
Valoriser une société de VTC en vue d’une cession ne se limite pas à appliquer un multiple générique. Le secteur est marqué par des marges instables, une dépendance forte aux plateformes, des réglementations mouvantes et des écarts de performance importants entre modèles. La valeur réelle dépend donc de la capacité de l’entreprise à prouver sa récurrence, sa qualité opérationnelle et son indépendance économique.
Le modèle détermine directement le multiple : c’est le premier filtre utilisé par les acquéreurs.
Capital intensif, marges potentiellement fortes mais risque élevé (capex, entretien, RH). Attractif si le taux d’utilisation est optimisé et si l’entreprise dispose d’un portefeuille corporate récurrent.
Faibles immobilisations, scalabilité plus simple, mais dépendance au recrutement et au turnover. La valeur dépend de la capacité à fidéliser et qualifier les chauffeurs.
Intéressant pour les acquéreurs cherchant une plateforme déjà structurée. Le multiple dépendra de la technologie, des taux de conversion et de la qualité du dispatch.
Les contrats corporate pluriannuels et les accords cadres sont le principal moteur de valorisation, car ils réduisent l’incertitude et stabilisent le cash-flow.
Plus la part de revenus dépend de plateformes tierces, plus le risque perçu est élevé, ce qui réduit les multiples. Les acquéreurs privilégient les sociétés capables de générer leur propre demande.
Un turnover élevé implique des coûts de formation, une instabilité opérationnelle et un risque sur la qualité de service.
Un dispatch digitalisé, des process standardisés et une exploitation pilotée par la donnée améliorent les marges et donc la valeur.
Les fourchettes théoriques (0,8x–1,5x CA et 4x–8x EBITDA) n’ont de sens qu’une fois ajustées au profil réel de l’entreprise.
Sociétés avec récurrence corporate solide, forte marque locale ou nationale, automatisation avancée. Les multiples les plus élevés sont réservés à ces profils.
Acteurs rentables mais dépendants des plateformes, sans avantage technologique significatif.
Acteurs très locaux, très exposés au turnover et sans différenciation claire.
Pendant la transaction, certains points influencent fortement la négociation :
Une société VTC réalisant 3 M€ de CA, 25 % d’EBITDA et disposant d’un portefeuille corporate stable pourra se situer dans la fourchette haute si :
Dans ce cas, un multiple d’EBITDA de 6x à 8x devient réaliste.
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La valorisation d’une société de VTC dépend moins de son chiffre d’affaires que de la capacité à prouver la stabilité, la récurrence et l’efficacité opérationnelle du modèle. Les acquéreurs payent les sociétés capables de fonctionner avec discipline, indépendance et visibilité. Plus vous structurez ces éléments avant la cession, plus vous sécurisez un multiple élevé.
Il révèle la structure de coûts, le niveau de risque et la capacité à générer une marge durable, trois éléments déterminants pour un acquéreur.
La récurrence B2B réduit l’incertitude, augmente la prévisibilité du cash-flow et justifie un multiple supérieur.
Cette dépendance fragilise la valorisation car elle réduit le contrôle commercial et augmente la sensibilité aux variations externes.
Un faible turnover rassure l’acquéreur, sécurise l’expérience client et améliore la visibilité sur les marges futures.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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