Augmenter la rentabilité avant la vente : Guide actionnable pour maximiser la valeur de cession

Augmenter la rentabilité avant la vente : Guide actionnable pour maximiser la valeur de cession
June 16, 2025

Pourquoi la rentabilité est l’arme n°1 pour maximiser la valeur lors d’une cession ?

Avant toute transaction, la rentabilité représente souvent le principal critère structurant le prix de vente d’une entreprise. Les acheteurs raisonnent en multiples d’EBITDA ou de résultat net : chaque euro supplémentaire généré peut donc significativement augmenter la valorisation. Mais attention : la rentabilité joue aussi comme filtre d’attractivité pour les repreneurs — une entreprise peu ou mal rentable élargit rarement son pool d’acheteurs, au risque de négociations défavorables.

Pourtant, beaucoup de dirigeants sous-estiment le temps nécessaire à l’optimisation de leur rentabilité. Envisager des ajustements uniquement lorsque la vente est imminente s’avère rarement efficace : il faut, au contraire, anticiper les travaux d’amélioration, structurer leur pilotage, et viser un impact lisible dans les comptes.

Où se cachent les leviers de rentabilité : analyse de la chaîne de valeur

Les marges directes : plus qu’une question de prix de vente

  • Réévaluer la tarification : Osez une analyse honnête de votre positionnement prix. Êtes-vous trop bas sous prétexte de fidéliser, ou au contraire en décalage avec la valeur perçue ? Une hausse ciblée (même modérée) sur certains clients, produits ou segments peut générer un effet immédiat – à condition d’avoir préparé les bons arguments.
  • Maîtriser les coûts variables : Analysez la structure de vos achats, vos charges opérationnelles et les remises octroyées. Optimisez vos conditions fournisseurs, traquez les dépenses inutiles, et systématisez la revue critiques des coûts « habitudes » (prestations externes, logiciels, stocks dormants…)

La chasse aux dépenses inutiles : attention aux fausses économies

  • Rationalisez sans sacrifier l’attractivité de l’entreprise : Réduire trop brutalement certaines charges (marketing, RH, innovation) pourrait impacter la dynamique commerciale ou l’image auprès des acheteurs. Misez plutôt sur des coupes intelligentes et chiffrées, évitez les décisions « cosmétiques » qui n’auront pas le temps de porter leurs fruits dans les comptes audités.
  • Ne négligez pas les charges cachées : Abonnements inutilisés, doublons d’outils, politique de frais peu encadrée… multiplient l’érosion de la marge sans apporter de valeur à la structure du deal ou à l’intérêt de l’entreprise.

Optimisation fiscale et organisationnelle : levier ou mirage ?

  • Revue de la structure juridique : Une réorganisation « flash » peut sembler tentante pour minorer l’impôt sur la plus-value. Or, ces opérations sont souvent perçues comme suspectes lors de la due diligence et peuvent freiner ou faire reculer l’acheteur. Mieux vaut anticiper, clarifier, et choisir la sécurisation à moyen terme plutôt qu’un arbitrage fiscal risqué juste avant la vente.
  • Organisation interne : Formalisez vos process pour dégager du temps manager, réduire la dépendance au dirigeant, et industrialiser la marge. Exemples : automatisation des relances clients, fiabilisation du cycle de facturation, renégociation de contrats non critiques… Autant d’actions qui augmentent la rentabilité réelle et donnent confiance à l’acheteur dans la capacité de l’entreprise à performer sans vous.

Quick wins et vigilance : par où commencer ?

Quelques pistes actionnables à court terme

  • Revoir le portefeuille clients : Identifier les clients les moins rentables ou les segments insoutenables à long terme. Réorientez l’effort commercial vers les poches de valeur et assainissez l’activité structurellement déficitaire.
  • Dresser une cartographie des coûts fixes : Certains peuvent être renégociés sans dégrader l’outil de travail ni alarmer vos équipes. En profitant, par exemple, du timing de renouvellements contractuels ou de la relocalisation d’activités.
  • Améliorer le cycle de trésorerie : Accélérer la facturation, limiter les crédits trop souples aux clients, et optimiser la gestion des stocks diminuent les besoins de financement et la pression sur la rentabilité.

Les risques de se focaliser uniquement sur la rentabilité : une vision de court terme ?

  • Évitez le piège du « coup de peinture » : Des ajustements trop brusques ou superficiels manquent de crédibilité lors de la due diligence. Les acheteurs expérimentés savent lire entre les lignes comptables et détectent les embellissements de dernière minute.
  • Ne négligez pas le capital immatériel : Une rentabilité boostée au détriment de la satisfaction client, de la marque ou de l’innovation peut inquiéter les potentiels repreneurs sur la soutenabilité de la performance dans le temps.

Formaliser les progrès et construire un argumentaire solide pour la vente

Tracer les actions et mesurer l’impact

  • Formalisez vos plans d’actions : tableaux de bord, KPIs par axe, documentation des principales optimisations. Cette traçabilité rassure l’acquéreur et vous permet de valoriser chaque avancée concrète dans le dossier de présentation.
  • Préparez-vous à justifier toutes les évolutions : chaque amélioration devra être documentée (données, process, récurrence) face aux questions de l’auditeur financier ou du conseil M&A.

Transformer l’optimisation en argument de négociation

  • Mettez en récit les succès : Présentez les augmentations de rentabilité dans une histoire compréhensible pour l’acquéreur (par exemple : « En 24 mois, tel segment a vu sa marge augmenter grâce à l’industrialisation du process commercial »).
  • Soignez l’équilibre : Montrez que l’optimisation de rentabilité s’inscrit dans une dynamique globale de pérennisation, pas dans une logique d’extraction maximale juste avant la sortie. Les acquéreurs valorisent la cohérence et la traçabilité autant que la performance immédiate.
À retenir :

En synthèse, augmenter la rentabilité avant la vente exige lucidité, méthode et anticipation. Il ne s’agit pas de maquiller les chiffres à la hâte, mais de bâtir des scénarios solides qui conforteront les acheteurs sur la réalité de la performance : une rentabilité claire, durable, argumentée et inscrite dans un projet d’entreprise cohérent. Prenez le temps de piloter ces actions, entourez-vous d’un regard extérieur pour challenger vos choix, et préparez, dès maintenant, un vrai terrain de négociation !

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

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