne tient qu’à la cohérence entre les discours, les décisions d’investissement, les promotions et la gestion des priorités en période difficile. Les équipes repèrent vite l’écart entre le message officiel et la réalité managériale : c’est dans les arbitrages, le traitement des échecs ou la gestion du temps que la « growth culture » se prouve.
Pour éviter ces écueils, il est crucial d’accompagner les évolutions sur le plan humain (écoute, coaching, adaptation du rythme) et d’oser, si nécessaire, critiquer le dogme de la croissance à tout prix. Instaurer des moments de retour sur expérience collective, questionner la stratégie régulièrement et laisser la place à la remise en question sont des leviers puissants pour une « growth culture » vivante et résiliente.
Passer d’une culture de la croissance affichée à une réalité enracinée dans l’organisation nécessite de la cohérence, de la simplicité dans les outils et une incarnation au quotidien. C’est autant une affaire de routines et d’indicateurs partagés que d’alignement entre le discours et les actes : l’exigence est de s’adapter et de questionner régulièrement les pratiques. Vouloir croître sans aligner management, outils et culture amène à l’échec ou au rejet de la transformation. Prendre le temps d’ancrer ces dimensions, c’est permettre à l’entreprise de s’installer dans une dynamique durable et apprenante.
Pour aller plus loin : interrogez-vous sur les points de friction dans votre organisation, les vrais signaux d’adhésion ou de lassitude, et questionnez votre propre posture de dirigeant face à cette ambition de croissance. Besoin d’un regard extérieur ? N’hésitez pas à prendre contact ou à consulter nos autres guides sur la transformation managériale.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.