Pourquoi l’auditeur pose des questions bizarres ?

Pourquoi l’auditeur pose des questions bizarres ?
December 18, 2025

Lors d’un audit comptable, financier ou organisationnel, beaucoup de dirigeants se retrouvent face à des questions qui paraissent étranges, parfois déconnectées de leur réalité quotidienne. Pourtant, ces questions ne sont ni inutiles ni théoriques : elles répondent à une logique précise. Comprendre cette logique permet d’être plus à l’aise pendant l’audit et d’en tirer un vrai bénéfice pour l’entreprise.

Cet article a pour objectif d’expliquer simplement pourquoi l’auditeur pose ces fameuses « questions bizarres », et comment un dirigeant peut s’y préparer sereinement.

Comprendre l’essentiel en quelques mots

Un auditeur ne cherche pas à piéger, mais à vérifier. Son rôle est d’évaluer si les informations de l’entreprise sont fiables, cohérentes et complètes. Pour cela, il pose parfois des questions qui semblent secondaires ou décalées… mais qui permettent de détecter des incohérences, confirmer des hypothèses ou vérifier l’existence d’un risque caché.

Autrement dit : si l’auditeur pose une question étrange, c’est souvent parce que la réponse l’aidera à confirmer que tout est normal.

Ce qu’un dirigeant doit savoir sur le sujet

Dans une PME ou une ETI, l’audit intervient souvent à un moment important : changement d’expert-comptable, audit bancaire, levée de fonds, due diligence en vue d’une cession. Et dans ces contextes, les questions inhabituelles se multiplient.

Voici ce qui se joue réellement :

1. L’auditeur doit comprendre la logique interne de l’entreprise. Les PME fonctionnent souvent avec des habitudes non documentées : un process oral, une validation informelle, un suivi Excel très personnel. L’auditeur pose des questions pour comprendre ce que la documentation ne dit pas.

2. Il cherche des signaux faibles. Une question qui semble anodine peut révéler une fragilité : dépendance à un client unique, absence de contrat, stocks mal valorisés. Chez Scale2Sell, nous observons souvent que c’est dans les détails que se cachent les risques… et parfois les leviers de valeur.

3. Il doit éliminer les zones d’incertitude. Pour rendre une conclusion solide, l’auditeur a besoin de certitudes. D’où certaines questions très précises sur un paiement, un email, un process.

4. Une réponse incohérente peut révéler un problème plus large. L’expérience terrain de Scale2Sell montre que ce ne sont pas tant les questions qui mettent l’entreprise en difficulté, mais les zones floues dans les réponses.

Comment analyser votre situation

Voici une méthode simple pour comprendre pourquoi vous recevez certaines questions, et comment y répondre efficacement.

Étape 1 : Identifier la famille de la question.
Souvent, une question « bizarre » relève d’un thème simple : process, finance, conformité, organisation, contrats, dépendances. Classez-la : cela rend la réponse plus évidente.

Étape 2 : Demander l’objectif de la question.
Il est parfaitement acceptable de demander : « Pour quelle vérification avez-vous besoin de cette information ? ». Cela évite de sur-répondre ou de fournir des documents inutiles.

Étape 3 : Vérifier si l’information est disponible ou doit être créée.
Dans beaucoup de PME, certaines réponses n'existent pas sous forme écrite. Ce n’est pas grave : expliquez la réalité opérationnelle et, si besoin, formalisez rapidement.

Étape 4 : Documenter les points qui reviennent.
Dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell, nous voyons souvent les mêmes questions revenir d’un audit à l’autre : contrats clients, justification des marges, suivi des stocks, calcul des provisions. Ce qui revient souvent mérite d’être documenté définitivement.

Les erreurs fréquentes (et comment les éviter)

  • Penser que l’auditeur juge la gestion de l’entreprise. En réalité, il vérifie la cohérence des informations, pas les choix stratégiques du dirigeant.
  • Répondre trop vite ou de manière approximative. Une réponse partielle génère plus de questions et donne une impression de flou organisationnel.
  • Fournir trop d’informations. Vouloir rassurer en envoyant « tout le dossier » embrouille souvent l’auditeur. La précision vaut mieux que le volume.
  • Ne pas assumer l’absence de process formalisé. Beaucoup de PME fonctionnent avec du pragmatisme. Il vaut mieux l’expliquer clairement que prétendre avoir une documentation inexistante.
  • Vivre chaque question comme une remise en cause personnelle. Un audit n’est pas un jugement du dirigeant : c’est un exercice technique.

Les bonnes pratiques pour aller plus loin

Étape 1

Créer un mini-dossier de base. Quelques documents suffisent à réduire 40 % des questions : organigramme, contrats clés, tableau des clients principaux, description simple du process de facturation.

Étape 2

Standardiser vos réponses. Préparez des réponses types aux questions récurrentes : marges, saisonnalité, dépendances, justification des provisions. Cela fluidifie tout audit futur.

Étape 3

Anticiper les points sensibles. Avant tout audit, listez vos zones de fragilité : absence de contrats, dépendance à un fournisseur, process informel. Chez Scale2Sell, nous aidons souvent les dirigeants à sécuriser ces zones pour éviter des discussions inutiles et renforcer la crédibilité globale.

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À retenir :

Les questions d’un auditeur peuvent sembler étranges, mais elles suivent une logique simple : comprendre, vérifier et réduire l’incertitude. En comprenant le sens de ces questions, un dirigeant peut transformer l’audit en opportunité d’amélioration et non en contrainte. Quelques documents bien préparés, des réponses structurées et une transparence assumée suffisent à rendre l’exercice fluide et professionnel.

Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1

Analyse stratégique : Cette question évalue votre capacité à expliquer clairement vos process. Une difficulté à répondre révèle souvent un manque de formalisation, donc un risque d’organisation fragile.

Question 2

Analyse stratégique : Elle permet d’identifier si l’entreprise dépend d’informations tacites non documentées. Une dépendance excessive augmente les risques opérationnels.

Question 3

Analyse stratégique : Elle examine votre maîtrise financière. Si la réponse n’est pas évidente, cela peut indiquer un manque de pilotage ou de visibilité sur les chiffres clés.

Question 4

Analyse stratégique : Cette question aide à mesurer votre capacité d’anticipation. Un dirigeant qui connaît déjà ses zones sensibles montre un niveau de maturité organisationnelle supérieur.

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François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Coraline Thieller
Coraline
Thieller
Partner Délégation

Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.

Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.

Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.

Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence

Sandrine Montel
Sandrine
Montel
Partner Finance

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.

Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.

Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.

Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.

Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.

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