Trop d’entrepreneurs abordent la valorisation de leur société uniquement sous l’angle des résultats financiers ou du chiffre d’affaires. Pourtant, les acquéreurs et investisseurs expérimentés cherchent à déceler les atouts cachés ou les faiblesses potentielles à travers un faisceau large d’indicateurs opérationnels, humains et stratégiques. Leur objectif : analyser la pérennité de la performance et la capacité de l’entreprise à générer durablement de la valeur, au-delà du bilan.
La valorisation moderne d’une PME, d’une ETI ou d’une scale-up mobilise ainsi une batterie de métriques, dont certaines sont loin d’être documentées nativement dans l’entreprise. Adapter votre pilotage à cette réalité, c’est d’abord vous donner les moyens de justifier le meilleur multiple… et de défendre vos arguments lors des négociations.
Le niveau de satisfaction client ne se résume pas à un NPS sur une présentation. Ce sont les taux de réachat, la part du chiffre d’affaires récurrent, le taux de réclamation et le cycle de vie du client qui révèlent la capacité de votre modèle à fidéliser et nourrir la croissance organique. Les acquéreurs y voient la preuve que l’entreprise peut traverser les turbulences du marché.
Une cartographie des dépendances (clients majeurs, fournisseurs uniques, compétences-clés détenues par une seule personne) permet de rassurer sur la solidité organisationnelle. Documenter et objectiver cette robustesse, c’est montrer qu’un choc externe ou un départ clé n’entraînera pas de crise profonde.
Le turnover réel, le taux d’absentéisme et le résultat des enquêtes internes mesurent la stabilité managériale et la capacité à conserver le savoir-faire. Une entreprise qui se renouvelle en permanence est souvent perçue comme risquée – même si, à l’inverse, un turnover très faible peut masquer des problèmes d’innovation ou de remise en cause.
Les investisseurs ne regardent pas seulement les marges mais la structure des revenus : recettes récurrentes versus ponctuelles, concentration sur quelques clients, volatilité du carnet de commandes… Il s’agit de prouver la prévisibilité et la réplicabilité du business, pierre angulaire des multiples de valorisation élevés.
Le chiffre d’affaires par salarié, la marge nette consolidée, la rotation des stocks ou la dynamique du BFR renseignent sur le degré d’optimisation de la machine interne. Ces KPI reflètent la capacité à dégager du cash, même dans un environnement chahuté.
Des éléments tels que la notoriété de la marque, les brevets, modèles déposés, ou encore l'intensité de la culture interne, sont de puissants leviers de valorisation. Les documenter (études de satisfaction, témoignages, baromètre RH, dispositifs de formation) permet d’ancrer leur réalité et d’en prouver la transférabilité.
La maturité de vos procédures (ISO, certifications, manuels qualité, fiches de poste) rassure sur la capacité à grandir ou à absorber une intégration rapide. Un système d’information moderne constitue également un signe de professionnalisation et donc de sécurité pour le repreneur.
L’enjeu n’est pas seulement de surveiller quelques ratios, mais de transformer la démarche de pilotage pour montrer – et documenter – chaque aspect créateur de valeur. Cela suppose d’impliquer le management, de faire de la data room un miroir fidèle de la réalité, et d’aller au-delà des indicateurs standard pour délivrer un récit cohérent et transparent au futur acquéreur ou investisseur. Entre excès de standardisation et dogme du « tout immatériel », l’équilibre se trouve dans la capacité à rendre tangible ce qui fonde réellement la valeur durable de votre entreprise.
En résumé, une évaluation d’entreprise pertinente intègre bien plus que des données financières : satisfaction client, robustesse des process, engagement managérial, et valeur immatérielle forment le socle d’une valorisation solide et défendable lors d’une cession ou d’une levée de fonds. Piloter, documenter, transmettre : voilà le triptyque gagnant pour installer la confiance chez l’acquéreur. À vous de transformer vos atouts en arguments chiffrés pour maximiser la valeur de votre entreprise – et vous distinguer clairement lors de toute opération stratégique.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.