
Un grand nombre de dirigeants vivent la même scène : vous fournissez vos chiffres, vos tableaux, vos estimations… et en face, qu’il s’agisse d’un banquier, d’un auditeur, d’un repreneur ou même d’un consultant, tout est recalculé. Parfois avec d’autres hypothèses, parfois avec d’autres méthodes, parfois avec des résultats différents. Cela peut être frustrant, voire déstabilisant, surtout quand on dirige une PME ou une ETI depuis plusieurs années. Cet article vise à expliquer simplement pourquoi cela arrive, ce que cela révèle, et comment en tirer parti pour piloter plus efficacement votre entreprise.
Lorsqu’un tiers « recalculent tout », ce n’est généralement pas par défiance ou pour « vérifier si vous vous trompez ». C’est parce que chaque acteur a ses propres méthodes, ses filtres d’analyse et ses objectifs. Un acquéreur veut comprendre les risques cachés. Un banquier vérifie la capacité de remboursement. Un consultant teste la robustesse du modèle financier. Chacun regarde la même entreprise, mais avec un angle différent. Résultat : les chiffres sont retravaillés pour correspondre à leurs standards, leurs hypothèses et leurs contraintes.
En résumé : ils recalculent pour comprendre, comparer, sécuriser… et parfois découvrir ce que vous ne voyez plus, par habitude ou par manque de structure.
Dans une PME, les chiffres sont souvent produits par le dirigeant lui-même ou par une petite équipe administrative. Beaucoup reposent sur la connaissance métier et l’intuition du terrain. Ce sont des forces, mais elles créent aussi une dépendance personnelle : l’information est parfois correcte, mais pas toujours représentée selon les standards attendus par un tiers.
Chez Scale2Sell, nous observons souvent trois points :
1. Les dirigeants utilisent des raisonnements opérationnels, tandis que les investisseurs utilisent des raisonnements financiers standardisés. Les deux sont légitimes, mais ils aboutissent naturellement à des écarts.
2. Beaucoup de calculs internes ne sont pas documentés. On retrouve un tableau Excel, mais pas les hypothèses qui l’ont façonné. Un tiers doit donc reconstruire pour comprendre.
3. Enfin, un recalcul est souvent une façon de tester la solidité de l’entreprise : stabilité des marges, cohérence du cash-flow, qualité des données.
L’expérience terrain de Scale2Sell montre qu’un chiffre recalculé est rarement une remise en question du dirigeant. C’est une procédure normale, presque systématique, surtout lorsque l’entreprise devient « regardée » par un acteur externe.
Voici une méthode simple pour comprendre pourquoi vos chiffres sont recalculés et ce que cela révèle de la maturité financière de votre entreprise.
Étape 1 : Identifier qui recalcule
Un expert-comptable n’a pas les mêmes exigences qu’un repreneur ou qu’un banquier. Comprenez leur objectif : sécuriser, comparer, analyser la performance, anticiper les risques…
Étape 2 : Comprendre ce qu’ils modifient
S’intéressent-ils à la marge ? Aux stocks ? Aux provisions ? Au cash ? Cela indique les zones qu’ils jugent sensibles ou insuffisamment documentées.
Étape 3 : Analyser vos propres méthodes
Vos calculs reposent-ils sur des hypothèses écrites ? Les données sources sont-elles stables ? Les fichiers sont-ils standardisés ? Plus une entreprise est structurée, moins les écarts apparaissent.
Étape 4 : Identifier ce que vous pourriez améliorer
Documenter vos hypothèses. Homogénéiser vos tableaux. Fiabiliser vos données. Tout cela réduit les recalculs externes et renforce votre crédibilité.
Standardiser vos tableaux et vos indicateurs. Par exemple : structure identique pour chaque mois, mêmes libellés, mêmes formules. Cela facilite la lecture et limite les recalculs.
Documenter systématiquement vos hypothèses : prix moyens, taux de transformation, coûts de revient, saisonnalité… Une note de méthodologie vaut parfois plus que dix formules Excel.
Faire auditer vos chiffres avant qu’ils ne soient audités. C’est souvent ce que nous faisons dans les dossiers que nous accompagnons chez Scale2Sell : détecter les écarts, stabiliser les données et préparer les dirigeants au regard financier des tiers.
Avec ces pratiques, vous réduisez les recalculs externes, vous améliorez votre crédibilité et vous facilitez les discussions financières, bancaires ou capitalistiques.
En réalité, si « on recalcule tout », c’est parce que chaque acteur a besoin de comprendre votre entreprise avec ses propres outils et ses propres standards. Ce n’est ni un jugement, ni une remise en cause : c’est une étape normale dans la vie d’une entreprise qui grandit, se finance ou se prépare à être cédée. En structurant vos données, en clarifiant vos hypothèses et en professionnalisant vos tableaux, vous rendez votre société plus lisible — et donc plus solide aux yeux des tiers. Chez Scale2Sell, nous accompagnons les dirigeants pour structurer leur entreprise, réduire les angles morts et rendre la société réellement désirable aux yeux des acquéreurs. Parce que nous pensons qu'une société ne se vend pas, elle s'achète.
Analyse stratégique : Vos données financières sont-elles produites avec des méthodes stables et documentées, ou reposent-elles surtout sur votre expérience personnelle ? La réponse révèle votre niveau de dépendance personnelle et la maturité financière de votre entreprise.
Analyse stratégique : Savez-vous précisément quelles parties de vos chiffres sont systématiquement recalculées par les tiers ? Cela permet d’identifier vos zones de fragilité opérationnelle ou comptable.
Analyse stratégique : Vos tableaux de bord sont-ils compréhensibles par quelqu’un qui ne connaît pas votre métier ? Cette question teste votre capacité à rendre l’entreprise transmissible et lisible pour un banquier ou un acquéreur.
Analyse stratégique : Avez-vous déjà fait auditer ou challenger vos chiffres en amont d’une levée de fonds, d’une renégociation bancaire ou d’un projet de cession ? Cela indique votre niveau d’anticipation et votre capacité à réduire les risques perçus par les tiers.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.