
Le marché des cabinets comptables en France et en Europe représente plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel selon l’Ordre des Experts-Comptables (estimation). Ce secteur, historiquement fragmenté avec une majorité de TPE/PME (environ 21 000 structures) et quelques ETI/Grands cabinets (Big Four, Mazars, BDO), connaît depuis 5 ans une accélération de la concentration. Les dynamiques d’automatisation, de digitalisation, mais aussi de l’internationalisation des clients, accélèrent la mutation du secteur. Les marges demeurent moyennes (Ebitda 18–25%, estimation), mais sont sous pression du fait de l’automatisation et du low-cost digital. Les enjeux sont la fidélisation, la montée en gamme des offres (conseil, gestion, data), et la résilience face aux solutions automatisées pilotées par l’IA financière et réglementaire.
L’hypothèse centrale est la montée en valeur par le conseil, la diversification (RH, juridique, pilotage financier) et la digitalisation des processus pour obtenir de l'efficience opérationnelle. La valeur se déplace vers l’intelligence métier, la data, et la spécialisation sectorielle. Modèles gagnants : cabinets intégrant des plateformes numériques, offres packagées, centrage client (coaching dirigeant, anticipation réglementaire). À 3–5 ans, les poches de croissance majeures incluent : l’accompagnement sur la stratégie de croissance, la gestion prédictive, les services data-driven, et la conformité réglementaire européenne (ESG, taxonomie).
L’automatisation du traitement comptable (OCR, IA générative, robots logiciels) libère du temps mais standardise l’entrée de gamme. Probabilité : élevée. Impact sur la thèse : positif pour les cabinets digital-first, négatif pour les acteurs traditionnels non transformés. Gagnants : cabinets hybrides, plateformes SaaS. Perdants : petits cabinets « papier » non digitalisés.
Durcissement des normes, directives européennes (CSRD, taxonomie verte), contrôle renforcé sur la conformité fiscale transfrontalière. Probabilité : moyenne à élevée. Impact : positif pour les cabinets capables d’intégrer la veille réglementaire et la sécurisation juridique, négatif pour les offres mono-services et peu adaptatives.
Bascule des attentes clients : pilotage en temps réel, demande de transparence, besoin d’accompagnement stratégique, pénurie de talents qualifiés. Probabilité : élevée. Impact : positif pour les cabinets mettant l’accent sur la formation, l’attractivité RH et la valeur ajoutée du conseil.
Hypothèse centrale : accélération de la consolidation, tirée par la pression des marges et la nécessité d’investissement technologique. Déclencheurs : complexité réglementaire (RGPD, conformité ESG), pénurie de talents, montée des attentes clients, automatisation du back-office, marges sous pression des offres SaaS de la fintech. Acteurs à la manœuvre : Big Four et grands réseaux nationaux (In Extenso, Baker Tilly, Cogefi...), ETI ambitieuses, nouveaux entrants digitaux. Cibles privilégiées : petits et moyens cabinets, portefeuilles spécialisés, structures à forte proximité régionale ou expertise sectorielle.