
En 2025, la valorisation d’une entreprise de développement logiciel ne dépend plus uniquement des multiples standards. Les acquéreurs scrutent désormais la qualité du modèle économique, la maturité technologique, la dépendance aux personnes clés et la capacité à intégrer l’IA dans l’offre. Les dirigeants de PME et ETI doivent donc comprendre précisément comment chaque élément influence la valeur lors d’une cession.
Les écarts de valorisation se creusent : les modèles SaaS récurrents captent des primes importantes, tandis que les sociétés centrées sur les services (ESN, développements sur mesure) subissent une décote structurelle. Les entreprises hybrides, fréquentes en France, sont évaluées selon la part réelle de revenus scalables et la transférabilité du produit.
Les transactions récentes sur le mid-market européen montrent des EV/ARR médians autour de 6 à 7x, avec des variations selon la croissance, la marge et la qualité du produit. Les acteurs dépassant 30 % de croissance ou un Rule of 40 solide atteignent 9 à 11x revenus, particulièrement dans des niches verticales ou spécialisées.
Les éditeurs traditionnels se négocient généralement autour de 2,5 à 3x revenus. Les multiples EBITDA restent contrastés : autour de 5,25x en France mais dépassent régulièrement 8x dans les régions DACH et Royaume‑Uni. Les segments à forte barrière technique (cybersécurité, analytique avancée, industries réglementées) conservent une prime notable.
Les activités de services, peu scalables et dépendantes des talents, affichent des multiples inférieurs : souvent entre 2 et 4x EBITDA selon les marchés. La rentabilité, la fidélité clients et la capacité à recruter restent centrales dans la valorisation.
Ces entreprises peuvent rester attractives si la part récurrente dépasse environ 50 % et si les services jouent un rôle d’adoption du produit plutôt qu’un substitut. Les valorisations varient alors selon la scalabilité réelle du produit et la visibilité du pipeline commercial.
La valorisation dépend fortement de la prévisibilité et de la transférabilité de l’entreprise. Les acquéreurs recherchent des organisations capables de fonctionner sans dépendance excessive aux fondateurs.
Churn, expansion revenu, engagement utilisateur et profondeur du backlog client influencent directement le multiple. Les preuves d’usage sont devenues aussi importantes que les données financières.
Les architectures anciennes, difficiles à faire évoluer ou non optimisées pour l’IA, entraînent une décote. À l’inverse, une architecture claire, documentée et scalable augmente significativement l’intérêt des acquéreurs.
Les solutions nativement augmentées par l’IA, capables d’automatiser des processus métier ou d’améliorer la productivité client, bénéficient d’une prime. Une intégration superficielle ne génère désormais plus de revalorisation.
Un portefeuille déséquilibré ou une gouvernance trop centrée sur le fondateur réduit la valeur perçue. Les repreneurs évaluent la stabilité commerciale, la profondeur de l’équipe et la capacité à maintenir la croissance après la cession.
Les dirigeants de PME logicielles peuvent agir sur plusieurs leviers tangibles dans les 12 à 24 mois précédant une cession :
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La valorisation d’une entreprise de développement logiciel dépend désormais autant de la qualité du modèle économique que de la maturité technologique et organisationnelle. Dans un marché redevenu sélectif, les dirigeants qui structurent la récurrence, clarifient leur architecture et réduisent les dépendances captent les meilleures valorisations. Préparer sa cession n’est plus seulement une question de multiples : c’est une démarche stratégique de fond.
Les données récentes montrent une normalisation des valorisations en Europe après plusieurs années de volatilité. Les multiples EBITDA se stabilisent autour de 5,25x en France, tandis que les revenus SaaS se négocient entre 6 et 7x en médiane, avec des primes pour les acteurs à forte croissance ou verticalisés. L’intégration de l’IA devient un critère décisif : elle améliore la compétitivité produit et augmente la transférabilité technologique. Cette évolution impose aux dirigeants de renforcer la récurrence, la marge et la maturité technique pour rester attractifs dans un marché plus sélectif.
La valorisation dépend fortement de votre part de récurrence, de votre scalabilité et de votre dépendance aux services. La réponse oriente directement le multiple possible.
Une architecture propre, documentée et scalable augmente la valeur ; une dette technique lourde la réduit. Cette question révèle votre maturité technologique.
La dépendance au fondateur est l’un des principaux facteurs de décote. La réponse éclaire votre niveau de gouvernance et de résilience organisationnelle.
Churn, croissance, marge, usage, expansion : ces indicateurs révèlent la prévisibilité et la qualité de votre modèle, donc son attractivité à la cession.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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