
Vendre une entreprise ne consiste pas uniquement à présenter de bons chiffres passés.
Ce que cherche un acquéreur, avant tout, c’est une histoire de croissance crédible.
Et cette histoire commence presque toujours par une question simple, mais rarement bien maîtrisée par les dirigeants :
Quelle est la taille réelle du marché que cette entreprise peut adresser ?
Autrement dit : le marché adressable.
Mal compris, mal documenté ou surestimé, il devient un point de fragilité lors d’un process de cession.
Bien maîtrisé, il se transforme au contraire en levier de valorisation majeur.
Le marché adressable représente l’ensemble des clients et des revenus qu’une entreprise pourrait raisonnablement capter, compte tenu de son positionnement, de son offre et de ses capacités opérationnelles.
On distingue généralement trois niveaux :
Le marché théorique total si l’entreprise captait 100 % de la demande.
La part du marché réellement accessible avec l’offre actuelle.
La part du marché que l’entreprise peut effectivement conquérir à court et moyen terme.
👉 L’acquéreur ne valorise jamais le TAM seul.
Il s’intéresse à la cohérence entre le SAM, le SOM et la capacité réelle de l’entreprise à croître.
Lors d’une cession, le marché adressable joue un rôle clé sur trois dimensions essentielles :
Un marché trop étroit limite mécaniquement les perspectives.
Un marché large mais mal adressé pose un problème de stratégie ou d’exécution.
L’acquéreur cherche un équilibre entre taille du marché et capacité démontrée à y prendre des parts.
Un marché fragmenté, dépendant de cycles ou trop concentré sur quelques clients augmente le risque.
À l’inverse, un marché bien segmenté, récurrent et structuré réduit la décote appliquée au multiple.
Un acquéreur stratégique regarde comment votre marché peut :
👉 Un marché adressable bien analysé facilite la projection post-cession, donc la décision d’achat.
Beaucoup de dirigeants annoncent un marché “énorme”… sans expliquer pourquoi leur entreprise n’en capte qu’une infime partie.
Un marché adressable ne se résume pas à un montant.
Il inclut :
Un marché peut être grand aujourd’hui et en contraction demain.
L’acquéreur cherchera à comprendre :
Avant toute analyse, il faut répondre honnêtement à une question simple :
Que vend réellement mon entreprise, à qui, et pourquoi elle est choisie ?
Sans positionnement clair, le marché adressable devient artificiel.
Une segmentation pertinente repose rarement sur un seul critère.
Les acquéreurs apprécient les analyses combinant :
👉 Une bonne segmentation montre que la croissance est pilotable, pas opportuniste.
Un point souvent sous-estimé :
le marché adressable doit être compatible avec la capacité opérationnelle.
Un acquéreur se demandera :
Lorsqu’il est bien maîtrisé, le marché adressable devient un outil stratégique dans le process de cession.
Une entreprise sur un marché large, en croissance, avec une pénétration encore faible mais structurée, justifie souvent un multiple supérieur à la moyenne du secteur.
Chaque acquéreur projette différemment le potentiel du marché.
Plus votre analyse est claire, plus vous facilitez des lectures divergentes… et donc un process compétitif.
Un marché bien documenté limite les remises en cause tardives lors des audits.
👉 C’est souvent un facteur clé pour éviter les renégociations de prix.
Dans une cession, le marché adressable n’est pas seulement un chiffre.
C’est un récit stratégique.
Le dirigeant doit être capable de :
C’est à ce moment-là que l’entreprise commence à être perçue non plus comme un “business porté”, mais comme un actif transmissible.
Maîtriser son marché adressable, ce n’est pas faire un exercice théorique pour rassurer un banquier ou remplir un dossier de cession.
C’est reprendre le contrôle du récit stratégique de son entreprise.
Un dirigeant qui comprend finement son marché :
Dans un processus de cession, cette maîtrise fait souvent la différence entre :
Et c’est précisément là que se crée la valeur.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.