
La valorisation d’un food truck dépasse largement le simple calcul de multiples. Elle dépend de la capacité du modèle à générer un chiffre d’affaires récurrent malgré la mobilité, la saisonnalité et les contraintes réglementaires. Pour un dirigeant souhaitant céder son activité – ou structurer un petit réseau mobile avant une vente –, l’enjeu consiste à démontrer la stabilité du modèle et sa transmissibilité.
Depuis 2023, la restauration mobile connaît une croissance soutenue. En 2025, le marché européen atteint environ 0,74 milliard de dollars, dont 0,21 milliard pour la France. Cette dynamique s’explique par la montée des événements culinaires, la reprise des flux urbains et l’attrait pour des cuisines rapides mais différenciées.
Les disparités géographiques restent fortes : certaines villes françaises affichent des progressions marquantes, comme Lille (+65,3 %), Strasbourg (+41,3 %) ou Paris (+32 %). Ces variations influencent directement la valorisation, car elles reflètent le potentiel de récurrence d’activité et la densité de clientèle.
Les transactions observées dans la micro-restauration montrent que la valorisation se base majoritairement sur le chiffre d’affaires lorsque l’entreprise est faiblement structurée. Les multiples usuels se situent souvent entre 0,3x et 0,6x du chiffre d’affaires, selon :
* la stabilité des emplacements ;
* la saisonnalité du modèle ;
* le taux de rétention de la clientèle ;
* la dépendance à la présence du dirigeant.
Lorsque le food truck possède une organisation plus solide (procédures, équipe stabilisée, outils digitaux), l’EBITDA devient un indicateur pertinent. Les multiples observables dans ce type d’activité se situent généralement entre 2x et 4x, selon :
* la gestion des coûts fixes ;
* l’automatisation des opérations (encaissement, prise de commande, logistique) ;
* la capacité à maintenir la marge malgré la mobilité.
Elle repose sur la valeur du véhicule, des équipements et de l’état général du matériel. La montée des contraintes ZFE renforce l’importance de disposer d’un véhicule récent ou bas carbone, sous peine de décote importante.
Plus que les chiffres, les acquéreurs évaluent la reproductibilité du modèle. Les éléments les mieux valorisés sont :
* la réservation d’emplacements récurrents (marchés, entreprises, festivals) ;
* les accords ou autorisations avec les municipalités ;
* un concept culinaire différencié et facilement transmissible ;
* une marque avec communauté active ;
* des process simples permettant au repreneur de monter en compétence rapidement ;
* une présence digitale facilitant les commandes et la fidélisation.
* Forte saisonnalité, notamment hors événements ;
* dépendance au dirigeant (notamment cuisine + gestion + service) ;
* réglementation locale changeante, notamment ZFE ;
* emplacements non garantis ou non transférables ;
* concurrence locale élevée sur le même créneau culinaire.
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La valorisation d’un food truck dépend avant tout de sa capacité à générer un chiffre d’affaires stable, transmissible et soutenu par des emplacements sécurisés. Les repreneurs recherchent désormais des modèles structurés, digitaux et conformes aux nouvelles réglementations. Préparer la cession revient donc à solidifier les process, sécuriser les autorisations et clarifier les performances réelles du modèle. C’est cette combinaison qui permet d’obtenir un multiple plus élevé et une négociation fluide.
Depuis 2023, le marché de la restauration mobile connaît une croissance marquée, notamment dans les zones urbaines denses. Les données récentes montrent une forte progression de l’activité dans plusieurs grande villes françaises, une augmentation du ticket moyen et une digitalisation accélérée. Ces évolutions renforcent l’attrait du modèle pour des repreneurs en quête d’agilité et de coûts fixes réduits. Elles rendent également plus stratégique la question des emplacements, des autorisations et de la conformité aux réglementations ZFE, devenues des points critiques dans la négociation.
Cette question révèle si l’activité repose sur le dirigeant ou sur des processus reproductibles, ce qui conditionne directement le multiple appliqué.
La valeur d’un food truck dépend de la capacité du repreneur à exploiter les mêmes zones rentables. Sans ça, la valorisation chute.
Les ZFE et les normes d’hygiène influencent la valeur des actifs, donc le prix final de la cession.
La stabilité du chiffre d’affaires, y compris en basse saison, rassure l’acquéreur et justifie un multiple plus élevé.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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