
La valorisation d’une entreprise de cybersécurité dépend fortement de son segment, de son niveau de récurrence et de sa maturité opérationnelle. Les acheteurs ne recherchent pas seulement du chiffre d’affaires : ils recherchent de la prévisibilité, des compétences rares, des offres industrialisées et une capacité à délivrer sans dépendre de quelques experts clés.
Pour un dirigeant préparant une cession, l’enjeu n’est donc pas de « deviner son multiple », mais de comprendre quels drivers influencent la négociation selon le type d’activité : MSSP, SOC, pentest, conseil, intégration ou édition logicielle.
Les MSSP profitent d’une demande croissante, portée par la pénurie de talents et les obligations réglementaires. La valeur repose surtout sur :
Ces acteurs bénéficient généralement de multiples solides grâce à des revenus prévisibles.
Les SOC sont devenus un élément central de la chaîne de valeur grâce aux exigences NIS2, DORA et à l’augmentation des alertes nécessitant un tri automatisé. Leur attractivité dépend de :
Des activités indispensables mais volatiles. Leur valorisation est fortement influencée par :
Les multiples y sont plus modérés car les revenus dépendent souvent de projets ponctuels.
Un segment technique, sous pression sur les marges. Les valorisations dépendent de :
Le segment le plus valorisé du marché. Les moteurs de valeur sont :
Plus la part récurrente est élevée, plus l’entreprise se valorise. Les acheteurs privilégient la visibilité et la stabilité du cash-flow.
Dans un marché en pénurie, les entreprises trop dépendantes d’experts rares subissent des décotes. La standardisation et la documentation opérationnelle deviennent essentielles.
Process documentés, qualité du reporting, automatisation, certifications : tous ces éléments réduisent le risque perçu et renforcent la valorisation.
NIS2, DORA, RGPD ou exigences sectorielles renforcent la demande pour les acteurs capables de fournir monitoring, conformité et audit. Les entreprises alignées sur ces cadres sont plus attractives.
La couverture des secteurs santé, énergie, finance ou transports augmente la valeur perçue, car elle nécessite des compétences, des certifications et une rigueur accrues.
Certains facteurs peuvent réduire la valeur ou bloquer une opération :
Convertir les projets en services managés augmente immédiatement la valeur perçue.
Les acheteurs valorisent la réduction de la dépendance aux experts et la reproductibilité des services.
Intégrer NIS2, DORA et les exigences sectorielles dans l’offre et dans l’organisation.
Plans de continuité, montée en compétence, attractivité RH : tout ce qui réduit le risque opérationnel améliore le prix de vente.
La valorisation d’une entreprise de cybersécurité dépend désormais moins de son chiffre d’affaires que de sa récurrence, de sa maturité opérationnelle et de sa capacité à répondre aux exigences réglementaires. Les segments MSSP, SOC et SaaS sont les plus recherchés, tandis que les activités dépendant fortement de l’expertise humaine nécessitent une structuration poussée pour protéger leur valeur. En anticipant ces attentes, les dirigeants maximisent leur attractivité et leur capacité à négocier au meilleur niveau.
Le marché a connu une accélération depuis 2023 : nouvelles obligations NIS2 et DORA, explosion des volumes d’alertes, croissance rapide des MSSP et pression accrue sur les talents. Les multiples ne peuvent plus être analysés sans segmenter le marché ni considérer le degré d’industrialisation et de récurrence. Pour les dirigeants, la préparation à la cession demande désormais davantage de structuration, d’automatisation et d’alignement réglementaire afin d’être attractif dans un contexte de consolidation intense.
Elle révèle le niveau de prévisibilité et de stabilité attendu par les acheteurs, clé de négociation dans les activités MSSP, SOC et SaaS.
Elle indique le risque RH et la fragilité opérationnelle, souvent responsables de décotes importantes.
Elle montre votre maturité opérationnelle et votre capacité à être intégré rapidement par un acquéreur.
Elle révèle votre capacité à servir les secteurs régulés, ce qui influence fortement l’attractivité et les multiples.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.