C’est quoi, une marque ? (Et pourquoi la vôtre n’en est peut-être pas encore une)

C’est quoi, une marque ? (Et pourquoi la vôtre n’en est peut-être pas encore une)
May 8, 2025

Une marque n’est pas un vernis esthétique. C’est un actif économique. Et dans une perspective de cession, c’est souvent l’actif le plus sous-estimé par les dirigeants de PME et d’ETI. Une marque claire, transmissible et indépendante du fondateur crée de la valeur car elle réduit le risque perçu par le repreneur et augmente sa capacité à projeter la croissance sur 3 à 5 ans.

Autrement dit : une entreprise peut bien vendre sans marque. Mais elle ne peut pas bien se vendre sans marque structurée.

Une marque, ce n’est pas un logo – c’est une position dans la tête du marché

Nom, logo, charte graphique : ce sont des signaux. Ils rendent visible quelque chose de plus profond. Une marque solide repose sur :

  • une promesse identifiable par tous ;
  • une position claire dans l’esprit des clients ;
  • un univers reconnaissable et cohérent ;
  • une relation qui dépasse la transaction.

Lorsqu’un repreneur analyse votre entreprise, il ne regarde pas votre design : il cherche à comprendre si le marché sait ce que vous représentez et si cette perception est stable.

Une marque est un système de sens – et donc un système de décision

Une marque forte ne se résume pas à ce qu’elle vend mais à ce qu’elle incarne. Cela structure directement la manière dont l’entreprise fonctionne au quotidien. Une marque cohérente permet à un repreneur de prédire :

  • comment l’entreprise communique ;
  • comment elle décide ;
  • comment elle réagit en cas de crise ;
  • quels comportements elle valorise ;
  • quel niveau d’exigence elle garantit au client.

C’est cette lisibilité qui réduit le risque opérationnel post-cession.

Une marque forte se reconnaît même quand on retire le logo

Pour un repreneur, c’est un test critique : l’entreprise est-elle capable d’être identifiée sans son dirigeant ? Sans sa figure fondatrice ? Sans explication ? Une marque réellement installée se repère à :

  • un ton rédactionnel stable ;
  • des visuels immédiatement reconnaissables ;
  • des offres cohérentes avec la promesse ;
  • des clients capables de résumer la proposition sans hésiter.

Si tout dépend du fondateur, vous avez une présence personnelle — pas une marque. Et cela fait immédiatement chuter la valorisation.

Une marque devient un actif quand elle est documentée et transmissible

Un repreneur n’achète pas ce qui est dans votre tête. Il n’achète que ce qui est transférable. Une marque n’a de valeur que si elle est :

  • documentée (plateforme de marque, messages clés, univers de référence) ;
  • transmissible (applicable par une équipe, une agence, un repreneur) ;
  • réplicable (cohérente sur différents canaux sans dégradation) ;
  • indépendante du dirigeant (processus, guidelines, exemples, modèles).

Une marque, c’est un mode d’emploi stratégique. Sans documentation, il n’existe pas.

À la cession, c’est la marque qui reste quand tout le reste peut changer

Les produits évoluent. Les équipes se renouvellent. Les canaux se transforment. Les cycles économiques fluctuent.

La marque, elle, survit aux transitions. C’est elle qui :

  • fait revenir les clients ;
  • autorise une augmentation de prix ;
  • rend crédible un repositionnement ;
  • rassure un acquéreur sur la capacité de projection ;
  • augmente le multiple de valorisation car elle réduit l’incertitude.

Une marque forte n’est pas un atout marketing. C’est un amortisseur de risque et un multiplicateur de valeur.

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À retenir :

La marque n’est pas un supplément d’âme. C’est un actif stratégique qui influence directement votre valorisation, votre capacité à transmettre l’entreprise et le niveau de risque perçu par un repreneur. Plus elle est claire, documentée et indépendante du dirigeant, plus elle constitue un levier de valeur.

Si vous envisagez une cession dans les 24 à 36 mois, la structuration de votre marque n’est plus un projet marketing : c’est un chantier de préparation à la vente.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1 : Votre marque pourrait-elle fonctionner demain sans vous ?

Elle révèle votre dépendance personnelle dans le fonctionnement commercial et communicationnel, un point critique dans toute due diligence.

Question 2 : Votre positionnement est-il compris de la même manière par vos clients, votre équipe et un repreneur ?

La cohérence perçue montre le niveau de maturité de la marque et la facilité de transmission.

Question 3 : Quels éléments de votre marque sont actuellement documentés et exploitables par quelqu’un d’autre ?

La documentation est un indicateur direct de la capacité de la marque à devenir un actif.

Question 4 : Si l’on retirait votre logo, saurait-on encore que c’est vous ?

Ce test révèle si votre marque repose sur des codes profonds ou uniquement sur du visuel superficiel.

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