
Valoriser une entreprise de fabrication d’emballages en 2025–2026 ne consiste plus seulement à appliquer un multiple de chiffre d’affaires ou d’EBITDA. Le secteur est désormais modelé par trois forces qui orientent directement les prix de cession : la pression réglementaire (PPWR), la consolidation accélérée et la volatilité persistante des matières premières. Pour un dirigeant de PME/ETI, la valorisation dépend donc de la capacité à démontrer une performance industrielle robuste, une conformité maîtrisée et une exposition maîtrisée aux risques.
Le marché européen de l’emballage évolue rapidement. Sa croissance reste modérée mais stable, portée par l’alimentaire, les boissons et l’e‑commerce. Les matériaux recyclables et les formats légers gagnent du terrain, poussés par les donneurs d’ordre et le cadre réglementaire PPWR.
En parallèle, la consolidation s'intensifie : près de deux mille opérations ont été enregistrées entre 2020 et 2024, et les acquisitions majeures comme celle de DS Smith illustrent la pression exercée sur les producteurs indépendants. Pour les repreneurs, cette consolidation vise à sécuriser les matières premières, élargir les capacités de transformation et standardiser les plateformes industrielles.
Les entreprises dotées de contrats indexés aux matières premières ou d’accords pluriannuels avec des clients récurrents obtiennent une prime de valorisation. La visibilité réduit le risque perçu et améliore la qualité des flux futurs.
Les repreneurs analysent la capacité disponible, le taux d’utilisation, l’état des équipements et les CAPEX nécessaires pour atteindre les exigences PPWR. Un outil industriel récent ou partiellement modernisé réduit les investissements post‑acquisition et soutient la valorisation.
La volatilité du plastique, du carton et des films techniques a un impact direct sur les marges. Les entreprises capables de prouver des mécanismes contractuels d’indexation ou une intégration verticale partielle rassurent davantage les acquéreurs.
L’innovation matériaux (recyclés, biosourcés, allégés) et la conformité anticipée au PPWR représentent des facteurs différenciants. La réglementation accélère l’obsolescence de certains équipements : un plan clair de modernisation constitue un argument clé dans une cession.
Les multiples du secteur se situent généralement autour de 1,0x à 1,2x pour des entreprises standards. Les acteurs positionnés sur des segments premiums recyclables ou alimentaires obtiennent parfois des niveaux supérieurs.
Les transactions récentes en Europe montrent un multiple moyen entre 8x et 8,4x, avec des variations liées à la taille, à la marge et à la modernité de l'outil industriel. Les acteurs exposés à la volatilité sans mécanismes d’indexation voient ce multiple compressé.
La méthode DCF valorise particulièrement les entreprises dotées de visibilité contractuelle, d’une maîtrise des CAPEX futurs et d’une croissance liée à des segments en expansion (alimentaire, boissons, e‑commerce).
La valorisation d’une entreprise de fabrication d’emballages en 2025–2026 dépend désormais autant de la performance industrielle que de la capacité à démontrer résilience, conformité réglementaire et visibilité économique. Les dirigeants qui anticipent les attentes des repreneurs – contrats indexés, outil industriel modernisé, exposition maîtrisée aux matières premières, portefeuille clients diversifié – créent un avantage décisif et maximisent la valeur lors de la cession.
Depuis 2024, la consolidation du marché s’est accélérée et les multiples d’EBITDA ont légèrement reculé, passant de 9,0x à 8,3x au premier trimestre 2025. Le nouveau règlement PPWR, entré en vigueur en février 2025, impose des contraintes fortes en recyclabilité et réduction des emballages, rendant la modernisation industrielle incontournable. La volatilité marquée des résines plastiques et des films techniques renforce la nécessité de mécanismes contractuels d’indexation. Ces évolutions modifient la façon d’évaluer la performance future et conditionnent directement la valorisation des PME/ETI du secteur.
Une analyse essentielle car elle révèle la capacité de l’entreprise à absorber la volatilité des matières premières et à sécuriser ses flux de trésorerie.
La réponse montre l’effort financier futur pour le repreneur et influence directement le multiple applicable.
Cette question mesure le risque de concentration, souvent pénalisant dans les due diligences.
Elle détermine si votre entreprise peut bénéficier d’un bonus de valorisation lié aux matériaux recyclables ou aux segments premium.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.