Déléguer la direction d’une PME à un manager de transition ou s’appuyer sur une direction externalisée sont aujourd’hui des choix stratégiques pour structurer l’organisation, piloter une phase de transformation, préparer une cession ou accélérer la croissance. Mais un écueil majeur se présente souvent : la réintégration ou la transmission des responsabilités à l’équipe interne. Sans méthode ni anticipation, les savoirs, pratiques structurantes et relais de leadership introduits durant la mission risquent de disparaître aussi vite qu’ils sont venus.
Avant même la fin de la mission, élaborez un plan structuré : échéances, personnes impliquées, priorités, critères de succès. Cette feuille de route doit être partagée avec la direction, les managers clés et, au besoin, les représentants du personnel. Trop souvent, la transition se résume à une période tampon, sans véritable pilotage du basculement.
Cartographiez avec précision les compétences, processus et relations critiques à transmettre. Privilégiez une approche réaliste, ni trop large (risque de dilution), ni trop restreinte (angles morts). Signaux faibles : dépendance à des outils/méthodes non maîtrisés par l’interne, absence de documentation formalisée.
Rassemblez les process, modes opératoires, décisions structurantes, livrables et routines instaurées. Optez pour des formats adaptés à la culture de l’entreprise (manuel, guides internes, wiki, meetings vidéo enregistrés…). L’absence de support concret est l’une des principales causes de perte d’impact à moyen terme.
Ne vous limitez pas au « comment » : explicitez le « pourquoi », les arbitrages, la logique sous-jacente des décisions majeures. Cette démarche évite que l’équipe retombe dans d’anciens schémas au moindre grain de sable.
Identifiez les collaborateurs-clés qui joueront le rôle de relais après le départ du manager de transition. Evaluez leur appétence, leur légitimité auprès des équipes, leur appui éventuel sur des supports externes.
La formation doit être progressive, rythmée par des mises en situation, des points de contrôle et des retours d’expérience directs. Ouvrez la voie au droit à l’erreur, indispensable pour une appropriation réelle.
Les routines instaurées (comités, reporting, dashboards) doivent être transférées sans être vidées de leur sens. Attention à la tentation de les vider de leur substance ou de les abandonner sous pression du quotidien.
Le manager de transition doit s’attacher, tout au long de sa mission, à légitimer ses actions, préparer le terrain pour la phase suivante et éviter l’image du « sauveur temporaire » ou du « technocrate éloigné du terrain ». Signaux faibles : résistances passives, attente du départ du manager par certains managers, déperdition d’énergie à la sortie.
La réussite passe par un véritable passage de témoin, aussi visible concrètement qu’en termes de posture. Des séances collectives, des communications ciblées et une implication progressive des nouveaux responsables évitent les retours en arrière.
Mettez en place un dispositif d’accompagnement sur quelques semaines/mois : sessions de questions-réponses, hot-line opérationnelle, audits flash. Cela permet de corriger rapidement les dérives et d’assurer la pérennité du changement.
Identifiez des indicateurs-clés pour suivre la consolidation des acquis et réajuster le pilotage si besoin. Valorisez auprès du Codir et des équipes les succès tangibles de la phase de transition pour asseoir la légitimité des nouvelles pratiques.
Réussir la transmission entre un manager de transition ou une direction externalisée et l’équipe interne ne s’improvise pas : il s’agit d’un projet à part entière, aussi exigeant que la mission de transformation elle-même. Miser sur l’anticipation, la formalisation, l’implication progressive et le pilotage post-mission garantit la pérennité des progrès réalisés. Osez structurer ce passage de relais : c’est là que se joue la résilience de votre entreprise, que ce soit en phase de croissance, dans l’optique d’une cession ou en mode post-acquisition.
Poursuivez votre réflexion : comment, concrètement, préparez-vous vos propres transmissions stratégiques ? Quels dispositifs manquent aujourd’hui dans votre organisation ? Pour aller plus loin sur le sujet, consultez nos ressources complémentaires ou sollicitez un échange avec un des partners Scale2Sell.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence