
Le secteur des fabricants de produits cosmétiques est à la fois industriel et créatif. Avec un marché mondial estimé à 335 Md$ en 2024 et projeté à 556 Md$ d’ici 2032, sa croissance annuelle moyenne avoisine 6,6 % (source : Fortune Business Insights, {"precision":"estimation"}). En Europe, les ventes au détail atteignent 104 Md€ en 2024, consolidant la France, l’Allemagne et l’Italie comme pôles de production et d’exportation majeurs.
L’activité repose sur un tissu équilibré entre grands groupes intégrés (L’Oréal, Unilever, Estée Lauder, P&G) et un large éventail de PME sous-traitantes spécialisées dans la formulation, le conditionnement et le packaging. Le marché se caractérise par une concurrence intense mais aussi des opportunités de consolidation via des opérations de build‑up sur les segments à forte valeur ajoutée (dermocosmétique, packaging durable).
Les barrières à l’entrée sont fortes : exigences réglementaires (REACH, sécurité des ingrédients), investissements R&D, certification qualité et contraintes environnementales. Ces freins constituent autant de protections pour des opérateurs établis disposant d’un savoir‑faire reconnu.
Pour un repreneur, le secteur combine donc des atouts majeurs : stabilité de la demande, dynamique internationale, potentiel d’innovation et vivier industriel français compétitif.
Les entreprises mises en vente sont souvent des PME industrielles entre 10 et 100 M€ de chiffre d’affaires, rentables, avec une base client stable (grandes marques, distributeurs spécialisés, pharmaciens). Les motifs de cession dominants sont la retraite du dirigeant, le besoin de liquidités pour financer l’innovation, ou une opportunité de consolidation stratégique.
Les signaux positifs : contrats pluriannuels, certifications ISO, fidélité clients et marges supérieures à 10 %. Les signaux d’alerte : forte dépendance à un donneur d’ordre, site vieillissant, endettement non maîtrisé, ou R&D sous‑investie.
Une due diligence rigoureuse est nécessaire pour appréhender la dette technique, la conformité réglementaire et la solidité du portefeuille client.
L’audit doit couvrir les dimensions financières, opérationnelles, réglementaires (substances, sécurité, certifications) et R&D. Particularité du secteur : la conformité produit (étiquetage, substances restreintes) et les brevets/formulations propriétaires doivent être vérifiés minutieusement.
Les schémas classiques de LBO industriel sont pertinents, associant dette bancaire, crédit vendeur, et dispositifs Bpifrance ou France 2030. Des earn‑out sur performance (ex: EBITDA, export) sont fréquents pour sécuriser le risque post‑closing.
La négociation doit porter sur la garantie de passif, la continuité client et la rétention du management. Les délais moyens entre LOI et closing sont de 4 à 6 mois, selon la complexité de la due diligence et les autorisations administratives.
Changements managériaux mal perçus, ruptures d’approvisionnement, tensions sur les prix matières et contrat mal renégociés.
Les leviers de création de valeur incluent :
Description : L’intégration de l’IA dans la formulation et la personnalisation produit.
Probabilité : élevée.
Impact : positif – accélère le développement R&D et la fidélisation client.
Description : relocalisation européenne, souveraineté industrielle et tensions sur les matières premières.
Probabilité : moyenne.
Impact : positif à moyen terme (réindustrialisation, soutien France 2030).
Description : montée des exigences ESG, recherche de traçabilité, préférences pour le local et le durable.
Probabilité : élevée.
Impact : positif pour les opérateurs conformes, négatif pour les retardataires réglementaires.
Probabilité : élevée / Impact : élevé.
Mitigation : due diligence réglementaire approfondie, veille proactive ECHA et formation interne.
Probabilité : moyenne / Impact : élevé.
Mitigation : contrats annuels d’approvisionnement, politique d’achats mutualisés, transferts de coûts partiels.
Probabilité : moyenne / Impact : élevé.
Mitigation : calibration prudentielle du levier LBO, recours Bpifrance et subventions vertes.
Probabilité : moyenne / Impact : moyen.
Mitigation : plan RH et communication interne, intégration progressive des pratiques.
Probabilité : faible / Impact : élevé.
Mitigation : plan capex pluriannuel et maintenance prédictive.
Objectif : garantir conformité substances, processus et emballages ; Impact : élevé ; Horizon : court ; Complexité : M ; KPI : taux conformité audits, absence NC majeures.
Objectif : déployer ERP et outils BI pour maîtriser marges et flux ; Impact : élevé ; Horizon : moyen ; Complexité : L ; KPI : taux automatisation reporting, délai clôture mensuelle.
Objectif : passer à des packagings recyclables et réduire empreinte carbone ; Impact : moyen ; Horizon : moyen ; Complexité : M ; KPI : % emballages durables, émissions CO₂/T produit.
Objectif : renforcer les marges via le segment dermocosmétique et branding premium ; Impact : élevé ; Horizon : moyen ; Complexité : M ; KPI : marge brute, part premium dans le mix.
Objectif : acquérir des sites de packaging/formulation pour intégrer la chaîne ; Impact : élevé ; Horizon : long ; Complexité : L ; KPI : nombre d’acquisitions, synergies EBITDA.
À horizon 2030, le secteur cosmétique européen restera un pôle industriel de référence, mais plus sélectif et technologique. La valeur se déplacera vers les acteurs intégrant la R&D, la traçabilité et la durabilité dans leur modèle. Pour le repreneur, pérenniser une entreprise dans ce secteur suppose d’équilibrer excellence opérationnelle, conformité réglementaire et innovation continue. Les projets les plus performants seront ceux capables d’allier discipline financière, culture produit et ouverture internationale.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.

Sandrine Montel est Partner Finance chez Scale2Sell. Elle accompagne les dirigeants dans la structuration de leur pilotage financier, la maîtrise de leur rentabilité et la préparation aux grandes étapes de transformation : accélération de la croissance, levée de fonds ou cession.
Avec plus de 20 ans d’expérience en direction financière dans des PME et ETI, Sandrine combine une approche stratégique, une capacité d’analyse pointue et une forte orientation terrain. Elle a accompagné de nombreuses entreprises dans la mise en place d’outils de gestion performants, le dialogue avec les investisseurs, ou encore la sécurisation de leur trésorerie dans des phases critiques.
Chez Scale2Sell, elle agit comme un véritable bras droit financier des dirigeants, en les aidant à prendre des décisions éclairées, fiables et tournées vers la création de valeur.
Sandrine croit profondément que la rigueur financière n’est pas une contrainte, mais un moteur de sérénité et d’impact pour les dirigeants.
Elle vit entre Lyon et Bordeaux, et partage son énergie entre ses missions de conseil, l’accompagnement de jeunes talents de la finance… et son potager bio, qu’elle cultive avec autant de méthode que ses plans de trésorerie.