Évoluer du « tout faire » vers un partage effectif des responsabilités représente un enjeu stratégique pour tout dirigeant de PME ou d’ETI. C’est souvent perçu comme indispensable pour préparer la croissance, sécuriser la pérennité ou préparer une cession. Mais confier plus aux managers, ce n’est pas juste déléguer des tâches : la vraie question, c’est comment le faire sans brider l’agilité de l’entreprise, sans faire exploser les coûts humains ou diluer la prise de décision. Mal conçu, ce transfert peut générer inertie, désengagement, complexité inutile, voire exode des talents.
Tous les managers n’ont pas le même appétit pour la responsabilité. Il s’agit d’objectiver les compétences, mais aussi la capacité à prendre des initiatives cadrées. Un accompagnement efficace commence par le repérage des signaux faibles de leadership ou de fiabilité, même chez ceux qui ne s’autoproclament pas.
Une des erreurs fréquentes est d’imposer un parcours standardisé ou trop scolaire, déconnecté de la réalité opérationnelle. À l’inverse, l’accompagnement des dirigeants et managers doit s’enraciner dans des missions réelles, avec des feedbacks réguliers et de l’autonomie progressive. Les dispositifs de mentorat croisé, les missions pilotes ou les binômes avec le dirigeant peuvent accélérer l’ancrage de ces nouvelles responsabilités.
La tentation existe de sur-former ou de tout baliser. Mais une formation trop « cocon » peut freiner la prise d’initiative et générer une aversion au risque. Privilégier le « learning by doing », les ateliers interactifs et les séances de retour d’expérience est plus efficace pour faire franchir des caps à vos talents.
Tout système d’autonomisation doit s’appuyer sur des outils simples : tableaux de bord dynamiques, rituels managériaux clairs, instances de prise de décision lisibles. L’enjeu est de donner de la visibilité sans multiplier les process vides ou les réunions stériles. Observez attention les signes de résistance passive : reporting incomplet, retours flous ou proactivité en berne.
L’accompagnement des dirigeants passe par un juste dosage : ni micro-management, ni lâcher totale sans filet. Fixez des jalons, clarifiez les marges de manœuvre et les seuils d’alerte. Osez demander un retour critique sur l’organisation – et sachez faire évoluer les pratiques sans perdre de vue les objectifs business.
La structuration des responsabilités peut bouleverser les équilibres informels. Il est clé de capter les signaux faibles de frustration, de conflits latents ou de missions “fantômes”. Engagez le dialogue, impliquez les parties prenantes et assurez-vous que chaque évolution de périmètre soit comprise et acceptée.
L’excès d’organisation peut tuer la réactivité, l’innovation et l’engagement. Définissez les process minimums et adaptez-les régulièrement. Faites de l’animation des équipes une priorité, challengez la pertinence des outils et acceptez de revenir en arrière ou de simplifier quand un frein apparaît.
En segmentant trop les champs de responsabilité, vous risquez de créer des silos contre-productifs. Favorisez la transversalité (projets communs, groupes de travail mixtes, partage des objectifs), valorisez les réussites collectives plus que la seule individualisation des performances.
Le dirigeant reste un acteur clé de la culture managériale. S’accompagner soi-même (via coaching, mastermind ou sparring partner) est souvent la condition pour accepter une évolution de posture, mieux transmettre sans crispation ou peur de perdre le contrôle.
Transférer la responsabilité n’implique pas de lâcher prise sur l’agilité de votre entreprise, à condition d’adopter une démarche structurée, mais pragmatique. Outils adaptés, formation au juste dosage, animation collective, remontées de signaux faibles… sont à combiner sans excès. Ce guide vous propose une base pour (re)penser le transfert de responsabilités au service de la performance durable.
Envie d’aller plus loin ? Analysez vos propres processus et osez challenger vos certitudes – un regard externe peut aussi déceler ce que l’habitude masque. Et si le sujet vous interroge, parlons-en.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence