Dans le paysage des PME et ETI françaises, la culture d'entreprise est souvent perçue comme une notion molle, presque décorative. Pourtant, c'est elle qui, dans les faits, sépare les sociétés stagnantes de celles qui attirent talents, investisseurs… et repreneurs lors d’une cession. Une « culture croissance » ne se décrète pas : elle se construit, se pilote et se vit au quotidien. A contrario, l’absence de cette dynamique se traduit par une inertie, une dépendance excessive au dirigeant, des opportunités ratées – et au bout du compte, une valeur moindre au moment de la transmission.
Pour bâtir une culture de croissance, tout part d’un leadership engagé, cohérent et visible. Le dirigeant n’a pas seulement un rôle de stratège : il impulse un cap, incarne l’ambition et la rend tangible. Résister à la tentation du pilotage micro ou de la réserve silencieuse est essentiel : la croissance repose sur la transmission régulière de la vision et la capacité à entraîner l’équipe. À surveiller : les écarts entre les discours et les actes, qui créent du scepticisme et ralentissent l'adhésion collective.
Les rituels – réunions d’équipe, séminaires, revues mensuelles – servent de caisse de résonance à la vision. Ce sont des opportunités pour réaffirmer les objectifs, célébrer les victoires et traiter ouvertement les difficultés. L’écueil classique ? Des rituels formels vidés de sens, où la parole du dirigeant ne crée plus d’engagement.
Une culture de croissance s’appuie sur la définition transparente d’indicateurs clés, réellement adaptés au stade et à la taille de l’entreprise. Leur nombre doit être maîtrisé, leur lecture aisée et partagée par tous. Attention aux tableaux de bord surchargés ou à des KPIs uniquement financiers, sources de confusion (« reporting washing »).
Au-delà du chiffre d’affaires, identifier quelques métriques « vitales » : taux de transformation, durée du cycle de vente, satisfaction client, récurrence… Ces données animent la discussion collective et permettent d’aligner tous les efforts sur des leviers concrets.
La croissance et la valorisation d'une société dépendent directement de sa capacité à fonctionner sans la présence permanente du fondateur. Formaliser les process, clarifier les responsabilités, organiser la transmission des expertises sont des incontournables pour libérer le potentiel collectif.
L’autonomie ne signifie pas l’absence de cadre ! Déléguer, c’est fixer des missions, des objectifs et contrôler le résultat, sans revenir aux micro-décisions. Les signaux faibles à surveiller ? La démotivation des managers intermédiaires, la redescente d’informations non cadrée, ou l’illusion de “responsabilisation” sans empowerment réel.
Faire du client un acteur à part entière de la croissance implique de développer une écoute active, de créer des boucles de feedback systématiques, et d’impliquer les équipes dans l’amélioration continue. Cette démarche renforce la différenciation et la robustesse de l’offre, tout en créant une culture de l’exigence saine.
Au-delà des questionnaires classiques, il s’agit d’identifier des rituels de contact régulier (appels, ateliers, clubs utilisateurs) et de mesurer l’engagement client. Se prévenir de la “boîte noire” client, où seules les équipes commerciales interagissent avec l’extérieur.
Une équipe qui progresse ensemble fait progresser l’entreprise. Organiser régulièrement des partages d’expérience, des débriefings opérationnels, et favoriser la formation intra et interéquipes accélère le développement des ressources internes. Attention à la surabondance de formation théorique, qui peine souvent à dépasser le stade intellectuel.
L’introduction d’outils digitaux pensés pour la facilitation (gestion de projets, CRM, partage documentaire) fluidifie les échanges et accélère la prise de décision. Il est clé d’éviter la multiplication anarchique d’outils ou, à l’inverse, l’absence totale de digitalisation dans le pilotage opérationnel. Privilégier l’usage et l’expérience utilisateur à la technologie pour la technologie.
Au moment d’une cession, une culture orientée croissance devient un puissant facteur d’attractivité et de confiance pour l’acquéreur. Elle témoigne d’une entreprise capable de se développer sans dépendance excessive aux hommes clés, avec des équipes engagées et des process robustes. Mais attention : survaloriser la culture au détriment des fondamentaux (profitabilité, cash, parts de marché) peut aussi faire illusion à court terme.
Insuffler une culture de croissance, c’est lancer un chantier stratégique qui touche à tous les niveaux de l’entreprise, du leadership aux rituels, en passant par la relation client et l’autonomisation des équipes. C’est un levier de valorisation avéré, à condition d’être incarné, piloté et aligné sur l’ensemble des dimensions clés du quotidien. Voulez-vous faire passer votre organisation du pilotage opportuniste à la croissance durable ? Le moment de poser les premiers jalons, c’est maintenant.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence