
Valoriser une entreprise de rénovation énergétique en contexte de cession exige une lecture plus fine que dans la plupart des secteurs du bâtiment. Les multiples ne suffisent pas : la soutenabilité du business model dépend directement des aides publiques, de l'accès à la main-d'œuvre qualifiée et de la capacité à sécuriser des contrats récurrents, notamment avec les collectivités et le tertiaire. Dans un marché porteur mais instable, les acquéreurs recherchent d'abord la robustesse opérationnelle.
La demande reste forte, tirée par la hausse des prix de l’énergie et les obligations de performance thermique. Les rénovations énergétiques pèsent environ 25 milliards d’euros, avec une croissance estimée proche de 6 %. Mais cette dynamique s'accompagne d'une volatilité réglementaire et d'une pénurie de main-d’œuvre qui influencent directement la valorisation.
Les multiples historiques (0,8x à 2,5x) ne reflètent plus assez la volatilité du secteur. Les acquéreurs privilégient aujourd’hui la visibilité sur les aides, la récurrence et la capacité de production plutôt que le chiffre d’affaires brut.
Les multiples observables dans les transactions du bâtiment spécialisé (tendances similaires faute de données consolidées spécifiques) se situent souvent entre 4x et 8x selon la qualité opérationnelle.
Dans un marché sous tension, les actifs réellement différenciants sont opérationnels :
Les acquéreurs analysent désormais la soutenabilité du modèle avant tout. Les leviers majeurs :
Les meilleures valorisations sont obtenues par les entreprises ayant anticipé la cession. Trois priorités :
La valorisation d’une entreprise de rénovation énergétique dépend désormais moins du volume de chantiers que de la robustesse du modèle : équipes qualifiées, pipeline sécurisé, exposition maîtrisée aux aides publiques et capacité à délivrer des rénovations globales. Dans un marché en consolidation, les mieux préparés 12–24 mois avant la cession obtiennent les meilleures valorisations.
Les évolutions récentes des aides publiques, notamment la suspension temporaire de MaPrimeRénov’ en 2025 et le durcissement annoncé des critères dès 2026–2027, changent profondément la manière d’évaluer une entreprise du secteur. Les dirigeants doivent intégrer ces ruptures dans leur stratégie de valorisation et préparer leur modèle à un avenir moins subventionné, plus sélectif et davantage axé sur les rénovations globales.
Elle révèle la vulnérabilité du modèle en cas de changement réglementaire, facteur clé dans la valorisation.
Mesure de dépendance au dirigeant, critère essentiel pour les acquéreurs dans un métier en pénurie de main-d’œuvre.
Indicateur central de stabilité permettant d’apprécier la valeur du backlog et la soutenabilité du chiffre d’affaires.
Détermine l’accès à la croissance future, la conformité aux futurs dispositifs et un potentiel premium de valorisation.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.