Dans l’univers des cabinets de Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP), la performance ne se limite ni au nombre de clients ni au volume d’actifs sous gestion. Les dirigeants aguerris savent que le pilotage optimal s’appuie sur des indicateurs précis et réguliers, pour affiner la stratégie, assurer la conformité, et maîtriser la rentabilité. Voici, pour les experts, les KPI stratégiques à monitorer pour piloter un cabinet de CGP à haut niveau d’exigence.
Le RRG mesure la stabilité financière du cabinet et la prévisibility des flux. Sa croissance indique une solidité de la base clients, essentielle pour anticiper l’évolution des ressources propres et financer le développement.
Le ratio de conversion analyse la performance commerciale du cabinet, de la génération du lead à la contractualisation. Sa décomposition par segment (privé, professionnel, chefs d’entreprise…) permet de cibler au mieux les efforts marketing ou les formations d’équipe.
La conformité (KYC, MIFID II, DDA, archivage, traçabilité des recommandations) constitue une exigence vitale pour tout cabinet de CGP. Le suivi en continu du taux de conformité – et le délai moyen de mise en conformité – permet d’anticiper les risques de sanction et de préserver la « peace of mind » réglementaire.
Indicateur cardinal du secteur, l’encours reflète l’ampleur réelle du cabinet. Pour l’expert, le suivi par typologies de produits (Assurance-vie, Comptes titres, SCPI, Private Equity, etc.) offre une photographie précise du modèle d’affaires, de la diversification et de la résilience face aux chocs de marché.
La fidélité de la clientèle constitue un actif immatériel clé. Analyser la durée moyenne de collaboration, le taux de churn (attrition) et la récurrence des engagements (renouvellement des contrats, nouveaux objectifs d’investissement) font ressortir la qualité du service, la proximité conseil, et l’attractivité du cabinet.
En monitorant le chiffre d’affaires, le nombre d’actes, de rendez-vous ou dossiers traités par conseiller, on évalue non seulement l’efficacité des process, mais aussi la montée en compétence des équipes. La mise en parallèle avec les niveaux de satisfaction client affine encore l’analyse qualitative.
Nombre et typologie de réclamations, délais de résolution, catégorisation des incidents ou litiges : ce KPI impacte directement la marque, la conformité, et la sécurisation des flux futurs (image, prescription, renouvellement…)
Qu’il s’agisse de souscriptions, d’arbitrages ou de retraits, le temps moyen de traitement doit être optimisé, car il influe sur la satisfaction, la fidélisation, et la fluidité opérationnelle.
Au-delà des volumes, l’analyse granulée de la rentabilité nette (après rémunérations, coûts directs et indirects, charges de conformité) permet d’isoler les profils de clientèle ou portefeuilles à faible/moyen/fort levier économique.
À retenir pour piloter efficacement un cabinet de CGP :
La maîtrise de ces indicateurs ne signifie pas complexité, mais bien un pilotage plus stratégique, une proactivité face aux aléas réglementaires et concurrentiels, et l’augmentation durable de la valeur du cabinet.