
La structuration commerciale reste un enjeu névralgique pour les PME en phase de croissance ou de préparation à la cession. Trop d’entreprises s’appuient encore sur des équipes commerciales « artisanales », manquant d’outils et de méthodes robustes. Conséquence : une dépendance au dirigeant ou à quelques profils commerciaux, une lecture imprécise du pipe de vente et une difficulté à démontrer la performance future aux investisseurs ou repreneurs.
Structurer, c’est professionnaliser l’ensemble de la chaîne : organisation, process, pilotage, outils, data. Cette approche permet de fiabiliser la prévisibilité des ventes, de rassurer les tiers (futurs acquéreurs ou financeurs), et d’offrir à l’équipe commerciale un cadre motivant et pérenne.
L’arrivée d’une direction commerciale externalisée (ou d’un manager de transition) est souvent envisagée quand les ressources internes peinent à croître ou à se structurer. Ce levier présente de nombreux atouts : regard neuf, méthodes éprouvées, benchmark sectoriel, pilotage d’une transformation sans charge salariale durable… Mais il peut interroger : quid de la culture interne ? Du transfert de savoir-faire ? D’une éventuelle perte de proximité avec le terrain ?
Loin d’être une solution miracle, l’externalisation est pertinente pour :
Cependant, la réussite passe par une intégration sur-mesure du manager externalisé, un alignement sur les valeurs et une feuille de route claire sur la montée en autonomie de l’équipe.
L’un des pièges classiques des PME est la séparation, souvent culturelle et technique, entre marketing et commercial. L’alignement des objectifs, la formalisation d’un langage commun (lead, opportunité, scoring…) et la définition de process partagés (qualification, suivi, nurturing…) conditionnent la création de valeur durable.
La mise en place d’indicateurs partagés (taux de conversion des leads marketing, scoring, coût d’acquisition, temps de transformation…), un CRM unique et des points de synchronisation réguliers sont des briques essentielles.
Structurer, c’est aussi piloter par la donnée. Les bons KPIs diffèrent selon la maturité de l’équipe et le secteur d’activité, mais certains fondamentaux doivent être monitorés :
L’animation managériale doit être ritualisée : suivi hebdomadaire, revue de pipe, partage de bonnes pratiques, feedback individualisé… Un pilotage trop rigide peut toutefois tuer l’initiative ou la motivation. Il faut trouver le bon équilibre entre pilotage, autonomie et responsabilisation.
Le choix du CRM ne doit pas être une question de mode ! Il s’agit d’un outil business, pas d’une fin en soi. La clé : adapter l’outil à la maturité de l’équipe, automatiser la saisie et standardiser la donnée pour la rendre exploitable facilement lors d’une due diligence ou d’une cession.
Parmi les signaux faibles à repérer :
Faites de la data votre alliée pour anticiper, ajuster et valoriser votre force commerciale auprès des futurs acquéreurs.
Ici, la complexité du cycle de vente et le poids des relations humaines imposent un focus fort sur le suivi d’opportunité, la traçabilité des décisions, la gouvernance du portefeuille et l’appui méthodologique au « key account management ».
Les enjeux de volume, de logistique et de gestion multi-canal requièrent un pipe précis et la capacité à piloter l’activité en temps réel (rupture, saisonnalité, SAV…).
La structuration doit mettre l’accent sur le cross-selling, l’harmonisation du discours, la traçabilité et la formalisation du suivi client post-vente.
Dans tous les cas, il faut adapter la granularité du pilotage à la nature du business et à la gouvernance existante.
N’attendez pas la dernière année avant la cession pour enclencher la dynamique, un repreneur achète d’abord la robustesse du modèle commercial.
La structuration commerciale d’une PME n’est plus un luxe ni un sujet réservé aux grandes entreprises. Anticiper cette transformation, c’est rendre la fonction Sales auditable, scalable et attractive aux yeux d’un acquéreur ou d’un investisseur. L’externalisation du management commercial, le bon usage des outils et l’alignement marketing-vente sont des piliers stratégiques pour maximiser la valeur. Prendre le temps de fiabiliser les fondamentaux, sectoriser l’approche et documenter les process, c’est assurer à la fois la performance immédiate et la pérennité post-cession. À vous de jouer pour transformer votre force commerciale en actif clé de votre entreprise !

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.