Lorsqu’il s’agit de préparer une PME ou une ETI à une cession, l’attention se porte souvent sur la transmission de la direction et des actionnaires. Pourtant, les postes non-dirigeants à haute valeur ajoutée – responsables techniques, référents métiers, fonctions support stratégiques – concentrent eux aussi des savoirs essentiels, critiques pour la continuité de l’activité après la vente. Faute d’anticiper le transfert de ces compétences, l’entreprise s’expose à un risque de décote, voire de rupture opérationnelle post-cession. Pourquoi les acquéreurs sont-ils si vigilants sur ce point ? Parce que la dépendance à quelques experts, la vulnérabilité face à un départ soudain, ou la faible formalisation des connaissances remettent en cause la résilience du modèle, le maintien du chiffre d’affaires et la capacité d’intégration rapide.
La première étape consiste à cartographier les savoirs clés : savoir-faire techniques, expertise produit, gestion de clients majeurs, maîtrise de systèmes d’information ou processus internes. Les critères à prendre en compte sont :
Cette cartographie peut révéler des signaux faibles : postes tenus depuis plus de 10 ans, collaborateurs proches de la retraite, influence informelle majeure, ou faible mobilité interne.
Pour objectiver ce diagnostic, l’audit croisé RH – en associant managers, pairs et équipe RH – permet d’identifier les « single point of failure ». On peut compléter par des analyses de workflows, des entretiens anonymes ou des revues de projets antérieurs pour remonter les dysfonctionnements passés dus à la perte de compétences clés.
Un plan de succession pertinent commence par la sélection des fonctions prioritaires : parier sur le « tout documenter » est un leurre, car tout ne peut ni ne doit être formalisé. Mieux vaut cibler les savoirs critiques pour le business et organiser un transfert structuré :
Le transfert efficace repose sur trois piliers :
Attention à l’erreur classique : trop tabler sur la “formation descendante” ou la seule transmission orale. Sans formalisation, ni engagement du management dans le suivi, le transfert reste illusoire.
Au moment de l’audit ou dans la data room, une documentation claire du plan de succession, les fiches de poste mises à jour, les rétroplannings de transfert avec une traçabilité des actions menées et les synthèses issues des ateliers de transmission rassurent immédiatement. Certains choisissent aussi de filmer les étapes majeures ou de présenter des rapports d’auto-évaluation avant/après transfert.
Faire appel à un partenaire externe (cabinet de conseil, consultant senior, assistant de gestion) pour piloter tout ou partie du processus ajoute à la fois :
Néanmoins, déléguer intégralement l’exercice est risqué : si la direction et les opérationnels ne s’impliquent pas, l’assimilation par les équipes reste superficielle et l’expert sortant peut freiner, volontairement ou non, la transmission effective.
Bien menée, la planification de la succession et le transfert des savoirs clés dépassent la seule logique de réassurance acquéreur. Elles ouvrent la voie à une véritable mise à niveau de l’organisation, en diffusant une culture du partage, en développant l’employabilité interne et en abaissant durablement la dépendance aux individus. Cette dynamique vertueuse augmente la valeur immatérielle de l’entreprise, facteur souvent sous-estimé dans les négociations de valorisation.
Aujourd’hui, la préparation d’un plan de succession structuré pour les fonctions sensibles n’est plus une option pour les PME et ETI en phase de cession. En documentant les savoirs clés, en organisant une transmission pragmatique et en impliquant l’ensemble des parties prenantes, vous transformez une vulnérabilité latente en argument différenciant auprès des acquéreurs. Pensez-vous que votre organisation est prête à passer le cap ? Si le doute subsiste, c’est peut-être le moment d’auditer votre dispositif et d’engager un accompagnement ad hoc pour sécuriser et valoriser la transmission de votre entreprise.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence