
En dehors des entreprises cotées ou des grandes structures, les comités opérationnels sont encore largement négligés dans les PME/ETI françaises. Cette absence s'explique par plusieurs croyances persistantes : peur de la lourdeur procédurale, perception d’un coût inutile, difficulté à justifier la délégation au-delà du comité de direction traditionnel. Pourtant, face à l’augmentation des enjeux de structuration, de croissance ou de cession, disposer de comités dédiés devient un atout stratégique. Leur force : clarifier la prise de décision, répartir les responsabilités et injecter un regard neuf ou expert sur les moments clés de la vie de l’entreprise.
Tout projet de comité doit partir d'une question clé : 'À quoi va-t-il servir ?'. Pour une phase de scaling, de préparation à la cession ou d’amélioration continue, les profils à réunir diffèrent. Il convient d’équilibrer l’expérience métier interne (managers, responsables de pôles, associés) avec, si possible, quelques membres externes : experts sectoriels, consultants indépendants, ex-dirigeants. Les membres externes apportent un regard détaché, évitent l’entre-soi et challengent les habitudes.
Un comité efficace repose sur la disponibilité, l’aptitude à la confrontation saine et la capacité à dépasser les jeux politiques. Attention aux dérives classiques : comité perçu comme une simple chambre d’enregistrement, membres peu impliqués ou recrutés par défaut pour leurs titres, plutôt que leurs apports réels. La diversité des profils joue aussi : mixer opérationnels (terrain), stratégiques et extérieurs pour un maximum de richesse.
Contrairement à la gouvernance institutionnelle (CA, AG), le comité opérationnel agit au plus près du terrain : pilotage de la performance, priorisation des projets de transformation, soutien aux décisions de cession/restructuration, ou encore impulsion de l’amélioration continue. Il agit comme facilitateur du changement mais doit éviter l’écueil du micro-management ou de la dilution des responsabilités.
Deux logiques s’opposent : certains comités opèrent sur des cycles longs, avec une démarche d’amélioration continue et de suivi d’indicateurs ; d'autres sont montés « en task force » sur des sujets critiques : transformation digitale, ouverture d’un nouveau marché, évolution du modèle économique. Le choix dépend du contexte et de la maturité de l’entreprise.
La création de routines régulières (fréquence, ordre du jour, procès-verbaux, suivi des plans d’action) est essentielle pour faire vivre le comité. Un point mensuel resserré, des réunions trimestrielles stratégiques et un rapport d’étonnement facilitent l’ancrage dans la durée. La transparence sur les décisions, la remontée des signaux faibles et la capacité à arbitrer rapidement sont les garants d’une efficacité supérieure.
L’appui sur des outils collaboratifs (logiciel de gestion de projet, partage documentaire sécurisé, tableaux de bord) permet une implication asynchrone et structure la remontée d’information. Attention à ne pas sur-investir dans la technologie au détriment de l’humain : l’interaction et la confiance restent prioritaires, l’outil sert la méthode mais ne s’y substitue pas.
L'évaluation ne doit pas se limiter à des indicateurs quantitatifs (ROI projets, temps de décision raccourci, nombre d’initiatives lancées). Les indicateurs qualitatifs (niveau de confiance entre les équipes, qualité du dialogue, montée en compétence des managers) sont tout aussi structurants. L’un des signes clés du succès : la capacité de l’entreprise à fonctionner sans dépendre uniquement du dirigeant ou du Comité de direction central. Soyez attentif à la tentation d’instrumentaliser le comité pour valider des décisions déjà actées ou ménager les egos : la sincérité du process fait la différence.
Les comités opérationnels représentent un levier de structuration et de montée en puissance pour toute PME/ETI en développement, préparation de cession ou phase de transformation. Bien pensés, ils permettent d’accélérer la prise de décision, de répartir les responsabilités et d’obtenir des arbitrages plus sereins et efficaces. La clé réside dans leur objectivation, la qualité du collectif mobilisé et le pilotage de leur impact réel – en gardant à l’esprit que le but n’est pas la réunionnite mais la création de valeur durable. Vous souhaitez aller plus loin sur vos outils de gouvernance ? Contactez Scale2Sell ou continuez la lecture sur notre blog.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence