
Valoriser une agence marketing en 2025 demande une lecture fine du marché, des modèles économiques et des risques opérationnels. Les acquéreurs – fonds, groupes de communication, repreneurs individuels – ne se contentent plus des multiples génériques. Ils analysent la qualité du revenu, la maturité opérationnelle, l'intégration de l'IA et la spécialisation réelle de l’agence. Le marché reste dynamique, porté par plus de 60 % des investissements publicitaires désormais orientés vers le digital, dans un secteur très fragmenté comptant plus de 18 000 agences en France.
La valeur dépend étroitement du positionnement. Chaque modèle porte un risque et une promesse différentes, ce qui influence directement les multiples.
Modèles très scalables mais sensibles aux fluctuations de budgets et à l’automatisation. Leur valeur dépend de la maîtrise des plateformes, de la profondeur de l’équipe et de la stabilité des comptes.
Historiquement valorisées pour leur talent, elles doivent désormais prouver une capacité à générer de la marge malgré l’IA qui réduit fortement les coûts de production.
Segment en croissance (+13 % en 2024). Attractive si l’agence dispose d’un réseau de créateurs premium et de dispositifs contractuels sécurisés.
Exposées aux cycles budgétaires et à la marge dégressive. Forte exigence de transparence et de gouvernance.
Modèles très sensibles à l’automatisation et à la pression sur les prix. Les process industrialisés et la spécialisation sont déterminants.
Les multiples constatés dépendent aujourd’hui moins du type d’agence que de quatre piliers structurants.
Les acquéreurs cherchent des revenus prévisibles : abonnements, forfaits mensuels, contrats annuels, régies intégrées, plates-formes propriétaires.
Une agence dépendante d’un client à plus de 15–20 %, d’un directeur de création ou du fondateur perd mécaniquement de la valeur.
Le pilotage par la marge par profil, l’industrialisation, les processus reproductibles et l’intégration IA expliquent l’essentiel des écarts de valorisation observés.
Les agences dépendantes du TJM ou de prestations « commoditisées » subissent une pression sur la marge. Les forfaits à engagement, les modèles hybrides IA+expertise et les revenus data améliorent la note.
Faute de données publiques segmentées par type d’agence, les repreneurs se basent sur des critères qualitatifs. Voici des scénarios courants :
Processus industrialisés, faible dépendance, mix forfait/régie équilibré.
Multiples observés : 1,5x à 2x le CA, ou 8x à 10x l’EBITDA.
Expertise claire, mais gouvernance insuffisamment transmissible.
Multiples observés : 1x à 1,5x le CA, ou 5x à 8x l’EBITDA.
Modèle peu différencié, faible récurrence, risque concurrentiel fort.
Multiples observés : niveaux bas de fourchette selon risque perçu.
Les due diligence récentes mettent en évidence plusieurs risques critiques :
La valorisation d’une agence marketing en 2025 repose sur la récurrence, la transmissibilité, la spécialisation et l’intégration intelligente de l’IA. Dans un marché fragmenté et en consolidation, les agences les mieux valorisées sont celles qui prouvent une gouvernance solide, une offre différenciée et un modèle capable de résister aux cycles budgétaires. Les dirigeants ont tout intérêt à structurer dès maintenant leurs processus et à sécuriser leurs revenus pour maximiser leur valeur lors d’une cession.
Les données récentes montrent une croissance soutenue du marché (+60 % des investissements dans le digital, influence en hausse de 13 % en 2024) mais aussi une pression croissante liée à l'IA. Les coûts de production baissent rapidement, les annonceurs renégocient leurs budgets et les multiples sectoriels restent volatils faute de benchmarks récents. La consolidation s’accélère, portée par des acquéreurs capables d’intégrer l’IA dans la due diligence. Pour un dirigeant, cela signifie que la valeur dépend désormais plus de la structure opérationnelle et de la récurrence que du simple volume d’activité.
Votre agence serait-elle transmissible si vous partiez demain ? Cette question révèle la dépendance au dirigeant, un facteur central dans la valorisation.
Quelle part de votre revenu est réellement prévisible à 12 mois ? La réponse éclaire la stabilité et la qualité du chiffre d'affaires.
Avez-vous une différenciation que l’IA ne peut pas automatiser ? Cela montre votre capacité à maintenir une marge durable dans un marché en mutation.
Votre portefeuille clients présente-t-il des concentrations supérieures à 20 % ? C’est un indicateur clé du risque pour tout acquéreur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.