Pourquoi la gouvernance est-elle cruciale pour une PME ou ETI ?
La gouvernance organise la prise de décision, apporte du recul stratégique, et met en place des garde-fous pour éviter les dérives. C’est aussi un levier pour attirer des investisseurs, rassurer des repreneurs et structurer l’entreprise en vue d’une transmission ou d’une croissance maîtrisée. Une gouvernance active limite la dépendance au dirigeant et favorise une organisation pérenne.
Quel est l’intérêt concret d’un board dans une entreprise de taille intermédiaire ?
Le board (conseil d’administration, de surveillance ou comité stratégique) offre à la direction un espace de challenge constructif et de guidage. Il peut déceler des signaux faibles de dysfonctionnement, valider les grandes orientations, anticiper les risques et soutenir la transformation. Bien animé, il permet de sortir d’une vision « nombriliste » et de gagner en sérénité dans la prise de décision.
Quels types de boards peut-on mettre en place ?
- Conseil d’administration ou de surveillance (gouvernance statutaire ou de contrôle/actionnariat successoral)
- Comité stratégique (experts sectoriels, ancien dirigeants, indépendants, etc.)
- Advisory board (conseil consultatif sur la croissance, la tech, la RSE, etc.)
- Comité de pilotage ou de transformation (suivi opérationnel de projets clés)
Leur format dépend des enjeux : pilotage de la croissance, préparation à la cession, structuration de la relève…
Pourquoi certains dirigeants rechignent-ils à structurer une gouvernance ?
Beaucoup craignent la perte d’agilité ou l’intrusion. Il existe un fantasme autour du board perçu comme une contrainte administrative, là où il devrait être vu comme un accélérateur si bien calibré. Toutefois, une gouvernance formelle sans valeur ajoutée ni bonne animation se transforme en coquille vide, voire en réunionite stérile.
Comment organiser le board pour qu’il soit utile et non bloquant ?
- Définir clairement son rôle (décisionnel, consultatif, stratégique)
- Choisir des membres ayant une réelle valeur ajoutée, disponibles et engagés
- Instaurer une fréquence adaptée des réunions (pas trop, ni trop peu)
- Préparer et animer chaque session avec des objectifs précis (ordre du jour, documents stratégiques)
- Privilégier la transparence, l’écoute, l’évaluation régulière du fonctionnement
Un board efficace s’ajuste au cycle de vie de l’entreprise ; il n’a pas vocation à tout décider mais à aiguiller et challenger.
Qu’apporte une gouvernance solide dans une phase de cession ou de transmission ?
Elle rassure l’acquéreur sur la solidité du pilotage, montre que l’entreprise n’est pas « monocentrée » sur son dirigeant, et prouve la capacité à anticiper, documenter et exécuter des décisions. Un board actif facilite la transition, arbitre les situations sensibles et accompagne le repreneur dans son appropriation des enjeux.
Comment concilier gouvernance et opérationnel quotidien dans une PME/ETI ?
Le danger est de déconnecter la gouvernance du terrain ou de la rendre bureaucratique. Pour éviter cela :
- Impliquer certains cadres clés dans les boards ou les comités
- Rédiger des compte-rendus simples, partagés et actionnables
- S’assurer que les décisions prises se traduisent dans les plans d’action opérationnels
- Mesurer l’impact régulier de la gouvernance sur les KPIs concrets et ajuster en cas de dérive
Quels signaux d’alerte doivent pousser à renforcer la gouvernance ?
- Concentration des décisions sur une seule personne
- Reproductibilité faible des décisions stratégiques
- Difficultés à faire évoluer l’organisation
- Absence de préparation à la relève ou à la cession
- Faiblesse des processus de contrôle interne, gestion des risques « à l’instinct »
Cela doit déclencher une réflexion sur la composition du board et l’animation des comités.
A-t-on toujours besoin d’un board formel ?
Non, tout dépend de la taille, de la maturité et du contexte (levée de fonds, croissance, cession…). Un advisory board léger, des réunions informelles mais régulières avec des pairs ou mentors peuvent aussi remplir ce rôle dans les structures plus modestes.
En quoi la gouvernance deviendra-t-elle un critère incontournable à l’avenir ?
La professionnalisation attendue par les investisseurs, la montée des enjeux RSE et la nécessité d’être agile imposeront de sortir du « tout-dirigeant ». La gouvernance permettra de mieux piloter la complexité croissante et de sécuriser les transitions, à condition de la concevoir comme un outil au service de l’entreprise et non comme une fin administrative.
Retenir que la gouvernance, loin d’être un simple cadre formel, ajoute de la valeur réelle à l’entreprise : pilotage, crédibilité, sécurité lors des transitions, professionnalisation des pratiques et anticipation des enjeux. C’est en abordant cette question avec pragmatisme et ouverture que les PME et ETI peuvent vraiment passer un cap, sécuriser leur avenir — et se donner toutes les cartes lors d’une cession ou prise de relais. Vous souhaitez structurer ou renforcer votre gouvernance ? Découvrez nos ressources ou contactez Scale2Sell pour un accompagnement sur-mesure.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.