
La valorisation d’un cabinet médical ne se limite plus à une patientèle et quelques équipements. Elle dépend aujourd’hui d’un ensemble de facteurs structurels, réglementaires et territoriaux qui influencent directement l’appétit des repreneurs. Dans un marché marqué par les déséquilibres régionaux, la pression réglementaire et une concurrence accrue entre territoires, les multiples varient fortement selon la spécialité, la localisation et le modèle d’exercice.
Pour un médecin cédant ou un investisseur, l’enjeu est donc de qualifier une valeur « réaliste » dans une logique M&A, en intégrant les contraintes d’installation, la dépendance au praticien et la capacité du cabinet à s’intégrer dans un modèle de soins coordonné.
La légère hausse du nombre de médecins depuis 2024 ne compense pas les déséquilibres territoriaux. Les zones rurales et périurbaines restent déficitaires, ce qui crée un effet de rareté et une forte demande de reprise. À l’inverse, certaines zones urbaines enregistrent une offre plus abondante, ce qui comprime les multiples.
Conséquence directe : un cabinet de médecine générale peut être peu valorisé en zone urbaine dense mais atteindre une prime importante dans un territoire sous-doté.
Les repreneurs valorisent différemment les spécialités selon la demande, la rareté et la présence d’un plateau technique. Résultat : de forts écarts de prix.
Les structures intégrées et coordonnées (MSP, CPTS, SEL structurées) sont perçues comme plus transmissibles, car elles sécurisent l’activité future et attirent plus facilement les jeunes praticiens.
Les points les plus valorisés par les repreneurs :
Un cabinet reposant entièrement sur la notoriété du médecin cédant perd mécaniquement en valeur. À l’inverse, une activité partiellement déléguée, structurée ou digitalisée (téléconsultation, secrétariat externalisé, protocoles écrits) réduit le risque pour le repreneur.
Les fourchettes restent variables car aucun référentiel consolidé n’existe pour 2023–2025. Les tendances observées :
Les acheteurs professionnels regardent en priorité :
Mise à niveau du dossier patient, téléconsultation, procédures écrites, segmentation de la patientèle.
Intégrer un collaborateur, formaliser les protocoles, stabiliser l’équipe.
SEL et SCM permettent une transmission plus simple et plus lisible.
Appartenir à une MSP ou CPTS renforce l’attractivité auprès des jeunes médecins et donc la valeur du cabinet.
Demande élevée, reprise rapide, valorisation portée par la rareté.
Prime importante si matériel récent et si l’équipe est stabilisée.
Valorisation plus faible, dépendance au praticien souvent élevée.
Transmissibilité maximale grâce à l’organisation mutualisée.
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La valorisation d’un cabinet médical dépend désormais autant de son organisation, de son territoire et de sa capacité à fonctionner sans le praticien que de sa patientèle historique. Dans un marché en tension, les repreneurs privilégient les structures modernisées, intégrées dans un écosystème territorial et capables d’absorber rapidement un nouveau médecin. Préparer la transmission devient donc un travail stratégique : sécuriser l’organisation, structurer l’exercice et renforcer l’attractivité du cabinet plusieurs mois avant la cession.
Les données récentes montrent une démographie médicale en léger redressement mais un creusement des inégalités territoriales. Ces tensions renforcent la valeur des cabinets situés en zones sous-dotées et complexifient les projets d’installation dans les zones surdotées. La montée des MSP, l’intégration territoriale et la régulation accrue des installations modifient directement les multiples et la stratégie de reprise. En parallèle, l’essor de la télémédecine et la modernisation numérique deviennent des facteurs critiques de valorisation.
Cette question révèle le risque de dépendance au praticien, l’un des premiers éléments analysés par un repreneur.
Elle permet d’évaluer l’impact des tensions locales d’accès aux soins sur la valorisation.
Elle teste la maturité opérationnelle, la documentation et la capacité d’intégration immédiate.
Elle évalue la lisibilité de la gouvernance, la répartition des charges et la fluidité de la cession.

François Joseph Viallon est cofondateur de Scale2Sell, où il accompagne des dirigeants dans leur passage à un nouveau palier de croissance jusqu’à la cession de leur entreprise.
Entrepreneur dans l’âme, il a fondé et dirigé StarDust, une société internationale spécialisée dans le test d’applications mobiles, qu’il a menée jusqu’à sa cession.Fort de cette expérience, il partage aujourd’hui les enseignements – succès comme erreurs – de son parcours pour aider d’autres dirigeants à structurer, valoriser et transmettre leur entreprise dans les meilleures conditions.
Il est également l'animateur du podcast Les interviews Scale2Sell et du programme d’accompagnement One Step Forward, pensé pour les dirigeants qui veulent anticiper et réussir leur transition.
François croit profondément à l’impact d’un collectif d’experts engagés, au service de dirigeants prêts à franchir une nouvelle étape.
François est papa de 2 garçons de 11 et 12 ans, il est basé à Marseille et en Haute-Savoie.
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