Lorsque la cession d’une entreprise se finalise, un nouveau chapitre s’ouvre pour le dirigeant. Trop souvent, la préparation s’est concentrée sur les aspects financiers, juridiques ou opérationnels, en négligeant la période post-cession. Pourtant, les risques sont majeurs : désengagement brutal, perte de repères, dilution de la valeur créée, tensions relationnelles ou difficultés d’intégration avec le repreneur. Un accompagnement réfléchi est donc essentiel pour réussir à passer le relais… mais aussi à se projeter dans l’après.
L’une des principales problématiques est la perte de capital immatériel. La valeur de l’entreprise repose en grande partie sur le savoir, les réseaux et la vision du dirigeant-cédant. Une transmission trop rapide (ou insuffisamment encadrée) peut provoquer des ruptures : perte de confiance des équipes, fuite de clients, dégradation de l’image sociale, ou ralentissement de projets stratégiques portés par le dirigeant sortant. Ainsi, le risque ne se mesure pas qu’en chiffres : il s’agit de gérer la sortie progressive du rôle de leader influent, en sécurisant à la fois les flux d’information et la dynamique humaine.
Passer de chef d’orchestre à « spectateur » ou « conseil » implique un véritable travail de recomposition identitaire. L’attachement personnel, la centralité du rôle, la pression sociale ou familiale : tous ces facteurs demandent réflexion et accompagnement. L’absence de préparation constitue un facteur de risque de déséquilibre, voire de « trou d’air » personnel qui peut impacter l’entreprise tout autant que le dirigeant. Entre devoir de loyauté, nécessité de transmission et envie de liberté retrouvée, le chemin est rarement linéaire.
Il n’existe pas de « solution générique » valable pour tous les dirigeants : chaque profil, chaque histoire d’entreprise, chaque contexte de cession implique une stratégie adaptée, combinant la formalisation organisationnelle et le soutien humain. Vouloir industrialiser à l’excès le post-cession risque de générer frustration et perte de valeur. À l’inverse, un accompagnement sur mesure – tant pour l’entreprise que pour la personne du dirigeant – maximise les chances de réussite de la transmission et de rebond post-cession.
Accompagner un dirigeant après la cession de son entreprise, c’est protéger la valeur construite, mais aussi sécuriser le parcours personnel de celui qui a incarné la stratégie et la culture de la société. Aucune transmission n’est parfaite, mais les expériences montrent que la réussite passe par une double vigilance : opérationnelle (organisation, gouvernance, maintien de la confiance) et humaine (gestion de la transition identitaire, redéfinition des rôles, accompagnement psychologique). La vraie cession, souvent, débute à la signature : elle se gagne sur la durée. Cette période mérite une attention stratégique, personnalisée et continue – pour que chacun trouve sa place dans l’après.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.