
Lorsqu’un dirigeant prépare la cession de son entreprise, une question revient toujours : pourquoi les acquéreurs accordent-ils autant d’importance à la qualité des chiffres ? Derrière cette apparente exigence comptable se cache en réalité un enjeu simple : la capacité de l’entreprise à inspirer confiance. Des chiffres propres permettent à un acheteur de comprendre rapidement comment l’activité fonctionne, où elle gagne de l’argent et quels risques elle porte. L’objectif de cet article est d’expliquer clairement ces attentes, avec un langage accessible et des exemples concrets adaptés aux dirigeants de PME et d’ETI.
Un acquéreur veut des chiffres propres pour une raison fondamentale : il engage du capital, parfois beaucoup, et il veut savoir précisément ce qu’il achète. Des comptes clairs permettent de vérifier la profitabilité réelle, d’anticiper les besoins futurs de trésorerie, d’évaluer les risques et de confirmer que les performances annoncées sont bien celles observées. À l’inverse, des chiffres confus ou incomplets obligent l’acheteur à faire des hypothèses — ce qui augmente le risque et, généralement, réduit la valorisation.
En résumé : plus les chiffres sont propres, moins l’acquéreur prend de risques, et plus la transaction se déroule sereinement.
Pour un dirigeant, un chiffre propre n’est pas seulement un chiffre « correct ». C’est un chiffre :
Chez Scale2Sell, nous observons souvent que les dirigeants pensent que « tout est clair » alors que, dans la pratique, les comptes comportent de nombreuses zones grises : dépenses personnelles, refacturations approximatives, amortissements mal positionnés, contrats clients non tracés, ou encore écarts entre les ventes annoncées et la facturation réelle.
Pour un acquéreur, chaque zone grise est perçue comme un risque. Et dans le monde du deal, le risque se paie : soit par une baisse de la valorisation, soit par des exigences supplémentaires (earn-out, garanties plus lourdes, audits renforcés).
L’expérience terrain de Scale2Sell montre qu’un dirigeant peut augmenter très fortement la désirabilité de son entreprise simplement en rendant les chiffres plus lisibles, même sans améliorer la performance elle-même. La clarté vaut parfois presque autant que la croissance.
Voici une méthode simple pour évaluer la propreté et la lisibilité de vos chiffres.
Demandez-vous si un tiers pourrait comprendre facilement comment votre chiffre d’affaires est construit : segmentation par type de clients, par produits, par contrats, par récurrence. Un exemple fréquent : une entreprise facture une partie de ses services en forfaits et une autre en régie, mais ces deux modèles ne sont pas différenciés dans la comptabilité. L’acquéreur devra reconstituer manuellement la structure du chiffre d’affaires — ce qui complique tout.
Les dirigeants sous-estiment souvent l’importance d’une classification propre. Une charge mal classée peut donner l’illusion d’une marge faible ou artificiellement élevée. Par exemple, une PME industrielle que nous avons accompagnée avait intégré des dépenses de R&D dans les frais généraux. Une fois réaffectées correctement, la marge opérationnelle est remontée de 3 points — sans changer la réalité économique.
Les acquéreurs veulent comprendre la performance « normale » de l’entreprise. Si des dépenses exceptionnelles apparaissent chaque année sans explication, cela crée un doute. Il est essentiel de catégoriser ce qui est vraiment exceptionnel et ce qui ne l’est pas.
Un acquéreur cherche à vérifier que ce qu’il voit dans les tableaux correspond bien à ce qui se passe sur le terrain : équipes, contrats, livraisons, stocks, planning, etc. Plus la connexion entre opérationnel et finance est nette, plus l’entreprise apparaît solide. Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, cette traçabilité est souvent un facteur déterminant pour éviter des baisses de prix ou des demandes de garanties excessives.
Ayez un tableau synthétique qui montre clairement votre activité : chiffre d’affaires, segmentation, marge, effectifs, évolution. Une lecture en une page doit permettre de comprendre les fondamentaux.
Un reporting simple, régulier et stable rassure les acquéreurs. Il montre que vous pilotez réellement votre entreprise. Chez Scale2Sell, nous constatons que les entreprises avec un reporting propre attirent plus rapidement des acquéreurs sérieux.
C’est l’un des points les plus regardés lors d’une due diligence. Si vous faites ce travail avant la vente, vous reprenez le contrôle de la narration financière.
En appliquant ces bonnes pratiques, vous rendez votre entreprise plus attractive et vous réduisez considérablement le risque perçu par un acquéreur. C’est un levier puissant pour optimiser la valorisation, comme nous le constatons régulièrement chez Scale2Sell.
Des chiffres propres ne sont pas une exigence comptable : c’est un véritable levier stratégique pour renforcer la confiance, réduire le risque perçu et sécuriser une meilleure valorisation. En mettant de la clarté dans vos comptes, vous facilitez le travail de l’acquéreur, vous améliorez votre position dans la négociation et vous donnez une image beaucoup plus professionnelle de votre entreprise. C’est un effort souvent simple, mais qui peut transformer complètement la perception d’un repreneur.
Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.
Analyse stratégique : Vos chiffres permettent-ils à un tiers de comprendre votre activité en moins de dix minutes ? Si la réponse est non, cela révèle un besoin de structuration qui peut fortement impacter la valorisation et créer des doutes chez un acquéreur.
Analyse stratégique : Vos charges sont-elles correctement classées entre récurrent et non récurrent ? Une mauvaise classification peut masquer la performance réelle et envoyer un signal négatif sur la maîtrise financière de l’entreprise.
Analyse stratégique : Existe-t-il des incohérences entre vos comptes, votre facturation et vos outils opérationnels ? Ces écarts révèlent souvent des fragilités organisationnelles ou des processus mal maîtrisés.
Analyse stratégique : Pourriez-vous expliquer simplement la construction de votre marge opérationnelle ? Si l’exercice vous semble compliqué, cela indique que votre modèle économique manque de lisibilité pour un futur acquéreur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.