
Dans une opération de cession, les repreneurs analysent moins la forme de l’organigramme que sa fonction : réduire les risques, assurer la continuité et sécuriser la croissance. Une organisation trop plate crée une dépendance forte au dirigeant. Une organisation trop hiérarchique freine la décision. Les deux configurations peuvent faire baisser la valorisation si elles ne sont pas adaptées au cycle de vie de l’entreprise.
Depuis 2023, les repreneurs se montrent beaucoup plus sélectifs. Ils privilégient les PME dotées d’un management intermédiaire robuste, de responsabilités claires et d’une gouvernance capable de fonctionner sans le fondateur dès les premiers mois post-deal. Les modèles uniquement « agiles » ou uniquement « traditionnels » sont désormais perçus comme insuffisants.
Les entreprises plates ou semi-plates dominent encore dans les PME entrepreneuriales : le fondateur arbitre tout, connaît tous les clients clés et concentre les décisions critiques. En phase de croissance, ce modèle peut fonctionner. En pré-cession, il devient un frein majeur.
Conséquence : décote de valorisation et durcissement des conditions du deal.
À l’autre extrême, certaines PME industrielles ou de services héritent d’une structure très pyramidale. Le problème n’est pas la hiérarchie, mais sa rigidité : décisions lentes, faible autonomie des managers, surcharge des niveaux supérieurs.
Pour un repreneur, cela peut signaler un manque d’agilité ou un risque de sous-performance future. Toutefois, un management intermédiaire structuré reste un atout clair : reporting fiable, responsabilités visibles, continuité assurée.
Les opérations M&A observées en 2024-2025 montrent une tendance nette : les entreprises les plus attractives combinent l’autonomie des équipes avec une gouvernance resserrée et des processus standardisés.
Ce modèle rassure les acheteurs : il réduit le risque, accélère l’intégration et améliore la prévisibilité des résultats.
Elles doivent consolider leur middle management avant d’entamer un process de cession. La structuration doit précéder le deal, car le temps est l’ennemi de la valeur.
Elles doivent conserver une hiérarchie claire mais gagner en autonomie locale et en rapidité d’exécution.
Les modèles hybrides sont les plus attractifs : autonomie terrain + gouvernance centrale forte.
La question n’est plus de savoir s’il faut supprimer ou renforcer la hiérarchie, mais comment structurer une organisation qui inspire confiance aux repreneurs. Les PME les mieux valorisées sont celles qui combinent autonomie, clarté des responsabilités et gouvernance robuste. La préparation à la cession passe donc par un travail organisationnel profond : renforcer les relais, formaliser les processus, standardiser le pilotage. Une entreprise qui peut fonctionner sans son dirigeant est une entreprise qui se vend mieux, plus vite et plus cher.
Entre 2023 et 2025, le marché M&A français a connu un recul puis une reprise marquée, rendant les acquéreurs plus sélectifs. La maturité organisationnelle devient un critère central : dépendance au dirigeant, qualité du middle management et fiabilité du reporting influencent directement la valorisation. Les données récentes montrent que les PME trop plates nécessitent des transitions plus longues, tandis que les modèles hybrides offrent le meilleur équilibre entre agilité et maîtrise des risques.
Si la réponse est non, votre organisation est trop plate : le risque perçu par un repreneur augmente et la valorisation diminue.
Un CODIR qui exécute mais ne décide pas reste un point de fragilité pour un acquéreur.
Sans standardisation, la scalabilité est limitée et la transition post-deal coûte plus cher.
Un repreneur valorise une structure adaptée à la croissance à venir, pas aux habitudes historiques.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.