Après une reprise d’entreprise, un écueil fréquent consiste à vouloir accélérer la croissance à tout prix, en s’appuyant principalement sur l’intuition ou la pression du court terme. Or, il est essentiel de structurer la trajectoire : pour maximiser le potentiel de l’organisation, sécuriser le capital humain existant et s’assurer que les choix opérés reposent sur des bases objectivées. Élaborer un growth planning process permet d’aligner ambitions stratégiques et capacités réelles, tout en fixant les jalons d’un développement soutenable.
Le plan de croissance post-reprise commence par l’audit du facteur humain. L’objectif : détecter les forces, les fragilités culturelles et les potentiels inexploités dans l’équipe. Cette étape critique permet de repérer les signaux faibles : démobilisation post-reprise, réticences à l’évolution des process, ou encore silos hérités de l’ancienne direction. Trop souvent, des dirigeants négligent la profondeur de l’analyse et se contentent de retours « à chaud » ou de discussions informelles, au risque de passer à côté de freins profonds.
Une cartographie précise des compétences internes et des dépendances opérationnelles apporte de la clarté. Quels sont les talents à valoriser dans le plan de croissance ? Où subsistent des dépendances critiques, par exemple vis-à-vis d’un manager-clé ou d’un savoir-faire technique isolé ? Cette transparence facilite l’identification des sujets à renforcer, à transmettre ou à externaliser.
L’ère du dirigeant omniscient est révolue. Mobiliser l’intelligence collective, ce n’est pas diluer la responsabilité, mais enrichir le plan de croissance via les remontées terrain et l’implication transversale. Impliquer des acteurs-clés (managers de proximité, équipes support, profils terrain) dans la définition des priorités permet d’anticiper les résistances, d’identifier rapidement les points de friction et de créer une dynamique de transformation partagée.
Il ne s’agit pas de créer un faux consensus ou des groupes de travail chronophages, mais d’appliquer des méthodes éprouvées : ateliers participatifs centrés sur l’identification d’opportunités, confrontation bienveillante des visions, puis décision rapide et assumée. Cette étape ancre le growth planning process dans la réalité opérationnelle et accélère l’appropriation du changement.
La période post-reprise offre souvent l’opportunité de réinterroger la gouvernance et la chaîne de décision. Formaliser les rôles, clarifier les responsabilités et instaurer un reporting resserré sont des leviers puissants pour (re)donner de la cohérence à l’organisation. À ce stade, une erreur fréquente est de conserver des fonctionnements antérieurs « par habitude » sans alignement avec la nouvelle stratégie de croissance.
L’efficacité du growth planning process dépend de la capacité à collecter, analyser et diffuser des indicateurs pertinents : performance commerciale, productivité, satisfaction client, engagement collaborateur… Les outils digitaux de suivi deviennent rapidement indispensables, à condition de ne pas surcharger le management d’indicateurs inutiles. Sélectionner 3 à 6 KPI-clés, pilotés en temps réel, suffit souvent pour ajuster le plan stratégique et mobiliser les équipes sur des objectifs communs.
Un plan de croissance n’est jamais figé. Mettre en place des rituels d’évaluation—bilans réguliers, feedbacks structurés, temps de partage d’expériences—permet d’ancrer la dynamique dans la durée. Cela facilite la remontée des signaux faibles, l’ajustement continu du plan et l’anticipation des risques de décrochage.
La croissance réussie ne se limite pas à l’atteinte d’objectifs chiffrés. Elle s’appuie sur un collectif aligné, une organisation agile et une culture managériale qui valorise l’apprentissage, l’initiative et la transparence. Attention donc aux plans de croissance « plats » et déshumanisés qui omettent la dimension d’engagement et de sens pour les équipes.
Structurer le growth planning process post-reprise, c’est bâtir un cadre évolutif qui associe lucidité stratégique, intelligence humaine et excellence opérationnelle. Un plan de croissance efficace ne résulte ni de recettes toutes faites ni de projections idéales : il se façonne dans le dialogue, l’analyse honnête des ressources et l’agilité des modes de pilotage. Pour chaque dirigeant, la démarche nécessite de sortir des sentiers battus, de challenger les évidences héritées et de construire, pas à pas, une trajectoire qui ait du sens. Prêt à réinventer votre croissance après une reprise ?
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence