Les 5 processus que toute ESN doit documenter avant une levée ou une cession

Les 5 processus que toute ESN doit documenter avant une levée ou une cession

Les 5 processus que toute ESN doit documenter avant une levée ou une cession
May 8, 2025

Dans une cession ou une levée pour une ESN, les premières heures de due diligence sont souvent décisives. Les acquéreurs cherchent une organisation prévisible, transmissible et capable de scaler sans dépendre de quelques individus. Lorsque la documentation est faible, la valeur perçue chute immédiatement, car l’acheteur anticipe un risque d’exécution post‑acquisition.

Les ESN qui obtiennent les meilleurs multiples sont celles qui peuvent démontrer que leurs opérations reposent sur des processus maîtrisés, modélisés et suivis. Voici les cinq processus qu’un acquéreur examine systématiquement.

1. Un processus de staffing prévisible et traçable

Le staffing est une machine à générer ou détruire de la marge. Lorsqu’il est opaque ou informel, l’acquéreur détecte immédiatement deux risques : la dépendance à une personne clé et l’absence de pilotage fin de la marge brute.

Un processus clair doit préciser :

  • qui décide du staffing selon quels critères
  • comment la marge est calculée et validée
  • comment les arbitrages client/consultant sont gérés
  • comment sont anticipées les contraintes RH ou légales

Un acheteur cherche un système capable de fonctionner même si le fondateur se retire. Ce qui augmente la valorisation, c’est la répétabilité, pas l’héroïsme opérationnel.

2. Un cycle de vente structuré et transmissible

Dans beaucoup d’ESN, le commerce repose sur une ou deux personnes. Pour un acquéreur, cela crée un risque immédiat : si ces personnes partent après la cession, le carnet d’affaires s’effondre.

Documenter le cycle de vente permet d’éviter cet écueil. Les éléments essentiels :

  • qualification des leads et scoring
  • processus clair de réponse à appel d’offres
  • tarification maîtrisée et harmonisée
  • points de passage avant signature

Un acquéreur posera systématiquement des questions sur la prédictibilité du pipeline : sans documentation, la confiance s’effondre.

3. Un suivi de mission capable de détecter les signaux faibles

Une mission qui dérape fait baisser la marge, augmente le risque de churn et crée des tensions internes. Les acheteurs regardent donc le suivi de mission comme un indicateur avancé de stabilité.

Un bon processus doit permettre :

  • de mesurer régulièrement satisfaction et charge
  • de détecter les dérives avant qu’un client ne les signale
  • d’identifier les risques humains (épuisement, départ probable, sous‑performance)

Pour un acquéreur, un suivi de mission bien modélisé est la preuve que l’entreprise peut piloter la qualité à grande échelle.

4. Une gestion encadrée et transparente de la sous-traitance

La sous‑traitance est fréquente dans les ESN, mais lorsqu’elle est mal organisée, elle fait remonter trois alertes en due diligence : risques juridiques, perte de marge et qualité irrégulière.

Un processus robuste doit couvrir :

  • la sélection des partenaires
  • la traçabilité des marges
  • la gestion contractuelle
  • la performance et la satisfaction client

Un acquéreur valorise fortement les ESN capables de prouver que la sous‑traitance est un levier contrôlé, pas un pansement improvisé.

5. Un recrutement et une intégration conçus comme un processus business

Dans une ESN, le recrutement n’est pas un support : c’est le moteur du chiffre d’affaires. Un processus de recrutement documenté réduit deux risques majeurs observés en M&A : l’incapacité à répondre à la demande et la surdépendance à quelques recruteurs clés.

Les éléments attendus :

  • sources de candidats structurées
  • adéquation besoin client / profil recruté
  • intégration rapide et suivie

Une ESN capable de recruter de manière régulière et prévisible vaut plus, car elle sécurise la capacité à délivrer demain.

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À retenir :

Dans une opération de cession ou de levée, ce qui rassure un acquéreur, ce n’est pas la qualité des intentions mais la qualité des systèmes. Une ESN qui documente ses opérations crée une valeur immédiate : elle montre qu’elle est maîtrisée, prévisible et capable de continuer à performer après le départ des dirigeants clés. Plus vos processus sont clairs, plus la confiance monte — et avec elle, votre valorisation.

Remarques :
En pratique, demandez-vous :  

Question 1 : Ce processus fonctionnerait-il si mes deux personnes clés partaient demain ?

Analyse stratégique : révèle la dépendance opérationnelle et la capacité de l'organisation à rester performante après la cession.

Question 2 : Quelles preuves tangibles puis-je fournir en due diligence ?

Analyse stratégique : montre si la documentation existe réellement ou si elle repose sur des discours non vérifiables.

Question 3 : Ce processus améliore-t-il ma valorisation ou crée-t-il un risque pour l’acquéreur ?

Analyse stratégique : permet d’identifier les zones qui renforcent la valeur et celles qui font mécaniquement baisser le multiple.

Question 4 : Le processus est-il reproductible, mesurable et transmissible ?

Analyse stratégique : teste la maturité, la scalabilité et l’industrialisation de l’organisation.

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