Quand on dirige son entreprise, la question du salaire personnel n'est pas anodine.
Elle touche à tout : l'équilibre financier de la boîte, la dynamique avec les associés, l'image qu'on renvoie aux équipes, et même, à terme, la valorisation de l’entreprise en cas de levée ou de cession.
Beaucoup de dirigeants repoussent la question ou la traitent "à l'instinct". Mauvaise idée.
Un salaire mal calibré peut devenir une bombe à retardement : soit en fragilisant votre trésorerie, soit en créant des tensions internes difficiles à réparer.
👉 Fixer un juste salaire, c’est donc un acte de gestion stratégique.
Un juste salaire n'est pas :
Un juste salaire c’est :
👉 Dit autrement : un juste salaire sert à motiver, à aligner les intérêts, et à sécuriser l’entreprise.
Premier filtre absolu : la rentabilité.
Si votre entreprise dégage du résultat, vous avez mécaniquement plus de latitude pour construire un package salarial solide.
À l’inverse, si vous êtes structurellement déficitaire (early-stage, forte R&D, investissements lourds), votre salaire doit être sobre et pensé dans une logique d'équilibre à moyen terme.
👉 La règle est simple :
Autre filtre fondamental :
Votre entreprise a-t-elle levé des fonds ou non ?
Cas d’une entreprise autofinancée :
Cas d’une entreprise ayant levé des fonds :
Le juste salaire d’un dirigeant ne se pense jamais dans l'absolu.
Il doit toujours s’adapter au moment de vie de l’entreprise.
Voici comment raisonner selon votre phase actuelle :
👉 Ce qui compte : prouver son engagement et préserver chaque euro de trésorerie.
👉 Ce qui compte : rester exemplaire sur le rapport salaire/performance.
👉 Ce qui compte : aligner la rémunération sur la création de valeur durable.
👉 Ce qui compte : donner confiance à l'acquéreur en montrant que l'équipe est motivée et que les charges sont saines.
👉 Ce qui compte : montrer l’exemple à vos équipes et préserver le cash pour relancer l'activité.
⚡ Attention :
Même actionnaire majoritaire, vous devez acter cette baisse en AG pour éviter toute contestation ultérieure (notamment en cas de redressement judiciaire ou de vente forcée).
Dans ces sociétés, le bon équilibre est souvent :
👉 Ce qui compte : construire une rémunération en phase avec l’autonomie stratégique voulue par l'entreprise.
Ne fixez jamais votre salaire avant d’avoir regardé :
Exemple :
👉 Ce diagnostic permet d'éviter de "taper dans la caisse" sans le savoir.
Regardez ce qui se pratique réellement dans votre secteur, votre région, votre taille de boîte.
Outils utiles :
⚡ Attention : ne copiez pas bêtement.
Un benchmark est un point de repère, pas une excuse pour vivre au-dessus de vos moyens.
Un bon package, c’est :
Exemple concret :
Dans une PME industrielle lyonnaise rentable, un dirigeant peut construire un package ainsi :
Point fondamental :
Votre salaire doit toujours être validé par vos associés ou votre board.
Pourquoi ?
Mode opératoire recommandé :
Ne jamais négliger cette étape. Même entre "amis associés". Car à la première difficulté, tout remonte à la surface.
Contexte :
PME industrielle lyonnaise, 10M€ de CA, EBITDA à 15 %, autofinancement total.
Approche salaire :
Pourquoi ce choix ?
Permet d’avoir une rémunération solide, sans fragiliser la trésorerie, tout en incitant à maintenir la performance.
Contexte :
Startup SaaS basée à Paris, levée de 5M€ en Série A, non rentable mais forte traction commerciale.
Approche salaire :
Pourquoi ce choix ?
Aligner le CEO sur l’accélération de la croissance tout en maîtrisant la consommation de cash. Package validé par le board VC.
Contexte :
PME familiale (45 salariés) en cours de préparation de cession dans 18 mois, CA récurrent et marges stables.
Approche salaire :
Pourquoi ce choix ?
Stabiliser la masse salariale pour éviter de dégrader les indicateurs financiers présentés aux acquéreurs, tout en motivant le dirigeant à réussir la vente.
Contexte :
Entreprise de services en difficulté, perte de CA sur deux exercices, risque de cessation de paiements.
Approche salaire :
Pourquoi ce choix ?
Envoyer un message fort aux salariés et partenaires financiers : priorité absolue à la survie et à la reconstitution du cash.
Contexte :
Startup SaaS autofinancée, CA récurrent annuel de 800k€, forte réinjection dans la R&D et l’acquisition.
Approche salaire :
Pourquoi ce choix ?
Rester léger sur le fixe pour maximiser l'autofinancement, tout en assurant au CEO une perspective d’enrichissement liée à la croissance organique.
💬 Note importante :
Chaque entreprise est un cas particulier. Mais dans 100 % des situations, le secret est le même : adapter le niveau de rémunération à la phase économique réelle de votre boîte, et le valider collectivement.
Contexte :
Startup B2B SaaS basée à Nantes, 8 salariés, produit fonctionnel mais encore peu de chiffre d’affaires (200k€ d’ARR). Recherche en cours d’une première levée de fonds (seed ou série A).
Approche salaire :
Pourquoi ce choix ?
Fixer votre salaire n’est pas une formalité administrative.
C’est un acte de gouvernance. C’est un choix qui parle de votre rapport au pouvoir, à l'argent, et surtout à l'avenir de votre entreprise.
Un bon salaire, ce n’est pas juste « ce que vous pouvez vous payer ».
C’est ce qui :
Un mauvais salaire, en revanche, a toujours un prix.
Parfois immédiat (tensions internes, burn-out, crise de trésorerie).
Parfois différé (perte de crédibilité auprès d’un acquéreur, conflit larvé avec des actionnaires).
👉 Fixer un salaire juste, ce n’est pas céder à la facilité.
C’est penser en stratège. C’est construire des bases solides pour la suite.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
Coraline Thieller est partenaire chez Scale2Sell, où elle pilote la mise en place et l’organisation de l’assistanat au sein des entreprises accompagnées.Spécialiste des opérations et de la structuration des fonctions support, elle aide les dirigeants à déléguer efficacement, à fluidifier leur quotidien et à se recentrer sur leur rôle stratégique.
Avant de rejoindre Scale2Sell, Coraline a accompagné de nombreuses startups et PME dans leur structuration interne, en s’appuyant sur une approche à la fois humaine, pragmatique et orientée résultats.
Réactive, bienveillante et ultra opérationnelle, Coraline est la garante d’une assistante qui devient un vrai levier de performance.
Maman de 2 garçons de 15 et 5 ans, Coraline est basée à Aix en Provence