
Vendre une PME ou une ETI n’est jamais une simple transaction. Dans un marché M&A marqué par la volatilité et des multiples de valorisation très hétérogènes (entre 8,9x et 9,8x l’Ebitda selon les périodes récentes), la préparation et la structuration deviennent des leviers décisifs. Les dirigeants qui anticipent, documentent et réduisent les risques opérationnels obtiennent systématiquement de meilleures conditions de cession.
Depuis 2024, le mid-market européen connaît un paradoxe : les valorisations médianes restent stables, mais les écarts entre dossiers « prêts » et dossiers « risqués » explosent. Près d’un quart des opérations se réalisent désormais sous 7x l’Ebitda, souvent faute de préparation suffisante ou en raison d’une forte dépendance dirigeant.
En parallèle, les due diligences deviennent plus longues et plus exigeantes : qualité des flux de trésorerie, documentation des processus, maturité digitale, résilience sectorielle et gouvernance sont passées au crible. Les acquéreurs payent un premium uniquement pour les entreprises capables de démontrer robustesse et prévisibilité.
La capacité de l’entreprise à fonctionner sans son dirigeant est devenue un critère central. Une hausse de la dépendance = une baisse du multiple. À l’inverse, une gouvernance claire, des relais managériaux identifiés et des processus formalisés rassurent les acheteurs et accélèrent le processus.
Les repreneurs recherchent une visibilité maximale. Un reporting fiable et régulier, une analyse claire du working capital et une documentation robuste de la qualité des résultats réduisent les risques perçus et facilitent la négociation.
Dans un marché sélectif, les entreprises valorisées à plus de 10x l’Ebitda partagent presque toujours des marqueurs communs : positionnement unique, récurrence forte, portefeuille clients solide, savoir-faire difficilement réplicable.
Un processus de vente performant repose sur un choix clair : optimiser le prix, sécuriser les équipes, transmettre progressivement ou réinvestir. Chaque objectif conduit à un type d’acheteur différent (corporate, fonds, repreneur indépendant) et à des schémas transactionnels adaptés.
Selon la conjoncture et vos priorités, plusieurs options sont pertinentes : cession totale, cession partielle, MBO/OBO, apport-cession. Dans un environnement de financement plus coûteux, les montages hybrides ou progressifs deviennent particulièrement attractifs.
Les repreneurs actuels exigent plus de données, plus tôt. La préparation en amont permet de garder l’initiative pendant les négociations et d’éviter les remises de prix liées à des faiblesses documentaires. Une cohérence parfaite entre business plan, performance historique et organisation interne est désormais indispensable.
Surestimer sa valeur retarde la vente, freine les acheteurs sérieux et termine souvent par une négociation défavorable. Les données récentes montrent un marché polarisé : objectifs réalistes = processus fluide ; attentes excessives = recul du multipli et allongement des délais.
Une équipe non structurée, ou trop dépendante d’un nombre limité de talents clés, est un signal d’alerte immédiat pour les acheteurs et impacte directement le prix.
Dans un marché incertain, laisser traîner un processus peut entraîner des renegotiations, un changement du contexte financier ou une dégradation des performances. Un processus court et bien séquencé maximise la valeur capturée.
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Vendre une PME ou une ETI est un exercice stratégique dans un marché devenu exigeant. Les dirigeants qui anticipent, structurent et sécurisent les fondamentaux sortent gagnants, même dans un environnement volatil. La clé : réduire les risques perçus, documenter la performance et rendre l’entreprise aussi indépendante et prévisible que possible. Une préparation rigoureuse transforme une cession complexe en opportunité maîtrisée.
Les données 2024–2025 montrent un marché M&A plus sélectif, avec des multiples stables en médiane mais un écart croissant entre entreprises structurées et non préparées. Les due diligences se durcissent, les processus s’allongent et la pression sur la qualité des données augmente. Ces évolutions renforcent la nécessité d’une préparation approfondie et d’une stratégie de cession rigoureuse pour capter la valeur maximale.
Cette question révèle le facteur numéro un de risque pour un repreneur. Plus la dépendance dirigeant est forte, plus la valorisation baisse.
Des données imprécises ouvrent la porte aux remises de prix. La qualité du reporting est désormais un critère décisif.
Un repreneur investit pour un futur. Une thèse de croissance bien articulée accélère la décision et améliore les conditions.
Le bon acheteur n’est pas celui qui paie le plus, mais celui qui aligne prix, vision et rythme de transition.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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