
Dans un secteur soumis à la pression matière, énergie, qualité et RSE, les KPI ne servent plus seulement à piloter l’atelier : ils conditionnent désormais la valorisation, l’attractivité auprès d’un repreneur et la capacité à sécuriser les marges. Les indicateurs ci‑dessous constituent les leviers critiques observés lors d’un audit industriel ou d’une préparation à la cession.
Le TRS reste l’indicateur central pour injection, extrusion ou thermoformage. Il révèle la capacité de l’entreprise à produire de manière stable, condition essentielle pour un investisseur. Un TRS dégradé signale des dérives de maintenance, de réglage ou de qualité, et entraîne mécaniquement une baisse de marge.
Le taux de rebuts est un KPI critique pour un repreneur car il mesure directement la maîtrise du process. Au‑delà d’un certain seuil interne, il dégrade la marge, la consommation matière et les coûts de non‑qualité.
La marge sur coûts variables permet d’isoler l’impact matière, énergie et main‑d’œuvre directe. Elle est l’indicateur le plus suivi dans les due diligences, car elle révèle la résilience de l’entreprise en contexte de volatilité des prix.
L’EBE, suivi en pourcentage du CA, sert de repère pour détecter l’érosion de compétitivité. Une compression de marge non expliquée est un signal d’alerte pour un repreneur, car elle peut révéler une dépendance excessive à la matière vierge ou une énergie trop peu pilotée.
Avec la tension énergétique, le kWh/tonne est devenu un indicateur majeur de compétitivité. Il permet :
Un faible pilotage énergétique est aujourd’hui pénalisant dans un dossier de cession.
Dans la plasturgie, la concentration client est fréquente, notamment dans l’automobile, le packaging ou le médical. Un repreneur examine particulièrement :
Une rotation faible ou un DSO élevé signalent un BFR tendu, donc un risque financier.
Le taux OTD est un indicateur de maturité industrielle. Sous 95 %, le service client est considéré comme instable et les marges futures deviennent moins prévisibles. Le taux de non‑conformité client, couplé aux coûts de non‑qualité (litiges, retours, interventions SAV), révèle le niveau de maîtrise process.
La capacité à justifier le retour sur investissement des presses, moules ou lignes robotisées est un élément clé dans un dossier de cession. Une entreprise qui sait démontrer le TRI réel de ses investissements inspire plus de confiance qu’une structure où le parc vieillit sans vision claire.
Les attentes clients augmentent rapidement : automobile, cosmétique et emballage exigent davantage de matière recyclée. Or les taux de recyclage plastiques français stagnent encore autour de niveaux faibles, loin des objectifs européens. Cela crée une pression forte sur les transformateurs : le taux d’intégration matière recyclée devient un KPI stratégique.
Un repreneur valorise les entreprises capables de tracer leurs flux, d’utiliser des matières recyclées stables et de démontrer une trajectoire crédible vers la conformité réglementaire.
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Les KPI de la plasturgie ne sont plus de simples outils de pilotage : ils structurent la compétitivité, la valorisation et la préparabilité à la cession. Les dirigeants qui maîtrisent TRS, rebuts, énergie, marge, BFR et matière recyclée renforcent à la fois leurs marges et leur attractivité auprès des repreneurs. Le pilotage fin devient un avantage stratégique.
Les données récentes montrent que la France reste en retard sur le recyclage plastique, avec seulement 27 % d’emballages recyclés, loin de l’objectif européen de 50 % en 2025. Cette pression réglementaire et client augmente l’importance du taux d’intégration de matière recyclée dans les KPI du dirigeant de plasturgie. Parallèlement, les marchés M&A se contractent, rendant les investisseurs plus sélectifs : les entreprises doivent démontrer davantage de rigueur opérationnelle, notamment sur énergie, rebuts, BFR et dépendance client.
Il met en évidence le point de fragilité majeur que ciblera un repreneur : rebuts, instabilité TRS, dépendance matière, énergie ou clients.
La réponse révèle la robustesse du pilotage financier et la capacité à résister à la volatilité.
Ce point évalue la discipline opérationnelle et la solvabilité réelle de l’entreprise.
Elle conditionne la durabilité du modèle et l’intérêt d’un acquéreur sensible au risque réglementaire.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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