Vendre son entreprise est un acte fort, sur lequel se cristallisent des années d’investissement personnel, d’énergie et de prises de risques. Mais bien souvent, une fois l’opération bouclée, débute une phase inattendue : la transition après-cession. Cette étape est trop fréquemment vue comme un simple « après » quand, en réalité, elle pose des défis majeurs d’ordre émotionnel, identitaire et stratégique, que beaucoup de cédants sous-estiment.
Hormis l’aspect financier, céder son entreprise bouleverse la vie du dirigeant : perte du statut, disparition du rythme effréné, sentiment d’utilité en suspens… Le sentiment de vide, voire de « baby-blues du chef d’entreprise », est courant. À cela s’ajoute la gestion du regard des autres, la réorganisation de la vie privée et la nécessité d’assumer la nouvelle identité de « cédant ».
La tentation est grande de vouloir « occuper le terrain » trop vite. Or, la période post-cession mérite d’être un moment de bilan et, peut-être, de réinvention. Les dirigeants qui prennent le temps de réfléchir à leur positionnement (business angel, engagement associatif, lancement d’un nouveau projet, transmission de savoir-faire…) construisent des bases plus pérennes pour la suite.
Trop d’entrepreneurs abordent la cession comme un sprint financier, oubliant de préparer l’étape suivante. Pourtant, un travail préalable sur l’après-cession (projets personnels, gestion patrimoniale, équilibre de vie) permet d’aborder cette transition avec plus de sérénité, de lucidité… et de plaisir. C’est également un levier pour mieux négocier son accompagnement en post-cession avec le repreneur, et éviter de se retrouver dans un schéma subi plutôt que choisi.
Certains pensent que « le rebond ne se décide pas à l’avance, il se construit sur l’instant ». D’autres défendent la préparation rigoureuse pour limiter la casse. En réalité, anticiper (même partiellement) permet au dirigeant de maîtriser davantage les contours de sa nouvelle vie, tout en s’autorisant une part d’inattendu. Aucun plan n’est parfait, mais ignorer l’après-cession n’aide jamais à rebondir plus haut.
Rebondir après la vente d’une entreprise ne va jamais de soi. Préparer cette étape, accepter sa complexité et s’entourer des bonnes ressources permettent de transformer la page blanche de l’après-cession en véritable terrain de jeu. Le prochain pas ? Prendre le temps d’y réfléchir dès aujourd’hui, avant même d’avoir signé la vente.
François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.