La vente partielle d’une entreprise, qu’elle concerne une filiale, une activité, un site ou une participation minoritaire, se distingue radicalement d’une cession totale : il s’agit à la fois de séparer et de préserver. Le processus nécessite de cadrer précisément le périmètre à céder, de protéger la continuité du reste de l’activité et de maîtriser la transmission des actifs matériels et immatériels. Les compromis sont nécessaires : viser la robustesse de l’ensemble sans laisser filer de valeur ou de compétences clés. Beaucoup sous-estiment l’impact d’une vente partielle sur la culture interne et l’organisation : une mauvaise anticipation peut créer des zones d’ombre, déstabiliser le management et générer des tensions opérationnelles.
Traquer les dépendances croisées et les éléments difficilement séparables demande de la lucidité, parfois une intervention externe neutre. La tentation de “survendre” la lisibilité de l’actif cédé est forte mais dangereuse : un repreneur averti fera état de toute “zone grise” lors de la due diligence, qui pourra faire baisser la valorisation ou complexifier les négociations.
La réussite d’une vente partielle dépend de la capacité à présenter des indicateurs clairs, séparés de la maison-mère ou du groupe : chiffre d’affaires, rentabilité, KPIs spécifiques, gestion des engagements ou litiges potentiels, etc. Un reporting trop intégré fausse la perception de la performance de l'entité cédée… ou du reliquat restant.
Développer un reporting adapté suppose :
La communication est un levier sous-estimé lors d’une cession partielle : garder le contrôle du récit, protéger la marque employeur et éviter les rumeurs destructrices est capital. Il ne suffit pas d’informer le minimum légal : il faut mettre en place un dispositif d’accompagnement au changement, tant pour les éventuels sortants que pour ceux qui restent.
Si la tentation est forte pour un dirigeant de « passer à autre chose » dès la vente finalisée, la qualité de l’accompagnement en post-cession détermine la stabilité de l’entreprise restante, sa réputation sur le marché et la réussite de l’actif cédé. Piloter l’après :
La vente partielle d’une entreprise ne s’improvise pas : elle exige anticipation, rigueur et lucidité sur les impacts organisationnels, humains et financiers. Séparer sans déstabiliser implique d’auditer précisément ce qui est cessible, de structurer un reporting limpide, de sécuriser la gouvernance temporaire et de maîtriser la communication auprès des équipes et parties prenantes. La réussite passe par la qualité de la préparation, mais aussi par l’humilité de solliciter un regard externe et de soigner le pilotage post-cession. Il ne s’agit pas simplement de vendre un actif, mais de préserver l’élan de l’entreprise et sa trajectoire durable. Si vous envisagez une telle opération : anticipez, entourez-vous, professionnalisez le processus pour transformer cette étape en opportunité stratégique.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.