Quelle est la bonne gouvernance pour une société de 30 personnes ?

Quelle est la bonne gouvernance pour une société de 30 personnes ?
May 9, 2025

La gouvernance n’est pas un sujet réservé aux grandes entreprises. Dans une société de 20 à 50 collaborateurs, elle devient même un levier essentiel : elle réduit la dépendance au dirigeant, fluidifie les décisions et augmente la valeur de l’entreprise, surtout en vue d’une cession future.

À ce stade de maturité, la question n’est plus « faut-il une gouvernance ? » mais « quelle gouvernance permet à l’entreprise de fonctionner sans son dirigeant tout en accélérant sa croissance ? »

Les 5 briques incontournables d’une gouvernance adaptée aux entreprises de 20–50 personnes

1. Des rôles nets, assumés et opérationnels

Dans cette taille d’organisation, les titres existent mais la réalité opérationnelle reste souvent floue. Une gouvernance efficace commence par des périmètres clairs : qui décide, qui tranche, qui arbitre.

Ce que l’on observe dans les PME performantes :

  • un directeur commercial avec marge de négociation définie et responsabilité sur le pipeline,
  • une responsable RH garante des process (entretiens, onboarding, gestion des performances),
  • un CODIR considéré comme une instance de décisions, pas une simple réunion d’échanges.

Plus la clarté progresse, plus l’autonomie augmente. Et une autonomie robuste est un préalable indispensable avant toute transmission.

2. Des rituels qui créent du rythme et évitent la surcharge du dirigeant

Les entreprises qui tournent sans leur fondateur ont toutes un point commun : des temps de pilotage ritualisés, courts et efficaces.

Exemples de rituels fréquents dans les structures de 20–50 personnes :

  • hebdomadaire d’exploitation : points opérationnels, alertes, arbitrages express ;
  • mensuel de pilotage : revue des KPI, décisions budgétaires, priorités projets ;
  • trimestriel stratégique : analyse de trajectoire, ressources critiques, alignement équipe dirigeante.

Un rituel n’est utile que s’il permet de décider. Sinon, il n’est qu’un calendrier de réunions.

3. Une capacité collective à dire non et à arbitrer

Une gouvernance efficace permet à l’entreprise d’avancer même lorsque le dirigeant n’est pas là. Cela suppose une capacité à fixer des limites et à arbitrer sans escalader.

Dans les organisations matures :

  • un responsable peut refuser une demande client hors processus,
  • un directeur tranche un conflit de priorité,
  • le collectif gère la priorisation sans attendre le dirigeant.

C’est ce qui distingue une entreprise dépendante d’une entreprise transmissible.

4. Une transparence pilotée via un tableau de bord simplifié

La transparence ne signifie pas tout partager : elle signifie partager ce qui permet d’agir.

Les entreprises bien gouvernées disposent d’un tableau de bord court, partagé et mis à jour au bon rythme :

  • CA, marge, cash, taux de transformation, satisfaction,
  • indicateurs RH (turnover, recrutement, absentéisme),
  • indicateurs opérationnels clés selon le secteur.

Ces données structurent les décisions et renforcent l’autonomie des managers.

5. Une gouvernance orientée valorisation : réduire la dépendance au dirigeant

Au moment d’une cession, la gouvernance devient un critère majeur pour l’acquéreur. Les signaux négatifs sont connus :

  • si toutes les décisions remontent au dirigeant → risque,
  • si les responsabilités sont floues → dépendance,
  • si aucun rituel formalisé n’existe → immaturité organisationnelle.

Une gouvernance solide permet de démontrer une chose décisive : l’entreprise fonctionne sans son fondateur. C’est une source directe de valorisation.

Les erreurs fréquentes des entreprises de 20–50 personnes

  • confondre gouvernance et bureaucratie,
  • multiplier les réunions sans clarifier les décisions,
  • réserver les chiffres au dirigeant,
  • nommer des responsables sans leur donner d’autorité réelle,
  • attendre d’être « prêts » avant de déléguer.

Les signaux d’une gouvernance prête pour une transmission

  • les décisions clés ne dépendent plus d’une seule personne,
  • les rituels existent et produisent des arbitrages,
  • les KPI tournent en autonomie,
  • le CODIR assume ses responsabilités,
  • le dirigeant peut s’absenter plusieurs semaines sans ralentir l’activité.

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À retenir :

À 20–50 personnes, la gouvernance n’est pas un formalisme : c’est ce qui permet à l’entreprise de prendre des décisions rapides, de rester alignée et de fonctionner sans dépendre du dirigeant.

Les PME qui réussissent leur transmission ont toutes structuré leurs rôles, leurs rituels et leurs indicateurs avant de penser à la cession. Ce travail prépare la croissance autant qu’il sécurise la valorisation.

Plus la gouvernance est claire, plus l’entreprise est autonome. Et plus l’entreprise est autonome, plus elle vaut cher.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1 : Qui décide vraiment dans votre entreprise ?

Cette question révèle si votre gouvernance repose sur des personnes ou sur des rôles, et si l’entreprise peut fonctionner sans vous.

Question 2 : Quels rituels génèrent de vraies décisions ?

Elle permet d’identifier si vos réunions pilotent réellement l’activité ou si elles ne sont que des échanges sans impact.

Question 3 : Votre équipe peut-elle dire non sans vous consulter ?

Cela montre le niveau d’autonomie, de maturité et de réduction de dépendance au dirigeant.

Question 4 : Quels sont les KPI que tout le monde maîtrise ?

Cette question teste la transparence pilotée et la capacité collective à orienter l’action.

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François Joseph Viallon
François
Viallon
Partner Stratégie

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.

Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.

Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.

François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.

François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

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