
Le secteur de l’hôtellerie indépendante représente environ 60 % du parc hôtelier européen en 2025, contre 40 % pour les chaînes. En France, l’indépendant conserve un poids fort avec une valeur d’investissement estimée à 2,7 milliards d’euros en 2024, soutenue par la dynamique touristique post-JO de Paris 2024. La croissance est positive (+3 à 4 % par an, {"precision":"estimation"}), la concentration reste moyenne, et les barrières à l’entrée modérées mais croissantes du fait des exigences réglementaires et énergétiques.
Pour un repreneur, c’est un secteur en mutation : marché fragmenté, taille humaine, forte intensité de main-d’œuvre mais potentiel de valorisation par la modernisation et la digitalisation. Les opportunités résident dans le repositionnement et la montée en gamme ; les pièges, dans la sous-capitalisation, le coût du capital et la dépendance au tourisme international.
Les entreprises hôtelières à reprendre affichent souvent des tailles modestes (CA moyen : 1 à 5 M€ {"precision":"estimation"}), un taux d’EBE de 10–15 %, et un ancrage territorial fort. Les cessions sont motivées par le départ à la retraite, la fatigue gestionnaire ou la volonté de dégager de la liquidité. Les cibles idéales combinent : localisation attractive, parc entretenu, réputation locale et potentiel de modernisation.
Signaux positifs : taux d’occupation stable (>70 %), notes clients élevées, partenariats B2B (événementiel, tourisme local). Signaux de risque : dette technique, dépendance OTA >40 %, absence de politique RSE. La valorisation repose sur un multiple de 6 à 8x EBITDA {"precision":"estimation"}, sensible à l’état du parc et au potentiel de repositionnement.
Étudier les performances historiques (revenus, RevPAR, EBE), le parc immobilier, la qualité du personnel et les contrats en cours. Points de vigilance : dettes cachées, état des licences, conformité RSE.
Les schémas typiques incluent : LBO hôtelier (40–60 % dette), crédit vendeur (10–20 %), prêt Bpifrance Transmission (jusqu’à 1 M€) et earn-out liés à la performance. Les taux de financement en 2026 varient de 5 à 7 % {"precision":"estimation"}. Prévoir un fonds de roulement garanti et un budget CAPEX post-rachat.
Durée moyenne du processus : 6 à 9 mois. Le repreneur doit prévoir : LOI (lettre d’intention) → due diligence (3 mois) → closing juridique. Pièges classiques : absence de business plan post-closing, sous-estimation des capex, non-anticipation des besoins de trésorerie saisonniers.
Déperdition managériale, résistance au changement, perte de clientèle régulière. Solution : communication transparente et création d’un comité de pilotage.
Les relais de croissance reposent sur cinq axes : digitalisation (automatisation du marketing et des réservations), expérience personnalisée (séjour expérientiel, gastronomie), alliances stratégiques (adhésion à un réseau indépendant), differenciation RSE et diversification des revenus (événementiel, long séjour, coworking).
Les conditions de succès : cash disponible, plan opérationnel clair, culture client, formation continue du staff. À horizon 3–5 ans, les repreneurs ambitieux peuvent viser +20 % de valeur d’actif.
Description : adoption massive d’IA pour le pricing, la gestion d’avis clients et l’automatisation.
Probabilité : élevée
Impact : positif (meilleure rentabilité, compétitivité accrue)
Description : instabilité européenne ou restrictions touristiques temporaires.
Probabilité : moyenne
Impact : négatif (fluctuations de la demande internationale)
Description : montée de la conscience écologique et des séjours à empreinte réduite.
Probabilité : élevée
Impact : positif (opportunités de positionnement durable et différenciant)
Probabilité : élevée – Impact : élevé – Mitigation : négocier taux fixes, plan de refinancement à 3 ans.
Probabilité : moyenne – Impact : moyen – Mitigation : stratégie de canaux directs, CRM, fidélité.
Probabilité : élevée – Impact : élevé – Mitigation : audit technique approfondi avant closing.
À horizon 2029, l’hôtellerie indépendante conservera une place centrale dans le tourisme européen, à condition de réussir sa transformation digitale et environnementale. Les repreneurs capables de combiner rigueur financière, culture du service et agilité stratégique pourront capter la valeur déplacée par la montée en gamme, la personnalisation et les synergies entre réseaux. La pérennité viendra d’une gestion fine du capital, d’une gouvernance modernisée et d’une différenciation claire sur la qualité et l’expérience client.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.