Peut-on vendre si on a des dettes ?

Peut-on vendre si on a des dettes ?
December 14, 2025

Beaucoup de dirigeants s’interrogent dès qu’ils envisagent une transmission : peut-on réellement vendre son entreprise si elle porte des dettes ? La question est légitime. Dans la grande majorité des PME, l’endettement fait partie du fonctionnement normal : financement du matériel, investissements, besoins de trésorerie… Pourtant, ce point inquiète souvent les dirigeants, car ils associent « dettes » et « fragilité ».

Cet article a un objectif simple : clarifier le sujet, retirer les peurs inutiles et donner une vision concrète, accessible et opérationnelle de ce qu’il faut comprendre lorsqu’on souhaite vendre une entreprise endettée.

Comprendre l’essentiel en quelques mots

Oui, on peut vendre une entreprise qui a des dettes. C’est même le cas le plus courant. Les acquéreurs ne fuient pas les dettes : ils les analysent, les intègrent dans le prix et vérifient qu’elles sont cohérentes avec la performance de l’entreprise.

La règle fondamentale est simple : ce qui compte, ce n’est pas le montant des dettes en soi, mais la capacité de l’entreprise à les rembourser sans se fragiliser.

En résumé, une dette « saine » est une dette maîtrisée, expliquée et compatible avec le cash généré par la société.

Ce qu’un dirigeant doit savoir sur le sujet

Pour un acquéreur, une entreprise endettée peut tout à fait être attractive si la dette est logique et bien structurée. Chez Scale2Sell, nous observons régulièrement que les dirigeants surévaluent l'impact négatif de leur endettement. En réalité, la dette n’est problématique que lorsqu’elle traduit un manque de rentabilité ou une mauvaise gestion.

Dans une PME, trois types de dettes reviennent fréquemment : les dettes d’investissement (machines, véhicules, outils de production), les avances bancaires (découverts, lignes court terme) et les dettes fiscales ou sociales. Chacune raconte une histoire différente de l’entreprise.

Une dette d’investissement bien calibrée est souvent perçue positivement : elle montre que l’entreprise s’équipe et prépare l’avenir. À l’inverse, une dette fiscale accumulée ou un découvert permanent renvoient le signal d'un problème plus profond de trésorerie.

L’expérience terrain de Scale2Sell montre qu’un acquéreur raisonne surtout en termes de flux : l’entreprise génère-t-elle suffisamment de résultats pour absorber ses dettes ? Le dirigeant maîtrise-t-il les enjeux financiers ? L’endettement est-il ponctuel ou structurel ?

Dès lors, la question n’est pas « Ai-je des dettes ? », mais « Mes dettes sont-elles compréhensibles, maîtrisées et compatibles avec une vente ? ».

Comment analyser votre situation

Pour y voir clair, voici une méthode simple en quatre étapes.

Étape 1 : Identifier clairement vos dettes
Listez toutes les dettes : bancaires, fiscales, sociales, fournisseurs, comptes courants d’associés. L’objectif n’est pas d’être parfait, mais d’avoir une vision globale et lisible.

Étape 2 : Comprendre leur nature
Une dette peut être saine (investissement), subie (trésorerie tendue) ou temporaire (décalage de paiement). Classez-les selon leur logique. Cela aide ensuite à expliquer les choses à un acquéreur.

Étape 3 : Vérifier la capacité de remboursement
Regardez combien de trésorerie l’entreprise génère réellement chaque année. Une société rentable mais récemment endettée reste généralement attractive. À l’inverse, une entreprise très peu rentable devra parfois être réorganisée avant la mise en vente.

Étape 4 : Projeter l’impact sur la valorisation
La valeur d’une entreprise est souvent calculée sur la base d’un « prix d’entreprise » auquel on retire la dette nette. Autrement dit, la dette n’empêche pas la vente, mais elle impacte mécaniquement le prix qui revient au dirigeant.

Les erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Penser que l’endettement bloque la vente : Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, la plupart des entreprises vendues ont des dettes. Ce n’est pas un problème en soi.
  • Vouloir rembourser toutes les dettes avant la vente : Cela fragilise la trésorerie et peut réduire la valeur globale de la société.
  • Ne pas distinguer les différentes natures de dettes : Un acquéreur ne perçoit pas une dette d’investissement comme une dette fiscale impayée. Il faut raconter la bonne histoire financière.
  • Sous-estimer l’importance des flux de trésorerie : Le sujet central n’est pas le montant, mais la capacité de remboursement.
  • Présenter des chiffres incomplets ou contradictoires : C’est l’un des plus grands facteurs de décote lors d’une transmission.

Les bonnes pratiques pour aller plus loin

Étape 1

Mettez de l’ordre dans vos chiffres. Même une simple note interne qui explique les dettes, leur origine et leur échéance change radicalement la perception d’un acquéreur.

Étape 2

Montrez comment l’entreprise génère du cash. Les repreneurs veulent comprendre la dynamique : stabilité des marges, récurrence, capacité à absorber les remboursements.

Étape 3

Construisez un discours financier lisible. Chez Scale2Sell, nous aidons souvent les dirigeants à structurer cette partie : expliquer simplement, rassurer et présenter une vision claire.

Donner votre avis sur cet article

4.8/5 (72)

À retenir :

Vendre une entreprise endettée est tout à fait possible, et c’est même la norme dans la majorité des transmissions. Ce qui compte, c’est la cohérence de l’endettement, la rentabilité réelle de l’entreprise et la capacité à expliquer clairement la situation à un acquéreur.

Avec une vision structurée, une dette devient un élément parmi d’autres de l’analyse, et non un frein. L’important est de préparer son dossier, d’anticiper les questions et de présenter des chiffres fiables.

Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1

Analyse stratégique : Votre dette est-elle liée à l’investissement ou à une fragilité de trésorerie ? La réponse révèle si l’entreprise finance son développement ou si elle subit une tension financière récurrente.

Question 2

Analyse stratégique : L’entreprise génère-t-elle assez de cash pour rembourser ses dettes sans se mettre en risque ? Cela permet d’évaluer la soutenabilité du modèle et la perception probable d’un acquéreur.

Question 3

Analyse stratégique : Vos chiffres financiers sont-ils clairs, à jour et expliqués ? Une information floue indique un risque de décote et un manque de préparation au process de vente.

Question 4

Analyse stratégique : Savez-vous comment votre endettement impacte réellement votre valorisation ? Comprendre ce point permet de prendre des décisions mieux ciblées avant une transmission.

Allez plus loin, échangez avec un partner !

François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel
Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

Ceux qui ont lu cet article ont aussi lu :