
Dans une négociation critique – cession d’entreprise, LOI, term sheet, pacte d’actionnaires, management package ou recrutement d’un cadre clé – un « oui » peut accélérer un deal… ou l’envoyer droit dans le mur. Les dirigeants qui réussissent leurs transactions ont un point commun : ils savent interpréter ce que signifie réellement chaque « oui » prononcé en face d’eux.
En 2025, dans un marché où la prudence domine et où les faux engagements se multiplient, distinguer les trois types de « oui » devient une compétence stratégique. Voici comment les reconnaître, les tester et les utiliser comme un avantage concurrentiel dans vos négociations.
Le oui contrefait apparaît souvent dans les moments où l’acquéreur, l’investisseur ou un futur partenaire veut maintenir l’accès au dossier sans prendre de position. C’est un oui de façade, motivé par l’évitement du « non ».
Dans un marché où les transactions baissent de 9 % en volume mais où les discussions se multiplient, ce comportement se renforce naturellement.
Votre objectif : provoquer un vrai « non » si c’est un non – pour stopper l’hémorragie de temps et d’énergie.
Posez une question qui dédramatise le refus :
« Si certains points vous empêchent d’avancer réellement, je préfère que vous me le disiez. Cela nous permettra d’ajuster ou d’arrêter proprement. »
Face à un oui contrefait, la clarté vaut mieux que la courtoisie.
C’est un oui intellectuel : votre interlocuteur comprend, adhère, valide… mais ne s’engage toujours pas. Les dirigeants en cession y sont confrontés lorsque l’acquéreur « aime le dossier » mais ne fixe rien.
Dans un marché français où le nombre d’opérations augmente mais où la valeur baisse, ce oui de confirmation est devenu un mécanisme de prudence.
Votre objectif : tester la capacité de passage à l’action.
Posez une question qui transforme l’intention en plan :
« Si vous souhaitez avancer, quelles sont les trois prochaines étapes que vous validez ? »
Ce oui devient utile uniquement s’il se matérialise.
Le oui d’engagement est rare mais identifiable : il produit une action immédiate. Il marque un alignement stratégique, émotionnel et opérationnel.
Votre priorité : consolider avant que l’élan ne se dissipe.
Un oui d’engagement se nourrit de momentum : alimentez-le.
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Dans un marché plus sélectif et plus volatile, la capacité à distinguer les trois types de « oui » devient un avantage compétitif majeur. Le dirigeant qui analyse, teste et documente chaque engagement protège sa valorisation et son temps. Le dirigeant qui les prend au premier degré s’expose aux renégociations, aux faux signaux et aux deals qui s’enlisent. Le bon réflexe en 2025 : n’accordez de valeur qu’aux oui qui se matérialisent.
Le contexte 2024‑2025 a profondément modifié la dynamique des négociations. La baisse globale des transactions combinée à une prudence accrue des investisseurs a renforcé l’usage des « oui » de façade. Cette évolution touche directement les dirigeants en phase de cession ou de structuration car les acheteurs maintiennent plus longtemps l’ambiguïté pour sécuriser l’accès aux dossiers. Documenter chaque engagement devient donc une nécessité stratégique : c’est aujourd’hui l’un des rares garde-fous contre les revirements tardifs et les renégociations post‑due diligence.
Quel type de « oui » mon interlocuteur vient-il réellement de prononcer, et quels signaux objectifs confirment cette lecture ?
Quelles actions concrètes, documentées et datées ai-je obtenues suite au oui exprimé ?
Si ce oui se révélait être un faux engagement, quel serait le coût — retard, renégociation, perte de valeur — pour mon processus de cession ou de négociation ?
Quel est le test simple ou le jalon que je peux poser immédiatement pour distinguer intention réelle et validation de surface ?

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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