À l'heure où l'innovation est un levier majeur de compétitivité, nombreuses sont les PME et ETI à s'interroger sur la pertinence d’une direction R&D internalisée. L'externalisation permet de s’appuyer sur des experts pointus, d’ajuster la charge selon les cycles d’innovation et de limiter les coûts fixes. Mais cette pratique reste marginale par crainte de perte de contrôle, d'une moindre intégration ou de dilution de la culture d’entreprise.
Le succès de l’externalisation repose sur une sélection rigoureuse :
Attention aux signaux faibles : un intervenant trop "consultant", peu habitué à l’opérationnalité, risque de manquer d’ancrage et de capacité à fédérer les équipes internes. À l’inverse, un profil trop opérationnel peut négliger la vision stratégique.
L’externalisation de la direction R&D, bien structurée, peut renforcer la valorisation de l’entreprise :
Tout l’enjeu : éviter l’effet “boîte noire” où l’expert externe détient l’exclusivité de la connaissance. La gouvernance doit exiger des livrables structurés et la transmission des process.
L’analyse des failles passées démontre que le cloisonnement de l’information est le premier vecteur de perte de valeur lors d’une cession ou d’une levée de fonds. Structurer l’accès et l’archivage est donc un préalable, pas une option.
En phase de cession ou de levée, l’organisation R&D doit démontrer sa robustesse :
Questions à se poser : les éléments clé de la R&D sont-ils documentés et transférables ? L’entreprise dispose-t-elle d’une “mémoire” R&D ? Quel est le niveau de risque si l’externalisé part du jour au lendemain ?
Il serait trop dogmatique d’affirmer que la direction externalisée est la solution miracle. Pour certaines PME en phase de forte croissance technologique, l’internalisation rapide est parfois la seule voie pour maîtriser l’innovation. À l’inverse, la direction externalisée peut être une formule transitoire ou complémentaire à une structuration progressive de l’équipe interne : elle offre agilité et montée en compétence, tout en limitant les risques RH.
La clé n’est pas l’opposition externalisé/interné, mais la capacité à piloter le flux de savoirs et à garantir la montée en maturité de l’organisation. C’est là que se joue la vraie création de valeur, quel que soit le modèle choisi.
Externaliser la direction R&D d’une PME n’est pas une fuite de responsabilité, mais une opportunité de structurer durablement l’innovation sans grever la masse salariale. Ce modèle exige méthode, pilotage, documentation et vigilance sur la gestion des données stratégiques. En préparant l’entreprise à la cession ou à la levée, vous valorisez concrètement votre capacité d’innovation… même quand l’équipe reste légère. Le plus important ? Aligner le modèle choisi avec votre vision et vos enjeux de maturation. Pour aller plus loin, explorez nos autres guides sur la structuration de la gouvernance et l’audit stratégique ou contactez Scale2Sell pour un diagnostic personnalisé.
Thibault Garnier est Partner Technologies chez Scale2Sell. Il accompagne les dirigeants dans la structuration de leur architecture technique, le pilotage de leurs projets digitaux stratégiques et la montée en maturité de leurs équipes tech & produit.
Ancien CTO dans des scale-ups et des PME industrielles en transformation, Thibault a passé plus de 15 ans à construire, faire évoluer et sécuriser des systèmes d’information complexes. Il intervient aujourd’hui aux côtés de dirigeants qui veulent reprendre la maîtrise de leur stack technique, fiabiliser leur roadmap produit, ou accélérer leur digitalisation sans perdre en agilité.
Chez Scale2Sell, Thibault joue un rôle de traducteur entre les enjeux business et les solutions techniques. Il challenge les prestataires, cadre les décisions structurantes et permet aux dirigeants de garder la main sur les choix technos tout en déléguant sereinement leur mise en œuvre.
Thibault croit profondément que la technologie n’a de valeur que si elle sert la vision de l’entreprise et les usages réels du terrain.
Il vit à Nantes, adore les process bien huilés, les plateformes robustes et… les bateaux à voile, qu’il considère comme les systèmes d’information de la mer : tout doit être fiable, réactif et simple à maintenir en condition réelle.